mardi 27 août 2013

Animale : La malédiction de Boucle d'Or de Victor Dixen



Animale : La malédiction de Boucle d'Or
Victor Dixen
Gallimard Jeunesse / 437 pages


Quatrième de couverture
Et si le conte le plus innocent dissimulait l'histoire d'amour la plus terrifiante ?
1832. Blonde, dix-sept ans, orpheline, vit depuis toujours dans un couvent, entourée de mystères. Pourquoi les soeurs l'obligent-elles à couvrir ses cheveux d'or et à cacher sa beauté troublante derrière des lunettes noires ? Qui sont ses parents et que leur est-il arrivé ? Quelle est la cause de ses évanouissements fréquents ?
Blonde est différente et rêve de se mettre en quête de vérité. Alors qu'elle s'enfuit du couvent pour remonter le fil du passé, elle se découvre un côté obscure, une part animale : il y a au coeur de son histoire un terrible secret.








Ma rencontre avec le livre

C'est en tant que membre de la promo 2013 des chroniqueurs On lit plus fort que j'ai eu le plaisir de voir ce livre arriver dans ma boîte aux lettres. Plaisir d'autant plus grand que j'ai entendu beaucoup de bien des précédents romans de Victor Dixen (Le cas Jack Spark) mais sans avoir eu l'occasion de les lire. La réputation de cet auteur se vérifie-t-elle ici ?

Ma lecture du livre

Dans Animale – La malédiction de Boucle d'Or, Victor Dixen nous propose une réécriture du célèbre conte de Boucle d'Or et les Trois Ours. En effet, à travers l'histoire de Blonde, une jeune orpheline élevée dans un couvent, l'auteur nous embarque dans une aventure qui n'est pas sans rappeler celle de la jeune fille blonde s'endormant malencontreusement dans une maison peuplée d'ours... Mais, je dis bien réécriture et pas simplement nouveau récit de la célèbre histoire des frères Grimm.

Réécriture, tout d'abord, par le cadre choisi pour cette nouvelle version. L'histoire prend en effet place dans la Lorraine de la première moitié du XIXe siècle. Là où les contes sont habituellement assez vagues en ce qui concerne le cadre spatio-temporel, Victor Dixen s'appuie au contraire sur un background historique bien documenté et bien utilisé. Cet ancrage historique constitue, à mes yeux, un des points forts du roman même si, au final, cela n'a pas forcément un impact crucial sur le cœur du récit.

Réécriture, ensuite, car l'auteur s'éloigne de la forme même du conte. Animale n'adopte ainsi pas la forme d'une histoire narrée chronologiquement par un narrateur extérieur. Bien au contraire, au fil des pages, Victor Dixen joue des différentes formes narratives à sa disposition : récit traditionnel, lettres, rapport d'enquête, entretien de police, journal intime... Cela apporte une véritable variété au roman et permet de sans cesse renouveler l'attention du lecteur. Cependant, on touche là également à un des défaut du livre. En effet, j'ai parfois eu une impression de longueur et de redite entre les différentes formes de narration. Certaines informations étaient simplement reformulées d'une nouvelle manière sans que cela n'apporte de réel intérêt.

Réécriture, enfin, par la complexité et l’ampleur nouvelle donnée à l'histoire de Boucle d'Or. En effet, en plus de jouer sur les formes de récits, Victoire Dixen les enchâsse et nous raconte non pas une mais deux histoires (qui sont bien évidemment liées). A nouveau, ce procédé permet de renouveler l'intérêt du lecteur en variant les lieux et les époques évoqués. Mais surtout, cela permet aussi de changer de personnages. Car, en effet, j'ai par moment eu un peu de mal avec l'héroïne, Blonde, en particulier lorsqu'il est question de l'histoire d'amour cousue de fil blanc qu'on sent poindre dès les premières pages.

Pour finir, un petit mot sur le style de Victor Dixen. Là, je n'ai rien à redire et je peux même souligner le fait que j'ai vraiment apprécié la plume de cet auteur. Son écriture est recherchée et nous rappelle qu'il existe de la littérature jeunesse qui ne prend pas son lectorat pour une bande d'illettrés : vocabulaire riche, construction de vraies phrases... On peut en particulier noter le soin accordé au prologue et à certains chapitres de la fin du livre, dont la focalisation particulière du narrateur influe sur le style même d'écriture. Finalement, on en est presque déçu au sens où cette maîtrise du style illustre le potentiel de l'auteur, mais potentiel qui n'est pas mis au service d'une histoire qui en est à la hauteur. En effet, arrivé à la fin du roman, c'est avec une pointe de déception qu'on constate que l'histoire n'a jamais vraiment décollé. Si elle se suit sans problème, on se rend compte qu'il s'agit là d'une x-ième varitation sur le thème des transformations homme-animal en replaçant le loup actuellement à la mode par l'ours. Les péripéties ne sont pas forcément très innovantes en ce qui concerne le parcours de Blonde. Ainsi, au final, c'est plus l'histoire dans l'histoire (c'est à dire celle que découvre elle-même Blonde au fil du livre) qui m'a intéressé que les pérégrinations de ladite héroïne.


En résumé : un roman qui confirme ce que j'ai entendu sur la plume de Victor Dixen. Un réel travail sur le style, l'univers et le texte mais au service d'une histoire qui, si elle se suit sans difficulté, n'est finalement pas toujours à la hauteur des précédentes qualités. Il n'en demeure pas moins qu'Animale est un roman jeunesse de qualité qui rappelle que roman jeunesse ne signifie pas simplicité.

7/10

dimanche 18 août 2013

Star Wars / L'héritage de la Force 7 : Fureur de Aaron Allston



Star Wars / L’héritage de la Force 7 : Fureur
Aaron Allston
Fleuve noir / 408 pages

Quatrième de couverture :
Combattant au côté des rebelles Corelliens, Han et Leia sont condamnés à affronter leur fils Jacen qui devient chaque jour plus puissant et plus dangereux. Rien ne peut stopper la détermination de Jacen à ramener la paix lors d'une glorieuse victoire de l'Alliance Galactique, quel qu'en soit le prix.
Luke pleure la perte d'un proche et essaie de gérer son sentiment de culpabilité après s'être mortellement vengé sur la mauvaise personne. Jaina, Jag et Zekk recherchent le vrai assassin, sans savoir que leur suspect maîtrise des pouvoirs Sith capable de brouiller leurs esprits et de les orienter vers la mauvaise cible, voire même de les retourner les uns contre les autres. Tandis que Luke et Ben luttent pour trouver leur place au milieu du chaos, Jacen, rejeté par ses proches, lance une mission pour secourir la seule personne qui lui soit encore loyale ...




Comme d’habitude pour les romans Star Wars, je vous renvoie à l’article qui normalement devrait vous permettre de vous y retrouver dans la chronologie des romans. C’est par ici !

Note : étant donné qu'on en est maintenant à plus de la moitié de la série, je considère que certaines choses sont connues. Par conséquent, certains éléments auxquels je faisais seulement vaguement allusion avant (de peur de spoiler) sont maintenant évoqués plus clairement.



Après deux tomes très intenses et faisant fortement avancer l'intrigue (Sacrifice et Enfer), Aaron Allston se retrouve en charge d'initier le dernier arc narratif de ce cycle (qui se compose de trois arcs de trois romans chacun). Mission difficile, d'autant plus qu'après la gravité des événements des tomes précédents on se demande comment les auteurs vont pouvoir aller encore plus loin. Question justifiée et dont la réponse s'avère malheureusement assez décevante pour ce tome 7.

Reprenons là où nous avions terminé la dernière fois. Ca y est, enfin, Caedus assume sa véritable nature. Les Jedi prennent ouvertement position et les camps se dessinent plus nettement, permettant ainsi d'apporter un côté plus direct aux tensions entre personnages. Si, dans les tomes précédents, il était jouissif de voir les clivages se mettre en place entre les héros, on est ici relativement dessus. Chacun campe sur ses positions, il n'y a pas de véritables interactions ou confrontations entre les personnages et on avance très peu dans leurs relations. L'intrigue de ce tome se réduit ainsi à un kidnapping et à une tentative de sauvetage. Pas très folichon malgré le fait qu'un personnage potentiellement intéressant pour la suite soit amené au premier plan.

Passé la déception d'une intrigue qui n'avance pas, il faut reconnaître au roman quelques bons points. Je pense ici en particulier au retour sur le devant de la scène de Jaina et Jagg Fel. Un lecteur un minimum attentif aura compris où se dirige leur relation depuis déjà plusieurs tomes mais cela était toujours très discret. Ici, Jaina semble se dessiner comme la futur "héroïne" principale de ce dernier cycle. Si j'ai toujours eu tendance à préférer son jumeau Jacen, je dois reconnaître qu'ici les auteurs parviennent à donner un peu plus de complexité à son personnage, en jouant justement de sa relation avec Jagg.

En revanche, au niveau des autres personnages : déception à nouveau. En effet, la présence de Ben Skywalker sur la couverture me laissait espérer un roman lui faisant honneur. Et bien non. Mis à part quelques scènes de dialogues avec Luke, le personnage n'apporte quasiment rien à l'intrigue dans ce tome ! C'est assez décevant quand on compare la place croissante qu'il tendait à prendre depuis quelques livres. Espérons que les auteurs suivants parviennent à réutiliser le personnage à bon escient.



En résumé : un tome relativement décevant dont on ressort avec l'impression de ne pas avoir avancé, mis à part en ce qui concerne les personnages de Jaina et Jagg. Pour la défense de l'auteur, il s'agit là d'initier le dernier arc qui concluera le cycle. Il faut donc poser des bases, ouvrir des pistes pour la fin sans déjà trop en donner. A ce titre, la chute du roman et les perspectives d'évolution de Jaina constituent une promesse intéressante. Cependant, étant un peu déçu sur ce tome, je crois que je vais faire une petite pause Star Wars.

4/10
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