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samedi 13 juillet 2013

Wastburg de Cédric Ferrand



Wastburg
Cédric Ferrand
Folio SF – 404 pages
 
Quatrième de couverture
Wastburg, une cité acculée entre deux royaumes, comme un bout de bidoche solidement coincé entre deux chicots douteux. Une gloire fanée qui attend un retour de printemps qui ne viendra jamais. Dans ses rues crapoteuses, les membres de la Garde battent le pavé. Simple gardoche en train de coincer la bulle, prévôt faisant la tournée des grands ducs à l’œil ou bien échevin embourbé dans les politicailleries, la loi leur colle aux doigts comme une confiture tenace. La Garde finit toujours par mettre le groin dans tous les coups foireux de la cité. Et justement, quelqu'un à Wastburg est en train de tricoter un joli tracassin taillé sur mesure. Et toute la ville attend en se demandant au nez de qui ça va péter.




Ma rencontre avec le livre

Avant même de voir qu’il était proposé sur le forum Livraddict, j’avais déjà eu quelques échos plutôt positifs de ce livre atypique. Je n’ai donc pas hésité très longtemps avant de postuler pour le lire. Merci à la team Livraddict de m’avoir sélectionné car il s’agit d’une belle découverte !


Ma lecture du livre

Si avec Wastburg vous espérez trouver de la bonne vieille fantasy à la Tolkien avec ses nains, elfes et magiciens, passez votre chemin. Ou plutôt non, osez le saut dans cette fantasy d’un autre genre, rafraîchissante et osée loin des clichés éculés du genre ! La citation de China Miéville placée en exergue du roman donne d’emblée le ton en qualifiant Tolkien de « kyste sur le cul de la littérature fantasy ». Prêts à tenter l’expérience ?


Qu’est-ce donc, alors, que ce Wastburg ? Cédric Ferrand, l’auteur, rompt avec les conventions du genre en ne proposant ni une histoire de magie ni une quête initiatique dans laquelle le lecteur suivrait un jeune héros au destin exceptionnel accompagné de nains ou d’elfes. Ici, à chaque chapitre, on change de personnage, personnages qui ne sont finalement que des prétextes à l’immense fresque donnant à voir la ville « médiévale » de Wastburg. Du garde au scribe en passant par le gamin des rues, ces figures donnent à voir la vie de la cité dans ce qu’elle a de plus prosaïque et vulgaire mais aussi dans sa complexité. Ainsi, on peut donc dire que la véritable héroïne de l’histoire c’est la ville elle-même qui prend forme et vie au fil des pages.


Cédric Ferrand prend donc le partie d’une forme et d’une histoire originales. Mais cela fonctionne-t-il ? A mon sens, oui. Je dirai même que j’ai été conquis par la recette. Je ne mentirai pas : j’ai eu un peu de mal au début à entrer dans le livre. En effet, en apparence (du moins pendant les quelques 50 premières pages), rien ne relie les chapitres et les personnages entre eux. Puis, petit à petit, quelque chose émerge et une histoire de la ville se met en place. Celle-ci, si elle n’est pas en elle-même révolutionnaire, est bien ficelée et agréable à suivre. Premier succès, donc, en ce qui concerne le projet de raconter l’histoire d’une ville.

Succès également pour la galerie de personnage que dresse l’auteur. Je l’ai dit, les personnages sont relativement variés. Si certains m’ont plus accroché que d’autres, je dois reconnaître que leur traitement est toujours très bon. En quelques pages l’auteur parvient à donner un véritable background à ses personnages, aussi bien une histoire personnelle qu’une psychologie propre. On sent ici le talent de rôliste de l’auteur qui, si il en est là à son premier roman, était déjà connu dans le monde des jeux de rôle. Ainsi, c’est parfois avec regret que l’on quitte un personnage lorsque son chapitre se termine, preuve que malgré la brièveté du temps passé avec chacun d’eux l’auteur parvient à nous accrocher. Quelques bémols cependant au sujet de ce procédé de la galerie. Tout d’abord, c’est avec regret que je constate que l’auteur ne s’est intéressé qu’à des personnages masculins. Les femmes n’apparaissent que comme protagonistes secondaires dans des chapitres toujours focalisés sur un personnage masculin. Or, je suis sûr que l’auteur aurait pu trouver des représentantes de la gente féminine permettant de donner leur touche particulière à l’atmosphère de la ville qu’il dépeint. Deuxième critique : la faiblesse des descriptions. Autant la psychologie et le background des personnages étaient de qualité, autant j’ai parfois eu du mal à me faire une image physique de certains des personnages.


Mais, devant ces succès, on pardonne ces quelques faiblesses, d’autant plus que le tout est servi dans un style vivant, avec un vocabulaire fleuri qui contribue pleinement à l’atmosphère de la ville. A travers tous ces éléments (intrigue, personnages, plume), Cédric Ferrand réussit son pari : la ville de Wastburg et ses habitants prennent vie devant le lecteur et se dotent d’une réalité impressionnante grâce au souci du détail et de l’anecdote dont fait preuve l’auteur. En tant qu’historien j’ai à plusieurs reprises pu sentir l’influence des recherches historiques sans doute réalisées par Cédric Ferrand pour parvenir à ce niveau de crédibilité, reconnaissant ici et là des éléments sur la ville médiévale vus en cours. Bref, l’auteur a réussi à mettre tous les atouts de son côté pour réussir à faire de ce roman une réussite.




 En résumé : Wastburg est un roman original qui prend à contre-pied les codes de la fantasy. Les allergiques à ce genre y trouveront quelque chose qui pourra peut-être les réconcilier tandis que les habitués pourront y respirer un peu de fraîcheur dans un genre aujourd’hui bien saturé. Parfaitement maîtrisé, le style particulier de Cédric Ferrand parvient à véritablement donner vie à sa ville sans pour autant négliger sa galerie de personnages, tous très soignés. Un auteur et un univers à suivre de près car le seul regret à la fin du livre, c’est cette impression que tous ces personnages sont autant de portes vers des histoires qui demandent encore à être écrites.

samedi 29 juin 2013

Percy Jackson 3 : Le sort du Titan de Rick Riordan


 

Percy Jackson 3 : Le sort du titan
Rick Riordan
Editions Albin Michel et Le livre de Poche

Quatrième de couverture
Les monstres sont toujours décidés à tuer les demi-dieux. Percy et ses amis Annabeth, Grover et Thalia se retrouvent face à un horrible manticore. Ils n'ont la vie sauve que grâce à l'intervention de la déesse Artémis et de ses Chasseresses. Mais, lorsque Annabeth puis Artémis disparaissent, une nouvelle quête semée d'embûches s'annonce : Percy devra plus que jamais se méfier des manipulations et des pièges de Cronos, le. Seigneur des Titans.






Ce tome 3 de Percy Jackson nous propose une intrigue globalement plus recherchée que celle du tome 2, ce qui devenait nécessaire pour conserver mon intérêt. Le suspens est par ailleurs mieux maîtrisé par l’auteur : l’intrigue fait un peu moins enchaînement de péripéties artificiel que le tome précédent. Le plus grand nombre de personnage en présence contribue à cette « complexification » (relative) du récit.

Cependant, j’ai toujours autant de mal à rentrer dans l’histoire. Il m’a plusieurs fois fallu me forcer pour finir un chapitre. Cela était particulièrement frappant dans la première moitié du livre où certains passages paraissent peu crédible quand on considère les enjeux de l’intrigue générale de la série (jouer à attrape-drapeau alors que la fin du monde menace, quoi de plus normal ?).

Malgré cela, on retrouve l’humour si particulier de Riordan qui, comme d’habitude, parvient à tirer des mythes antiques des situations de collision assez cocasses avec notre propre époque et culture. Autre point positif, comme pour la fin du tome 2, cette fin de tome 3 continue d’étoffer l’intrigue et ouvre plusieurs pistes pour la suite. A ce titre, les révélations au sujet de certains personnages constituent de belles surprises que je n’avais pas vu venir !



En bref : Percy Jackson n’est décidément pas une série qui me transcende. Un lecture parfois forcée mais qu’on poursuit malgré tout afin de savoir où veut nous emmener l’auteur. Je lirai la suite, mais sans me presser car j’ai quand même envie de connaître le fin mot de toute cette histoire (courage, plus que deux tomes !).

mercredi 15 mai 2013

L’écume des jours de Boris Vian

L'Ecume des jours 
Boris Vian
 
Quatrième de couverture 
L'Ecume des jours : ce titre léger et lumineux annonce une histoire d'amour drôle ou grinçante et inoubliable, composée par un écrivain de vingt-six ans.
C'est un conte de l'époque du jazz et de la science-fiction, à la fois comique et poignant, heureux et tragique, merveilleux et fantastique, féerique et déchirant. Dans cette oeuvre d'une modernité insolente, l'une des plus célèbres du XXe siècle et livre-culte depuis plus de trente ans, Duke Ellington croise le dessin animé, Sartre devient une marionnette burlesque, le cauchemar va jusqu'au bout du désespoir.
Mais seules deux choses demeurent éternelles et triomphantes : le bonheur ineffable de l'amour absolu et la musique des noirs américains...





Ma rencontre avec le livre

J’avais entendu parler de longue date (sans doute en cours de français) de ce fameux roman de Boris Vian. Je me suis une première fois frotté à sa plume si particulière en cours d’anglais lors d’un exercice de traduction du français vers la langue de Shakespeare de la scène de la patinoire. Pas forcément emballé par ce contact très scolaire scolaire, ce n’est que récemment, à l’occasion de la sortie du film signé Michel Gondry (sur lequel je reviendrai plus loin) que je me suis lancé dans l’aventure Vian.


Ma lecture du livre

L’Ecume des jours est un livre indescriptible. Boris Vian propose au lecteur un univers sans aucune règle que celle des limites de son imagination débordante, fantaisiste mais aussi pessimiste. Le monde dans lequel nous plonge le roman est en effet atypique voire surréaliste, à la croisée de la science-fiction et de la fantaisie. L’impression que me laisse cette lecture est tout aussi indescriptible et n’en facilite donc en rien la mise par écrit…

Commençons par ce qui est facile, claire, évident, certain : le scénario. L’Ecume des jours est une histoire d’amour tragique, somme toute assez banale, entre Colin, jeune homme bien nanti à qui la vie sourit, et Chloé. Là où les romans actuels ont tendance à se focaliser sur l’impossible réalisation de l’amour, le dilemme et la difficulté à exprimer ses sentiments devant un impossible triangle amoureux, Vian évacue tous ces préliminaires très rapidement pour se concentrer sur la suite : le déclin de cette belle histoire dès lors que Chloé tombe gravement malade.

Rien de bien original jusque là ou de très difficile à rapporter. Pourtant, dès les premières pages, on comprend que cette amourette ne sera pas traitée de façon anodine et convenue : le lecteur rencontre Colin pendant que ce dernier fait sa toilette… en se coupant les paupières, qui décidément repoussent trop vite ! Et il ne s’agit là que de la première fantaisie de Vian. Suivent ensuite pêle-mêle : une souris qui parle, des armes poussant à la chaleur humaine, des réserves de pigeons de rechange, une assistance publique qui égorge les enfants et j’en passe. L’univers n’a aucune règle, l’auteur jouant sans cesse des jeux de mots et métaphores qui, pris au pied de la lettre, déstabilisent en permanence le lecteur.

Devant un tel jeu sur le langage, on pourrait croire que l’Ecume des jours est un roman léger et fantaisiste, accumulant sans réel but les inventions littéraires. J’ai cru cela pendant un temps : arrivé au premier quart du roman, je me demandais où tout cela menait et j’ai du me forcer à continuer. Puis, quelques pages plus loin, tout a changé et Vian a réussi à me convaincre. Ce serait une grossière erreur que de s’arrêter à cette vaine fantaisie perçue au premier abord. En effet, au fur et à mesure de la progression dans le roman s’opère une glissement subtil (annoncé par quelques indices dès le début du livre) de la fantaisie vers l’absurde, du merveilleux vers le sordide. Toute la force du roman (ou du moins ce que j’ai, moi, aimé chez Boris Vian), c’est cette capacité à transformer subrepticement son livre qui, tout en gardant sa poésie, prend alors des allures de satire sociale totalement désillusionnée. Tout y passe : le travail, la religion, l’amitié, l’amour, la médecine. J’ai tout particulièrement apprécié l’intrigue secondaire autour de Chick et de sa dépendance aux écrits du philosophe Jean-Sol Partre, équivalent burlesque de Sartre.


Et le film ? (mais aussi encore le livre car je profiterai de ces « réponses » pour continuer à défendre le livre par la même occasion)
Pas de compte-rendu exhaustif, mais les réponses à deux critiques que j’ai pu voir de façon récurrente sur les sites/blogs de cinéma (critiques qui sont parfois aussi faites au livre, soit dit en passant, d’où le fait que ces réponses peuvent aussi s’y appliquer). Réponse en deux temps, donc.

1) J’ai pu lire qu’il s’agissait là d’un film "sans intérêt", au "scénario pauvre".
C'est une façon de voir les choses. L'histoire ne brille certes pas par son originalité mais là n'est pas l’intention de Vian et donc de Gondry : c'est le traitement qui importe ici. De plus, le sentiment de vanité/vacuité qui se dégage de ce récit n'est pas un accident mais bien le  l'objectif visé par Vian (et donc à nouveau par Gondry que j’ai trouvé très fidèle à l’esprit de Vian). La vie est absurde, amère. C'est finalement le constat très noir que fait cette histoire sous ses airs de conte merveilleux.

2) Certains dénoncent également "un manque d'émotion", des personnages peu attachants, attribuant éventuellement la faute aux acteurs. Je ne rentrerai pas dans le débat « Romain Duris » (je n’ai d’ailleurs jamais compris pourquoi cet acteur fait couler autant d’encre, que ce soit en négatif ou en positif, mais passons). Je ne conteste pas ce manque d'émotion. Mais il ne s'agit pas selon moi d'un défaut. En effet, l'impression que m'ont laissée Colin et Chloé dans le livre était tout autant dépourvue d'émotion. Il sont par bien des aspects méprisants et méprisables. Ce sont deux marionnettes, tout aussi chimériques que leur monde, qu'on regarde s'agiter vainement. Les personnages nous sont finalement tout aussi étrangers que leur univers. A nouveau, il est difficile de qualifier cela de défaut à partir du moment où il ne s'agit pas d'un accident (comme semblent pourtant le croire certains) mais bien d'une intention, porteuse de sens, de la part de l'auteur.

Bref, pour moi, Gondry signe une adaptation réussie, fidèle au livre dans ses grandes lignes et dans les quelques inventions que se permet le réalisateur. Atout majeur du film : la musique. Le jazz tient en effet une grande place dans le roman et le cinéma permet d’avoir dans les oreilles cette musique si souvent citée par Vian. Malheureusement, ceux qui ne connaissent pas le livre seront sans doute très déstabilisés (surtout quand l’affiche annonce « la plus poignante des histoires d’amour ») et, comme en témoignent certaines critiques, ne saisiront pas l’intention derrière l’histoire. S’il me faut donner un carton à Gondry, ce serait finalement sur ce point : il offre une bonne adaptation mais une adaptation qui joue trop de la connivence avec le lecteur, laissant sur le bord de la route une partie de ceux qui n’ont pas lu le livre. Cependant, certains amis n’ayant pas lu le livre ont apprécié le film. Comme quoi…



En résumé : L’Ecume des jours est un livre à essayer, ne serait-ce que pour le dépaysement offert et l’incroyable singularité de la poésie de Boris Vian. Qu’on soit pris ou non par l’histoire et qu’on s’attache ou non aux personnages : peu importe. A mon sens, lire l’Ecume des jours demeurera dans tous les cas une expérience marquante dont l’intérêt réside moins dans l’intrigue ou la vision désillusionnée de son auteur que dans la découverte d’une nouvelle utilisation de la langue qui ne manquera pas de vous faire « pétiller la tête ».

9/10

samedi 2 mars 2013

Percy Jackson 2 : La mer des monstres de Rick Riordan


 

Percy Jackson 2 : La mer des monstres
Rick Riordan
Editions Albin Michel et Le livre de Poche
314 pages

Quatrième de couverture
Etre le fils de Poséidon, un honneur ou une cruelle plaisanterie ? Lorsqu'une simple partie de foot se change en bataille contre un gang de cannibales géants, Percy le demi-dieu a un terrible pressentiment... Comme le lui annonçaient ses étranges cauchemars, les frontières magiques qui protègent la Colonie des Sang-Mêlé sont empoisonnées. Pour sauver leur domaine, Percy et ses amis devront parcourir la mer des Monstres, qui porte bien son nom.






Cela faisait un petit moment que je me disais qu’il fallait que je me replonge dans les aventures du demi-dieu Percy Jackson sachant que cela fait plus d’un an que j’ai lu le tome 1 ! Malheureusement, les retrouvailles avec ces héros mythologiques transposés dans l’Amérique actuelle n’ont pas été transcendantes.


Il m’a fallut un bon petit moment pour réussir à ré-entrer dans l’intrigue. Cela est sans doute lié au fait que j’avais en grande partie oublié les différents personnages et les grandes lignes de l’intrigue. Mais, indépendamment de cela, j’ai été un peu rebuté par un style trop facile et un intrigue peu convaincante pendant la première moitié du livre.


Il faut cependant reconnaître que Rick Riordan a quelques atouts dans sa manche. En premier lieu, on peut citer son humour ! Certaines scènes et certains dialogues sont vraiment très drôles et on a le sourire aux lèvres en lisant. La transposition des dieux grecs et de leurs attributs/fonctions dans la société américaine actuelle donne en effet parfois lieu à des mises en scènes plutôt sympathiques. J’ai par exemple beaucoup aimé la présentation qui est faite d’Hermès.


Enfin, si l’intrigue de ce deuxième tome ne m’a pas plus emballé que ça, les perspectives ouvertes à la fin du livre pour les tomes suivants sont tout à fait alléchantes. Je vais juste essayer de ne pas attendre de nouveau deux ans pour lire la suite cette fois-ci !




Pour résumer : une lecture rapide et souvent drôle, mais dont l’intrigue est un peu facile et pas toujours convaincante. On retrouve l’humour lié à la collision dieux grecs/société américaine mais on perd la fraîcheur de la découverte qui donnait sa saveur au premier tome. Espérons que les perspectives scénaristiques ouvertes pour la suite redonnent un peu de souffle à l’histoire. Bref, une lecture qui ne me laissera pas une forte impression (comme en témoigne cette chronique peu inspirée...)

5/10

samedi 22 septembre 2012

L’Assassin royal 6 : La reine solitaire de Robin Hobb


Après une nouvelle (trop ?) longue absence, je suis de retour pour vous proposer ma chronique du dernier tome du premier cycle de l’Assassin royal de Robin Hobb.

 
L'Assassin royal 5 : La voie magique
Robin Hobb
Editions J'ai Lu
380 pages

Résumé :
Voici donc la fin de la route pour Fitz Chevalerie, et tous les chemins de sa vie semblent aboutir au même endroit : dans cette région désolée au-delà du Royaume des montagnes où vivaient les Anciens, dont le retour devrait sauver les Six Duchés.
Mais si Vérité, le roi légitime, fils de Subtil Loinvoyant, espère le soutien des anciens pour sauver son royaume de la terrible vengeance outrilienne, son frère, Royal, l'usurpateur qui règne d'une main de fer sur les duchés de l'intérieur abandonnant les duchés côtiers aux exactions des pirates rouges, a d'autres plans pour la réalisation desquels il a formé de nombreux clans d'Artiseurs. L'art imparfait de Fitz suffira-t-il à sauver la situation et pourra-t-il sauver son Roi et sa Reine de l'implacable soif de pouvoir de Royal. Royal l'assassin parviendra-t-il à retrouver la paix dans les bras de son Aimée et de leur fille ?




Cet ultime opus (avant la suite dans le second cycle) est à l’image des autres tomes en ce qui concerne le sentiment qu’il me laisse : un réel plaisir à lire, des choses que j’ai adorées mais comme trop souvent avec Robin Hobb, également des déceptions.

La plume de l’auteur est toujours aussi fluide et prenante que dans les tomes précédents. Mais, elle se met ici au service d’un récit quelque peu différent. Les éléments propres aux univers de fantasy (magie, créatures…) deviennent omniprésent et prennent une place cruciale dans l’intrigue et sa résolution. On est loin des intrigues de cour ou des pérégrinations montagnardes des précédents tomes.
J’ai failli être déçu par ce choix de l’auteur d’embrasser une fantasy utilisant les gros ressorts du genre. Mais, à mon grand bonheur, Robin Hobb a réussi à me convaincre. Sans en révéler plus que nécessaire, disons simplement que la nature et surtout l’origine des éléments « fantasy » sont très poignantes et apporttent une force émotionnelle au récit. Il ne s’agit pas de simples éléments de décors pour faire roman de fantasy. Ces éléments ont une réelle raison d’être et offre à l’auteur l’opportunité de plonger dans l’intimité des personnages que nous suivons depuis maintenant six tomes. L’évolution de leurs relations au cours de ce dernier livre sont en effet particulièrement intéressantes.

Les personnages, parlons-en justement. Le héros, Fitz, a ici achevé de mon convaincre. J’avais un peu de mal à l’apprécier dans les premiers tomes mais il devient ici bien plus complexe et donc intéressant à suivre. Caudron, au sujet de laquelle j’étais sceptique dans le tome 5, s’avère finalement un personnage possédant un certain charme (même si je maintien qu’on a un peu trop l’impression d’avoir à faire à un personnage sorti du chapeau). Le fou, Kettricken et Astérie sont également très plaisants à suivre dans ce tome où ils sont un peu plus présents. Bref, les personnages sont véritablement le point fort du roman.

Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il s’agit là de mon tome favori pour la simple raison qu’il est trop différent des précédents. Il est en quelque sorte inclassable. Mais, c’est en revanche dans ce tome, et cela de façon certaine, que se trouve mon passage préféré de la saga à ce jour : la visite d’une antique cité en ruines où se mêle poésie et nostalgie d’un temps perdu et pourtant toujours présent en écho dans la pierre (ma sensibilité particulière pour ce passage vient peut-être de ma propre visite de Pompéi peu de temps avant la lecture de ce passage…).

Malheureusement, comme je l’ai dit plus haut, il y a néanmoins quelques ombres au tableau. En particulier en ce qui concerne les explications apportées à certains éléments. Elles sont décevantes et surtout amenées artificiellement. Cela donne l’impression d’une mauvaise  gestion de la part de l’auteur : un peu comme si, arrivée à la fin, elle s’était rappelée qu’il lui restait à expliquer telle chose (ou alors peut-être l’avait-elle bien en tête mais a échoué à l’intégrer au déroulement de l’intrigue). Je pense ici à tout ce qui concerne les pirates rouges et la forgisation… 

8,5 /10

Finalement, que conclure au sujet de ce premier cycle de l’Assassin royal ? Globalement, mon avis est très positif. L’auteur, dont le style est plaisant et soutenu d’un bout à l’autre de la saga, nous a offert un univers riche et cohérent dans lequel évoluent des personnages qu’on suit avec plaisir. Le seul bémol, c’est l’intrigue, trop déséquilibrée à mon goût : elle évolue très lentement dans les premiers tomes tandis que la fin est quelque peu rapide. Le cycle dans son ensemble n’en demeure pas moins très bon. Il pourrait selon moi se suffire à lui-même puisque l’épilogue offre une conclusion tout à fait satisfaisante. Je me demande donc comment sera amenée le second cycle. Espérons qu’il ne s’agira pas d’une intrigue artificielle servant juste de prétexte pour donner une suite facile à une saga à succès. Avant de le savoir, il me faudra d’abord lire les Aventuriers de la mer (pour mémoire : cycle se passant dans le même univers, écrit entre les deux cycles de l’Assassin royal et narrant des évènements se passant en partie entre ces deux cycles. D’où le conseil souvent donné de lire les Aventuriers avant la suite de l’Assassin).
CITRIQ

jeudi 16 août 2012

L’Assassin royal 5 : La voie magique de Robin Hobb


Après une longue absence, je vous propose mon come-back avec la critique du tome 5 de l’Assassin royal de Robin Hobb. Attention, lu pendant mon mois de pérégrination et chronique pas forcément rédigée à chaud après la lecture…



L'Assassin royal 5 : La voie magique
Robin Hobb
Editions J'ai Lu
382 pages

Résumé :
Le roi Vérité est vivant ! Il a imposé une ultime mission à Fitz : "Rejoins-moi ! Loin sur les sentiers mystérieux de l'Art, au-delà du royaume des montagnes, le jeune homme se met en quête pour répondre à l'appel de son souverain affaibli. Mais il reste seul, pourchassé par les forces de Royal, l'usurpateur, et sans possibilité de compter sur ses propres alliés, qui le manipulent comme un simple pion. Or d'autres forces sont en marche... Dans son périple, Fitz va en effet se voir révéler son véritable statut : c'est par lui que s'accomplira, ou sera réduit à néant, le destin du royaume des Six-Duchés, et c'est là une charge bien lourde à porter quand on est traqué par ses ennemis, trahi par ses proches, et affaibli par la magie...




Ma rencontre avec le livre :

Bon, on va pas la refaire. Tome 5, donc ça fait un moment que je connais la série et je vous renvoie donc à la chronique du tome 3.


Ma lecture du livre :

Voici un tome qui sent la fin de l’aventure : les choses s’accélèrent, la situation évolue, la quête du jeune Fitz se précise enfin. Et pour cause ! Si en français nous sommes ici dans l’avant dernier tome du premier cycle de l’Assassin royal, en VO, ce livre est en réalité le deuxième tiers du dernier tome (à nouveau, je salue le découpage chaotique proposé par les éditeurs français qui charcutent les partitions originales des livres…).

Sans trop en révéler sur l’intrigue, je peux dire que j’ai énormément apprécié la modification de la quête du héros. Si ses errances solitaires du tome 4 en compagnie de son loup m’avaient charmé après trois longs tomes enfermés dans le château de Castelcerf, c’est un vent frais dans la série que de nous proposer une troupe d’aventurier. Les personnages secondaires prennent de l’importance et apportent une diversité qui manquait jusque là.

Concernant ces personnages secondaires, le Fou est toujours celui qui garde ma préférence. Intriguant et complexe, il en révèle enfin un peu plus sur lui ! En revanche, d’autres personnages me déçoivent légèrement. Je pense ici en particulier à la vieille Caudron. La personnage en lui-même est intéressant et plein de mystère. Mais son arrivée dans l’histoire m’a paru quelque peu artificielle pour le rôle crucial qu’elle semble appelée à prendre dans la fin de l’aventure. Peut-être qu’une fois son passé entièrement révélé, on comprendra mieux le pourquoi du comment de son entrée dans l’intrigue…

L’intrigue avance relativement bien.  Les révélations sur les Anciens se font toujours attendre mais, comme dit plus haut, ce n’est pas la faute de l’auteur si ce tome s’arrête pile au moment où les réponses arrivent (car, pour avoir commencé le tome 6, je peux vous dire que le premier chapitre est tout simplement exceptionnel : sans doute un de mes passages préférés depuis le début de la saga ! Mais ce n’est pas la place pour en parler : on y reviendra dans la chronique du dernier tome !).


En résumé : un très bon qui apporte des nouveautés à la saga, que ce soit sur le plan de l’intrigue et des personnages. La fin commence à se profiler, et c’est bien dommage car plus on avance dans la saga, plus on l’apprécie !

8,5 / 10

CITRIQ

vendredi 18 mai 2012

L’Assassin royal 4 : Le poison de la vengeance de Robin Hobb




L’Assassin royal 4 : Le poison de la vengeance 
Robin Hobb
Éditions J'ai Lu
350 pages

Résumé :
Royal est enfin monté sur le trône et a fuit dans les régions de l'intérieur, abandonnant ainsi les habitants des côtes aux assauts de plus en plus violents des Pirates rouges. 
Le prince Chevalerie est toujours porté disparu, voire mort, pour certains. La situation semble désespérée et Royal n'a que faire des problèmes de son peuple, préférant savourer sa victoire sur Fitz, qu'il croit mort. Mais, caché, apprenant à redevenir un homme, le Bâtard, abandonné de tous, ourdit sa vengeance.




 
Ma rencontre avec le livre :

Bon au bout du 4ème tome, ce n’est plus vraiment une rencontre mais des retrouvailles… Pour ceux qui veulent plus de détails sur la saga et sur ma découverte, c’est par ici !


Ma lecture du livre :

Un mot : ENFIN ! Enfin, il se passe quelque chose. Enfin, les choses bougent. Enfin, on voit du pays. Enfin les personnages évoluent et d’autres font leur apparition. Enfin, j’ai été pris par un tome de l’Assassin royal (et ce n’était pas gagné jusque là).


Ceux qui ont lu ma chronique du tome 3 savent que je commençais à m’impatienter. Sans aller jusqu’à ne pas aimer, les précédents tomes m’avaient laissé septique. Ils étaient agréablement écrits, les personnages étaient fouillés mais l’histoire semblait stagner et tourner en rond. Avec ce tome 4, Robin Hobb nous propose enfin du neuf, enfin !


Je ne révélerai rien de précis sur l’intrigue, mais sachez qu’on quitte enfin le château qui sert de décors aux trois premiers tomes. On découvre enfin un peu plus le royaume des Six-Duchés qui s’avère un univers riche et fouillé comme toujours avec Robin Hobb. Ce tome ne présente pas une farandole de péripéties et de retournement de situation mais on sait au moins enfin où on va. Le héros, Fitz, a un objectif et les embûches sur la route sont assez intéressantes pour garder l’attention du lecteur.


Du côté des personnages, là aussi on sent enfin le vent du changement. Les personnages principaux, et en premier lieu le héros Fitz, connaissent des évolutions radicales que ce soit dans leur position dans l’histoire que dans leur caractère et leur psychologie. Le nouveau Fitz s’avère bien plus intéressant que le gamin de Castelcerf. La relation avec Œil-de-Nuit prend également de l’ampleur, à mon plus grand plaisir. Les nouveaux personnages introduits par l’auteur, et dont on se demande si ils reviendront, sont également très plaisants.


Si j’avais réservé mon jugement dans ma chronique du précédent tome, cette fois je n’hésite plus. J’aime la série de l’Assassin royal (enfin, puisque c’est le maître mot de cette chronique !). Pour la première fois (bon, c’était déjà un peu le cas avec le cliffhanger de la fin du tome 3), je suis impatient de lire la suite. Et c’est là que je maudis le découpage français proposé par J’ai Lu : car, en réalité, ce tome 4 et les 5 et 6 (qui concluent le premier cycle de l’Assassin Royal) sont un seul et unique livre dans l’édition originale. Il fallait que je râle au sujet de cette stratégie commerciale qui casse le rythme des romans. Mais cela n’enlève rien la qualité de tome 4, sans doute le meilleur jusqu’à maintenant !


En résumé : un tome réussi. L’histoire prend enfin son envol. Les décors évoluent. Les personnages changent. Les nouveaux venus sont intéressants. L’univers et le style sont toujours aussi plaisant et fouillés. Avec ce tome, l’Assassin royal rentre dans les séries de fantasy que j’apprécie tout particulièrement.

8,5 / 10

CITRIQ

mercredi 4 avril 2012

La guerre des éléments de Perrine Rousselot






Quatrième de couverture
Je m’appelle Avril, j’ai dix-sept ans et la vie d’une adolescente normale. J’ai un petit ami qui s’appelle Mickaël et ma meilleure amie Aline est en Terminale avec moi. Chose qui pourrait paraître étrange, j’ai un animal de compagnie qui s’appelle Lux, c’est une luciole. Le jour où je découvre un monstre sous mon lit, je me précipite chez Mickaël mais y découvre un autre garçon du nom de Snow qui me vole un baiser. Qui est-il ? Et comment peut-il savoir tant de choses sur moi et mon amitié particulière avec Lux ?


Lien vers le blog de l'auteur, suivez Lux : La guerre des éléments






Ma rencontre avec le livre :

C’est à la blogosphère que je dois d’avoir rencontré ce roman ! En effet, j’ai d’abord croisé Perrine sur différents blogs / forums avant de découvrir qu’elle était elle-même auteur. Intrigué, j’ai jeté un œil à son travail et aux échos qui en résultaient. Le tout laissant présager une bonne surprise, j’ai directement contacté Perrine afin de lui commander un exemplaire du roman. Quelques jours plus tard, je recevais mon livre dédicacé de la main de son auteur ! La lecture pouvait commencer !


Ma lecture du livre :

Avant de commander le livre, j’avais un peu fait le tour des avis disponibles sur la toile. Globalement très positifs, je n’ai pas hésité longtemps. Cependant, j’avais tout de même, il faut bien l’avouer, quelques craintes en raison du caractère auto-édité du roman. Et bien, je peux vous dire d’emblée que je me trompais ! Le roman de Perrine, malgré quelques tous petits détails, s’avère comme je l’espérais une lecture des plus agréables !


L’intrigue, simple mais efficace, semble au premier abord peu originale: une lutte sans merci entre les éléments naturels,  une lycéenne et ses amis emportés par le conflit, une histoire d’amour et un parcours initiatique pour la jeune héroïne. Pourtant, l’auteur nous propose une approche qui tranche d’avec les quêtes périlleuses alliant globe-trotteur et aventures rocambolesques. En effet, la quête et les péripéties traversées par Avril, l’héroïne, prennent place dans « sa vie de tous les jours », si tant est qu’on puisse considérer sa vie comme banale ! Bien sûr, les enjeux de l’histoire n’en sont pas pour autant moins importants que dans une autre histoire de fantasy (lutte des ténèbres contre la lumière) et c’est donc une approche très originale de présenter ce combat dans le microcosme de la ville de Reims.


Par conséquent, les personnages ne sont pas excessivement nombreux : tous gravitent plus ou moins loin dans les sphères de connaissances traditionnelles d’Avril. Amis du lycée, proviseur, parents, ils sont tous tirés de la vie quotidienne de l’héroïne, renforçant à nouveau cet ancrage de l’histoire dans un quotidien réaliste qui fait selon moi toute l’originalité du roman. On peut regretter en revanche que tous les personnages ne soient pas équitablement exploités.


Le personnage de Snow m’a agréablement surpris et constitue pour moi le meilleur personnage du roman. Horripilant au début, il devient rapidement très attachant (à l’image de son homonyme de Final Fantasy XIII qui lui a servi d’inspiration si je ne m’abuse !). Avril fait partie, en revanche, des personnages qui m’ont un peu déçu en raison d’une évolution un peu moins convaincante, car traitée trop rapidement. Cela est peut-être lié au fait que je suis un garçon (on y reviendra plus loin ; pas au fait que je suis un garçon mais au personnage d’Avril !). Enfin, certains personnages font un peu figure d’apparat, ce qui est dommage. Le personnage de Mathieu disparaît ainsi rapidement de l’intrigue sans avoir été réellement approfondi selon moi.


Ces quelques manques au niveau des personnages ne nuisent cependant pas au développement de l’intrigue. Celle-ci, on l’a dit, est simple mais efficace. On est pris par l’histoire, le rythme est soutenu et le roman ne connaît aucun temps mort ! C’est parfait, on a pas le temps de s’ennuyer mais du coup, on regrette parfois que certains passages passent si vite : la formation d’Avril, ses missions, la façon dont elle gère intérieurement ce qui lui arrive. Qu’on ne se trompe pas : cet aspect est certes une critique mais aussi et surtout un éloge ! Si on en veut plus, c’est donc bien que ce qu’on a nous plaît et est de bonne qualité !


Le style est globalement agréable. Perrine Rousselot ne s’embête pas avec des tournures compliquées mais ne tombe pas non plus dans une écriture enfantine. Elle adopte un juste milieu.


Cela me conduit à poser la question du public visé, en terme d’âge mais aussi en terme de fille/garçon. Pas tout à fait un roman jeunesse, mais pas non plus tout à fait un roman adulte, je dirai que le roman s’adresse plutôt à un public en fin d’adolescence (à partir de 14-15 ans, j’ai un peu de mal à me faire une idée) en raison de certains aspects de la découverte et de l’apprentissage d’Avril, en particulier en ce qui concerne sa vie amoureuse. Je ne suis pas pour une littérature prude, non, pas du tout. Mais simplement, le parti pris de l’auteur de développer certains aspects et de leur donner une place cruciale dans sa mythologie des éléments tranchent ici un peu avec une ligne éditoriale qui permettrait d’élargir la lecture du roman à un public plus jeune. A l’opposé, ces aspects « apprentissage » peuvent rebuter un peu les lecteurs plus âgés et paraître un peu dépassés. Il s’agit là selon moi du seul choix qui nuit un peu au roman au sens où il l’empêche de trouver une position claire. Mais, l’avantage, c’est qu’au moins nous avons là une approche originale. Il est également possible que cet aspect m’ait légèrement dérangé à cause du fait que je suis un garçon et que les problèmes d’Avril (uniquement sur ce plan là) ne m’intéressaient pas vraiment.


Mais rassurez-vous ! Les questions amoureuses ne sont vraiment présentes que dans le premier tiers du roman. Cette ficelle de l’intrigue se résout assez vite et on passe rapidement à une histoire bien plus propice à intéresser tous les types de lecteurs ! Perrine réussit ainsi à réconcilier tout le monde dans la majorité du roman, ça fonctionne, on veut savoir la suite et c’est ça l’essentiel !



En résumé, La guerre des éléments nous propose donc une histoire originale par son approche et prenante. Si quelques détails viennent parfois nous déranger, on en tient pas rigueur à l’auteur qui propose pour son premier roman quelque chose de tout à fait convaincant et intéressant ! On sent que Perrine est sur la bonne voie, que les idées et la plume sont là. Il reste simplement à définir peut-être plus clairement l’identité des romans, non pas en rentrant dans le moule d’un genre mais bien au contraire en approfondissant les originalités qu’on sent en germe ici et en les posant en cadre d’un genre assumé  propre à son auteur.



7,5 / 10

lundi 6 février 2012

L’assassin royal – tome 3 : la Nef du crépuscule de Robin Hobb

Nouvelle chronique, nouvelle série, du moins pour les lecteurs du blog. En effet, j’ai commencé cette série avant la création du blog et je n’ai pas eu l’occasion d’y poster mes impressions sur les deux premiers volets de cette saga écrite par Robin Hobb.
Par conséquent, cette chronique prendra une forme un peu particulière (et un longueur peut-être excessive) puisqu’il va me falloir vous présenter par la même occasion le cycle dont est extrait l’ouvrage : l’Assassin Royal.



Quatrième de couverture
Ravagé, pillé, le royaume des Six-Duchés plie sous le joug de l'envahisseur. Les navires de guerre ne parviennent plus à tenir les pirates rouges en respect. Dans le pays, les dissensions éclatent entre les duchés côtiers, qui doivent supporter les incessantes attaques de l'ennemi, et les duchés intérieurs qui se désintéressent de leur sort. La cour elle-même, où le vieux souverain est manipulé par Royal, n'est plus qu'un théâtre d'intrigues où règnent en maîtres le soupçon, la traîtrise et le mensonge. Aussi le prince Vérité décide-t-il d'entreprendre une quête insensée : aller trouver les anciens, par-delà les montagnes, pour leur rappeler leur serment de venir en aide au royaume dans ses heures les plus sombres...







Ma rencontre avec la saga / le livre :

Amateur de fantasy, j’avais bien sûr entendu parler de la fameuse Robin Hobb qui connaît une énorme succès depuis quelques années. Pourtant, je ne m’étais jamais réellement lancé dans l’aventure représentée par ses romans. Pour cause : j’avais un peu peur du (trop) grand nombre de tomes.

En effet, si l’on suit les éditions françaises, on se trouve face à un univers se développant sur plusieurs cycles comptant eux-mêmes plusieurs tomes. Mais en me penchant sur la question, j’ai réalisé que, si je m’en tenait à l’ordre et au découpage des éditions originales, la situation semblait moins « effrayante ».

Effectivement, le cycle de l’Assassin royal, publié en France en 13 tomes (oui, rien que ça), est en réalité une double trilogie :
-         la trilogie intitulée « The Farseer Trilogy » (publiée en 6 tomes en France)
-         la trilogie « The Tawny Man Trilogy » (publiée en 7 tomes en France)

Ensuite, la série des aventuriers de la mer, comptant 9 tomes dans sa version française, est en réalité une trilogie « annexe » s’insérant ENTRE les deux trilogies de l’Assassin royal (par annexe, comprendre : se déroulant dans le même univers que l’assassin royal, chronologiquement entre ces deux trilogies précédentes, mais pouvant se lire indépendamment).

Enfin, en dernière date, on trouve le cycle du Royaume des Anciens, encore en cours de publication, qui reprend la trame des aventuriers de la mer mais se situe après la seconde trilogie de l’Assassin royal.

Bref, vous voyez, c’est compliqué, ça fait beaucoup de livre et ça m’a un temps dissuadé malgré un très bon ami m’affirmant qu’il s’agissait là (en parlant spécifiquement de l’Assassin royal) de ses livres favoris après le Seigneur des Anneaux. Je m'étais donc fixé, pour commencer, de lire la première trilogie de l'Assassin royal selon le découpage original mais sans jamais m'y mettre.

Puis, par un beau jour de mai 2011, j’ai rencontré Robin Hobb en personne lors d’une séance discussion-dédicace à la Fnac. L’entendre parler de son univers et écouter la lecture de quelques extraits de son œuvre m’ont convaincu : j’ai acheté le premier tome (que j’ai fait dédicacer bien sûr !) et je suis parti à la découverte des Six-Duchés.


Ma lecture du livre :

            Commençons par un bref rappel de l’intrigue : le lecteur suit, grâce à une narration à la première personne, la vie de Fitz, jeune bâtard du Prince Chevalerie. Recueilli au château malgré sa naissance illégitime, il grandit sans père ni mère, mais sous la protection du maître d’écurie et du roi qui décide de former l’enfant afin d’en faire son assassin personnel. Les premier tome se concentre ainsi sur l’enfance de notre héros, avec en toile de fond, les prémices de la menace représentée par les Pirates rouges qui attaquent et « zombifient » (pour simplifier) leurs victimes.
             
             L’histoire prend son temps pour se mettre en place, l’auteur préférant souvent installer une atmosphère, poser un décor et surtout développer ses personnages plutôt que d’enchaîner les péripéties et retournements de situation. Si bien que, je dois l’avouer, j’ai eu du mal à rentrer dans l’aventure. J’ai commencé le tome 1 avec entrain, puis rapidement, bien que lisant avec plaisir, je n’ai pas ressenti la frénésie de la page suivante, sauf dans les derniers chapitres. Le tome 2 était en quelque sorte encore pire (bon livre, bien écrit, univers fouillé mais à nouveau cette absence de fringale poussant à avaler les pages jusqu’au milieu de la nuit).
             
             Puis, arrive le tome 3 qui fait l’objet de cette chronique. Enfin, les choses bougent : les personnages évoluent, les pièces sur l’échiquier politique se mettent en place mais toujours très lentement jusqu’aux derniers chapitre qui marquent selon le premier vrai tournant dans la saga. Alors que jusque là on était cantonné à suivre la vie quotidienne de Fitz dans le château royal, le dernier chapitre laisse augurer des pistes radicalement différentes pour le tome 4.
  
Finalement, donc, un tome 3 qui rattrape le tome 2 (qui, rappelons-le, n’était pas mauvais en tant que tel) et qui me donne bon espoir pour la suite. Pour la défense du roman et de l’auteur, soulignons tout de même la faute au découpage français : forcément, quand on fait plusieurs livres avec ce qui au départ n’en est qu’un seul, le schéma narratif et l’équilibre originaux s’en trouvent modifiés. Pour conclure : l’Assassin royal ne m’a toujours pas conquis au point de figurer dans mes principaux conseils de lecture à autrui mais il peut encore y parvenir ! Suspens jusqu’au prochain volume !
           
7 / 10
CITRIQ
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