Les secrets du temps d'Anaé Braden Flinn
Editions Persée (350 pages)
Quatrième de couverture
Dans quelques jours, Dhari fête sa Célébration et, contrairement à Gundra, son ami d’enfance, elle n’aspire qu’à mener la vie simple et sans surprise qu’elle a choisie depuis longtemps, celle de soignante au sein de son village. Mais le destin s’évertue parfois à tout compliquer en faisant, par exemple, débarquer sur votre planète reculée des confins galactiques : une archéologue terrienne, un spécialiste des migrations des peuples, et un pilote de vaisseau coordinateur en ingénierie planétaire, tous en quête d’une civilisation disparue depuis plus de cinq millénaires : les Naweli. De là à répondre à un rêve prophétique et à partir dans les étoiles à la rencontre du dernier Gardien d’un savoir oublié, il n’y a qu’un pas que Dhari ne franchira pas seule.
Née en 1962, Anaé Braden Flinn a suivi un cursus
universitaire en archéologie classique. Après plusieurs participations à des
chantiers de fouilles, elle a passé un DEA traitant du temps cyclique et de la
civilisation de l’Indus. Il lui a fallu quelques années pour écrire une
histoire où se mêlent des problématiques temporelle, archéologique et
spirituelle et ainsi nous transporter au XXVIIIe siècle après J.-C.
Ma rencontre avec le livre
C’est grâce au site Livraddict, en collaboration avec les
Editions Persée, que j’ai pu découvrir ce roman dans le cadre des partenariats
proposés chaque semaine par ce site de lecture à ses membres. Je les
remercie tous deux pour l’occasion qu’ils m’ont donnée de lire ce roman dont le synopsis,
mêlant archéologie et science-fiction, avait d’emblée éveillé mon intérêt.
Ma lecture du livre
Les secrets du temps se présente comme un roman de science-fiction
a priori peu original par son intrigue de départ : la recherche, par une équipe de scientifique, de mystérieux
prédécesseurs qui auraient vécu sur Terre avant notre civilisation et
l’auraient quitté suite à un cataclysme. Pourtant, par son traitement, le livre
se démarque des histoires similaires que j’ai pu lire par ailleurs. Pas de
batailles spatiales, de courses poursuites effrénées ou de duel avec des armes
futuristes ! Le récit se concentre en fait sur l’exploration de planètes,
les rencontres avec différents peuples, la découverte de vestiges ou de
documents venant petit à petit éclairer le mystère de cette civilisation
terrienne disparue. Personnellement, cela ne m’a pas posé de problème et à
aucun moment je ne me suis ennuyé. La quête des personnages est très prenante
et j’ai d’emblée plongé dans cette enquête archéologico-spatiale. Le pitch de
départ n’est donc pas en soi forcément
très original mais le traitement qui en est proposé fonctionne et on se prend
au jeu. Seuls quelques facilités en ce qui concerne le traitement des éléments
linguistiques (langues, compréhension, traduction de certains documents etc…)
m’ont paru un peu bancales.
Les personnages sont peu nombreux mais bien posés et
efficacement utilisés. On peut regretter qu’il n’y ait pas de réel attachement
envers un personnage qui serait le héros dans la mesure où il n’y a pas de
héros unique qu’on suit de façon privilégiée. Cependant, le personnage de
Dahri obtient malgré tout ma préférence. Petite mention aussi pour le
« méchant » de l’histoire qui parvient à faire peser une certaine
tension sans qu’on tombe dans le cliché d’une menace toute puissante et
maléfique.
Le fil de l’intrigue est donc prenant et les personnages
agréables à suivre. En revanche, j’ai été un peu déçu par la conclusion de tout
cela. La fin arrive trop vite (ce qui est traité dans l’épilogue aurait
largement pu donner lieu à un développement très intéressant) et surtout j’ai
eu un peu de mal avec le côté mystique des révélations. Mais le défaut n’est
pas trop grave dans la mesure où l’auteur ne s’embarque pas dans une
pseudo-apologie d’un mode de pensée alternatif présenté comme une révélation à
même de résoudre tous les problèmes du monde (chose qu’on voit un peu trop
souvent dans certains romans utilisant une veine mystique dans leur intrigue).
Ici, le côté mystique est seulement présent en tant qu’élément de la culture de
certains des peuples rencontrés et n’est en aucun cas présenté comme une modèle
absolu de pensée dont l’auteur ferait l’apologie. Ma critique vient donc plutôt
du fait que la théorie mystique prêtée à ces peuples n’est pas forcément toujours
claire et bien explicitée.
Enfin, Anaé Braden Flinn écrit dans un style très clair,
léger et globalement agréable. Parfois, j’ai même trouvé que ce style était un
peu trop simple, se privant de descriptions plus poétiques ou lyriques à des
moments où cela ne m’aurait pas dérangé de « rêver » un peu plus. De
manière générale, certains passages se seraient prêtés, selon moi, à des
descriptions et développements plus détaillés ou à des réflexions plus poussées
sur les sociétés rencontrées au cours de l’aventure. Mais c’est peut-être là
mon côté historien et archéologue qui prend le pas sur le lecteur-loisir et qui
reste donc sur sa faim quand on en vient à parler sciences humaines ! C’est
donc un manque qu’un autre lecteur ne ressentira peut-être pas.
En bref : un roman qui allie science-fiction et
archéologie au service d’une idée pas révolutionnaire mais très originale dans
son traitement et l’évolution de l’histoire. Une écriture aisée à suivre mais
qui parfois passe peut-être à côté du potentiel de certaines scènes/tableaux
qui auraient pu être plus développés. Les amateurs de science-fiction et
d’énigmes archéologiques apprécieront sans aucun doute ce roman dont la force
est sans doute, justement, d’avoir été écrit par une auteur qui connaît et
pratique ces deux univers.
7,5/10
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