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jeudi 30 octobre 2014

Assassin's Creed : Forsaken d'Olivier Bowden

Assassin's Creed : Forsaken
Olivier Bowden
Editions Milady – 428 pages

Résumé
1735 - Londres. Haytham Kenway a appris à manier l'épée depuis qu'il est capable d'en tenir une. Alors, quand des hommes armés attaquent la demeure familiale, assassinent son père et enlèvent sa soeur, Haytham défend son foyer de la seule manière possible : il tue. Après ce drame, un mystérieux tuteur le prend sous son aile et l'entraîne pour faire de lui un assassin redoutable. Consumé par sa soif de vengeance, Haytham se lance dans une véritable vendetta.
Il ne se fie à personne et remet en question tout ce qu'il a toujours connu. Conspirations et trahisons l'assailliront de toutes parts tandis qu'il plongera au coeur du conflit séculaire qui oppose les Assassins aux Templiers.







Disons-le d'emblée, ce roman Assassin's Creed (le premier et sans doute le seul que je lirai) est très inégal. La première partie du roman se montre réellement intéressante. Prenant place bien en amont des événements du jeu Assassin's Creed III, les premiers chapitres nous racontent en effet le passé d'Heytham (le père du héros du jeu ACIII) et les événements tragiques qui vont faire de lui le personnage qu'on connaît. J'ai en particulier apprécié la partie sur son enfance dans le Londres du milieu du XVIIIe siècle. On y découvre un autre personnage de la série de jeu : Edward, le héros de Assassin's Creed IV Black Flag. Ce point est assez amusant car, à l'époque de la sortie de ce roman, le jeu en question n'était pas encore annoncé et on découvrait donc en avant première ce héros à venir !

Après ces remarques positives, passons aux points qui font mal : la suite (et malheureusement la plus grosse partie du livre). En effet, une fois que l'intrigue du roman rejoint celle du jeu ACIII, on s'ennuie ferme. L'auteur nous fait revivre, dans un style passable mais pas exceptionnel, des événements bien connu des joueurs puisqu'ils les ont déjà vécu manette en main. Certains me diront qu'on voit ces mêmes événements du point de vue d'Haytham et non avec le regard du héros du jeu. Certes, mais l'apport est bien maigre dans la majorité des cas. D'autant plus que l'auteur pratique de nombreuses ellipses à des passages où il aurait justement pu jouer sur le fait que ces passages ne sont pas présents dans le jeu. Finalement, on finit donc le livre sur une impression assez négative car on a oublié que la première partie n'était pas si mauvaise, et c'est bien dommage.


En résumé : un roman à réserver aux fans, et encore, c'est seulement la première moitié du livre qui vous apportera peut-être quelque chose. Je me vois donc mal vous conseiller d'acheter un livre uniquement pour ses 150 premières pages ! A vous de voir si vous voulez acheter un livre pour n'en lire que la moitié !

3/10





lundi 25 mars 2013

Gladiateur 1 : Le combat pour la liberté de Simon Scarrow





Gladiateur 1 : Le combat pour la liberté 
Simon Scarrow
Editions Gallimard Jeunesse
364 pages

Quatrième de couverture
Empire romain, 61 av. J.-C.
Le père de Marcus est un ancien centurion qui a connu son heure de gloire en sauvant la vie du général Pompée, lors de la révolte des esclaves. Le temps a passé et, désormais, la famille mène une vie paisible dans la ferme d'une petite île grecque.
Soudain, tout s'effondre : un créancier fait assassiner son père et réduit en esclavage Marcus et sa mère. Vendu à une école de gladiateurs, le garçon affronte la brutalité de l'entraînement et des instructeurs. Mais Marcus est bien déterminé à survivre pour retrouver Pompée et obtenir justice !







Ma rencontre avec le livre
Vous l’avez compris depuis un moment, je suis plutôt intéressé (doux euphémisme) par l’Antiquité et en particulier par les Romains. En fouinant dans les prochaines sorties chez Gallimard jeunesse, j’ai donc tout de suite repéré cette série historique jeunesse parue fin février dernier. Les éditions Gallimard ont alors accepté de soumettre cette nouvelle parution à un romaniste pur sucre et je les en remercie. Verdict ?


Ma lecture du livre
Disons d’emblée ce qui fâche et faisons-le clairement (tant pis si je passe pour un romaniste tatillon et critique, après tout, c’est pour ça que je suis là) : nous tenons là un roman d’aventure honnête mais un mauvais roman historique. Explications.


Sous ces airs de roman jeunesse invitant à découvrir « l’empire romain comme vous ne l’avez jamais vu », Gladiateur : Le combat pour la liberté tente de se faire passer pour un roman historique, ce qu’il n’est en aucun cas. En effet, si on excepte quelques utilisations de termes latins dans le texte pour faire bonne figure, les gladiateurs ou le personnage de Pompée et de Spartacus, j’ai eu beaucoup de peine à voir les Romains dans ce livre. L’ « atmosphère romaine » que j’ai pu ressentir dans d’autres romans historiques est quasiment absente ici. L’auteur échoue à nous transporter à Rome (et pour cause, puisqu’on y met pas une seule fois les pieds pendant tout le roman).


Mais, plus grave que cette atmosphère peu présente, l’auteur se rend coupable de méconnaissances et d’erreurs grossières en voulant jouer avec une civilisation qu’il ne semble pas connaître si bien que ça. Cela transparaît dans les termes et le vocabulaire utilisé. Il emploie ainsi plusieurs fois le terme de prétorien de façon abusive et semble le confondre avec patricien (qui est lui aussi utilisé assez approximativement). Autre erreur grossière (mais ici, c’est peut-être le traducteur qui est à mettre en cause) : un personnage est originaire de Sparte et est appelé « le Sparte ». Ca ne vous choque peut-être pas mais en réalité, on dit « un Spartiate » (le nom Sparte pour désigner un individu existe mais renvoie à des personnages mythiques liés à la ville de Thèbes). Pour vous donner une idée de comment l’erreur sonne à mon oreille, c’est comme si on disait que les habitants de Rome s’appellent les Romes, ou ceux de Paris les Paris… Dernier exemple de terme utilisé de façon étrange (je me permets de le rajouter car il aura au moins eu le mérite de m’apprendre un nouveau mot) : l’utilisation du nom « cacique » (à nouveau, c’est peut-être lié à la traduction). Jamais entendu ce terme avant (je ne prétends pas connaître tous les mots de la langue française mais, quand même, dans un roman jeunesse, ça fait bizarre) et pour cause puisque, après recherches, j’ai découvert qu’il s’agit d’un terme au sens très précis et renvoyant à un modèle d’organisation politique de certaines tribus amérindiennes. Le terme est même tiré d’une langue amérindienne. Bref, rien à voir avec Rome, anachronique de le mettre dans la bouche d’un Romain (ok, si on devait écrire en respectant totalement la cohérence historique, on écrirait aucun roman historique) mais surtout, franchement, je ne vois pas l’intérêt d’utiliser un terme si compliqué et spécifique pour désigner ce qui finalement est un aristocrate ou un noble (on est d’accord, ces deux termes sont eux aussi connotés historiquement mais au moins ils ont le mérite d’être plus clairs). Bref, je me suis laissé emporté et l’historien a pris le pas sur le lecteur. Tout cela pour dire : si vous cherchez un bon roman historique, préférez plutôt la série Titus Flaminius de Jean-François Nahmias.


Faisons un peu taire l’historien et laissons la parole au lecteur standard qui n’ira pas chercher la petite bête et n’est pas forcément à la recherche d’un roman historique rigoureusement documenté. Pour un tel lecteur, Gladiateur : Le combat pour la liberté n’est pas un mauvais roman. Le livre se lit sans peine. Mis à part certains choix de vocabulaire (comme le cacique), le style est simple mais agréable et le suspens relativement bien tenu. Les retournements de situation sont plus ou moins bien amenés : certains sont des surprises agréables tandis que d’autres sont prévisibles trop longtemps à l’avance (comme la « révélation » finale).


Marcus, le personnage principal, s’avère assez attachant. Mais, j’ai eu léger problème quant à son âge. Dix ans me paraît bien trop jeune pour l’aventure et les actes qu’on lui prête. Je n’arrivais souvent pas à y croire et instinctivement pendant ma lecture j’avais plutôt tendance à visualiser un adolescent de minimum 13-14 ans.


Cette question de l’âge du héros m’amène à parler de l’âge du public visé. En effet, c’est assez surprenant que le roman  est donné « à partir de 10 ans » devant une violence assez explicite qui y est omniprésente. On est très loin de ce que propose le premier Harry Potter de ce côté là pourtant lui aussi destiné à un public à partir de 10 ans (je fais cette comparaison car le journal Telegraph affirme au sujet de Gladiateur : « Quand Poudlard rencontre Rome » ; j’avoue que je cherche encore le pourquoi du comment de la comparaison). Si ce n’est pas déplaisant pour moi d’avoir une vision qui ne soit pas trop édulcorée du monde des gladiateurs, ce point mérite d’être souligné pour mettre en garde les jeunes lecteurs qui pourraient être sensibles. De plus, à nouveau, cela renforce l’impression que le héros est trop jeune.




Finalement, le fait que les perspectives ouvertes pour le tome 2 (à paraître en 2014) me donnent envie de lire la suite me font dire que le livre n’est pas si mauvais que ça. Je l’ai lu relativement facilement et rapidement sans me forcer. La lecture est agréable mais j’ai connu mieux d’un point de vue reconstitution et éléments historiques. On sent que l’auteur n’est pas spécialiste de la période à laquelle il s’attaque et ça ne pardonne pas (pour moi qui suit spécialiste de cette période). Le côté roman d’aventure est néanmoins, lui, assez efficace même si on est parfois gêné par le ciblage assez approximatif du public (décalage entre un héros très jeune et une violence omniprésente).

6/10

lundi 11 mars 2013

[BD] Alix senator, tome 1 : Les aigles de sang de V. Mangin & T. Demarez (d’après l’œuvre de Jacques Martin)


Alix senator, tome 1 : Les aigles de sang 
Valérie Mangin (scénario) & Thierry Demarez (illustrations) 
D’après l’œuvre de Jacques Martin
Casterman (48 pages)

Quatrième de couverture 
12 avant Jésus-Christ. Marcus Aemilius Lepidus, grand pontife de Rome, et Agrippa, successeur désigné du puissant empereur Auguste, sont mystérieusement assassinés par des aigles qui leur déchirent les entrailles.
Alarmé par ces événements, Auguste charge son vieil ami le sénateur Alix Gracchus d’enquêter discrètement. Une enquête qui conduira Alix, assisté de ses fils Titus et Khephren (le propre rejeton d’Enak, qu’Alix a adopté après la disparition de celui-ci) sur la piste de l’énigmatique maître des oiseaux. Pourtant, le danger persiste à se rapprocher encore de l’empereur en personne, de plus en plus près. Et Alix va finalement découvrir que le plus dangereux des rapaces se niche au cœur même de Rome, là où nul ne pouvait le soupçonner…





Ma rencontre avec le livre
Etant passionné d’histoire romaine, j’avais repéré cette BD dans la sélection du dernier festival d’Angoulême. Malheureusement, comme souvent avec les BD, je ne passe pas à l’achat car le prix des albums comparé au temps de lecture m'en dissuade. Mais, dans ce cas, j’ai eu la chance de tomber sur l'opération Angoulême de Priceminister qui offrait aux bloggeurs la possibilité de découvrir gratuitement une BD de la sélection du festival en échange d’une critique. J’ai donc postulé pour Alix Senator et je remercie les responsables de l'opération de m'avoir retenu.

Avant toute chose, il faut aussi que je fasse mon « mea culpa » de circonstances : je me prétends passionné d’histoire romaine, je me suis spécialisé dans la période couverte par les albums d’Alix (à savoir la fin de la République et le passage au Principat/Empire) et je n’ai jamais lu la série originale de Jacques Martin mettant en scène un jeune gaulois (Alix) adopté par un sénateur romain et se retrouvant ainsi mêlé à des enquêtes qui ont pour décor la période où s’affrontent Jules César et  Pompée. Voilà, c’est dit ! Il s’agit peut-être d’une lacune à ma culture (que je compte bien rattrapé car je suis tombé sous le charme de cette BD) mais l’avantage, c’est que cette critique sera celle d’un lecteur au regard neuf, affranchi des comparaisons avec la BD originale de Jacques Martin.
A noter : si je serai donc objectif du point de vue des comparaisons avec les anciens albums, je risque d’être pointilleux sur les éléments historiques puisque je me suis spécialisé pendant mon master d’histoire romaine précisément sur cette période du règne d’Auguste !




Ma lecture du livre
La BD nous présente un Alix âgé de 50 ans, installé à Rome et devenu sénateur. Accompagné de ses deux fils (dont un Egyptien adopté), il va devoir résoudre un nouveau mystère : les assassinats de deux personnages majeurs de l’époque : Lépide, le Grand Pontife (le principal prêtre de Rome) et Agrippa, le bras droit et conseiller d’Auguste.

L’intrigue ainsi mise en place est intéressante. On devine, certes, très vite les éléments de résolution de l’enquête mais cela n’enlève rien à la qualité des ficelles utilisées par les auteurs. En effet, toute l’intrigue est basée sur des éléments précis du contexte religieux/politique de cette période mais pas forcément sur des choses auxquelles on s’attendrait. Le choix d’utiliser le problème des flamines (prêtres) de Jupiter m’a semblé très original pour deux raisons : premièrement ce n’est pas un élément qu’on met souvent en avant lorsqu’on évoque cette période dans les œuvres de divertissement ; deuxièmement, le sens dans lequel ce problème est présenté permet de donner un éclairage un peu à contre-courant de la présentation habituelle de l’empereur Auguste.

C’est là en effet une des choses qui m’a plu : le traitement d’Auguste (je m’arrête un peu sur ce point car il s’agit d’un de mes personnages historiques préférés). Les auteurs ont pris le parti d’adopter une vision mesurée et toute en nuance du personnage. Je les salue sur ce point car il aurait été tellement facile (et si peu original) de suivre soit la vision antique de l’empereur idéal soit la vision moderne, véhiculée par exemple par la série Rome, du sadique manipulateur et mégalomane. Le but des auteurs n’était bien sûr pas de se concentrer sur la figure historique d’Auguste mais on voit quand même ici un certain soin dans le traitement historique des personnages.

 Venons en maintenant justement aux questions de la cohérence historique. Je n’ai pas pu m’empêcher de noter quelques incohérences/anachronismes/raccourcis historiques. Bien sûr, vous me rétorquerez qu’il s’agit là d’une BD et pas d’un ouvrage d’histoire. Et, même si ma fibre d’historien ne peut pas s’empêcher de tiquer, je suis d’accord avec vous : c’est du détail. Et je pardonne d’autant plus qu’à d’autres moments, les auteurs font preuve d’un souci du détail qui m’a bluffé. Exemple concret : Auguste était le grand-père de cinq enfants qui ont fait l’objet de mon mémoire de Master. Ces enfants n’ont pas de rôle dans l’intrigue de la BD mais les auteurs les ont quand même glissé dans certaines bulles au milieu de la foule (par exemple pendant les funérailles d’Agrippa) et un œil averti pourra les repérer et les identifier. Ce genre de détail, qui passera inaperçu pour la majorité des lecteurs (qui contrairement à moi ne font pas une fixation sur ces enfants ^^), révèle à nouveau le soin apporté au contexte historique.

Soin apporté également dans les illustrations et les magnifiques vues de Rome. En effet, le style des illustrations m’a conquis : la palette de couleur fonctionne à merveille pour donner vie à la ville de Rome et à ses monuments dans des cases s’étendant parfois sur une demi-page. A nouveau, bien sûr, un archéologue pourrait grincer des dents devant certaines reconstitutions mais on pardonne de nouveau facilement devant le plaisir avec lequel  on s'amuse à repérer dans les décors des allusions précises à certains monuments comme l’Ara Pacis, présenté en arrière plan lors d’une scène se déroulant devant le mausolée familial d’Auguste. Mais stop, j’ai assez fait d’histoire dans cette chronique (déformation professionnelle) !



Pour conclure, revenons donc à la BD en elle-même. Je pense que vous l’avez compris : j’ai beaucoup aimé cette lecture. Une intrigue prenante, des personnages attachants, un contexte et une atmosphère que j’ai trouvés bien reconstitués. J’ai littéralement dévoré cette aventure d’Alix senator. Un seul défaut : l’aventure est trop courte et se finit trop vite (mais c’est là une critique que je fais en général à toutes les BD).
Une chose est certaine : je lirai sans hésiter le tome suivant, d’autant plus que les dernières bulles ouvrent l’aventure dans une direction qui m’intrigue fortement. Malheureusement, celui-ci ne sort qu’en septembre 2013 ! Je pense que je vais donc mettre cette attente à profit pour découvrir la série originale mettant en scène Alix adolescent !

17/20

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