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mardi 8 mai 2012

Quelques minutes après minuit de Patrick Ness

Chronique un peu longue pour un roman qui est très loin de m’avoir laissé indifférent, bien au contraire (comme en témoigne ladite longueur !) : Quelques minutes après minuit de Patrick Ness.




Quelques minutes après minuit
Patrick Ness
Editions Gallimard Jeunesse
215 pages

Quatrième de couverture
Depuis que sa mère est malade, Conor redoute la nuit et ses cauchemars. Quelques minutes après minuit, un monstre apparaît, qui apporte avec lui l'obscurité, le vent et les cris. C'est quelque chose de très ancien, et de sauvage. Le monstre vient chercher la vérité.








Ma rencontre avec le livre

Patrick Ness, l’auteur de ce roman, est sans doute la découverte littéraire qui m’aura le plus enthousiasmé au cours de ces deux dernières années. J’ai tout simplement été captivé par sa trilogie de science-fiction Le Chaos en marche et j’attendais donc avec impatience son nouveau roman, tiré d’une idée originale de la défunte Shiobhan Dowd. J’ai eu la chance de pouvoir le découvrir dès sa sortie grâce aux Éditions Gallimard Jeunesse qui m’ont offert la chance de lire dans le cadre d’un partenariat. Merci encore à elles ! Mais ces retrouvailles avec Patrick Ness ont-elles été à la hauteur ?




Ma lecture du livre

C’est là un livre bien loin de ce à quoi nous avait habitué son auteur dans Le Chaos en marche, quelques soient les aspects considérés. Un seul point commun néanmoins : on retrouve son talent de conteur mais au service d’un récit singulièrement différent.


Ici, pas de science-fiction mais une histoire toute simple, presque banale si tant est que l’angoisse et le malaise qui traversent tout le roman puissent être qualifiés ainsi. C’est l’histoire d’un enfant comme les autres, Conor, et de sa mère. Comme les autres, à un détail près : cette effroyable vérité, ce non-dit qui pèse sur le héros et sur le lecteur et que le monstre est venu révéler. Oui, un monstre ! Car, sous ses airs d’histoire banale entre une mère et son fils, Quelques minutes après minuit est en réalité une sorte de fable poétique : un monstre végétale est au cœur de l’histoire et accompagne Conor, ou plutôt le force, dans sa quête de la vérité refusée.


Une histoire simple mais efficace, racontée de façon originale. Des thèmes tirés de la vie « de tous les jours » mais en même temps peu anodins, voire dérangeants. On ne ressort pas indemne de cette lecture. Si la forme du texte, avec ses illustrations et son côté fable, semblent destiner le roman à un public plus jeune que Le Chaos en marche, la dureté du récit en font un roman pour lequel j’ai du mal à situer le public (l’éditeur donne à partir de 12 ans). A éviter peut-être pour les plus jeunes de moins de 11-12 ans ou alors dans le cadre d’une « lecture accompagnée » (mais après c’est peut-être moi qui suit trop sensible à certains aspects du récits). Une chose est sûre, l’histoire ne laissera personne indifférent…


Une des grandes qualités du Chaos en marche était la langue si particulière de Patrick Ness, ce Bruit, qui découlait directement de l’univers. Qu’en reste-il ici, où l’univers ne nécessite pas cette approche ? La langue en elle-même se veut bien plus conventionnelle. Pourtant, Quelques minutes après minuit porte lui aussi sa marque. On retrouve par certains aspects ce style très vif, rythmé avec des phrases et des paragraphes qui s’enchaînent, soulignant la dureté de l’histoire. La façon de raconter est également très intéressante. Le roman voit s’emboîter différentes histoires, des fables dans la fable ce qui donne un peu plus d’épaisseur à l’intrigue de départ qui, on l’a dit, assez simple.


Le point fort du roman reste néanmoins son atmosphère très particulière. Ce n’est pas une lecture que je vous conseille pour rêver et oublier vos soucis. Quelques minutes après minuit est un livre pesant, voire dérangeant. Des non-dits, un malaise et une tension permanente traversent tout le roman, en raison des événements vécus par Conor. Cette vérité qu’est venu chercher le monstre, elle est là, sous-jacente, on croit la deviner. Mais comme le héros, on la redoute. Et quand vient la fin… Mais je n’en dit pas plus.


Dernier aspect à souligner : les illustrations de Jim Kay qui ponctuent les pages du livre. Elles contribuent à l’atmosphère sombre et sont très réussies. J’en ai mises quelques unes en illustration de cette chronique afin de vous laisser juger par vous-mêmes. Le livre est ainsi agréable à prendre en main et à regarder. Seul bémol, la couverture originale était selon moi plus jolie (voir illustration plus haut).


Bien sûr, en tant qu’amateur de SF, j’avais espéré retrouver le Patrick Ness du Chaos en marche avec un récit du même genre. Mais en même temps, je suis content qu’il nous ait proposé autre chose : il prouve par là son talent et sa capacité à varier les genres.


Pour terminer, un citation du roman, à l’image de ce qu’est pour moi le style de Patrick Ness (un peu moins dans ce roman) mais aussi l’histoire de Quelques minutes après minuit :
«  Les histoire sont les choses les plus sauvages de toutes. Les histoires chassent et griffent et mordent. »


En résumé, un très bon roman : poignant, intelligent et plein de vérité mais en même temps très poétique et imagé (que ce soit par les dessins proprement dits que par les idées). Une histoire qui vous chamboule un peu (ou beaucoup selon vos expériences personnelles…) et qui, malgré l’aspect fable pour enfants, ne tombe pas une vision adoucie et convenue de la perte d’un être cher. Seul goût amer après cette lecture : combien de temps avant le prochain Patrick Ness ?!

COUP DE COEUR
9/10


CITRIQ



Le "trailer" du roman en langue originale : une vidéo très réussie.

mardi 24 avril 2012

Le Chaos en Marche 1 : La voix du couteau de Patrick Ness

A l'occasion de la sortie en poche du tome 3 de la trilogie du Chaos en marche de Patrick Ness chez Gallimard Jeunesse, je vous propose ma chronique (rédigée il y a plus d'un an mais jamais publiée) du premier tome de cette exceptionnelle trilogie de science-fiction / distopye :
 La voix du couteau. Gros coup de cœur !




Patrick Ness - 2009
Gallimard Jeunesse - 440 p. (528 en poche)

Quatrième de couverture
C'est l'année de ses treize ans et, dans un mois, Todd Hewitt va devenir un homme. Il est le dernier garçon de Prentissville. Cette ville de Nouveau Monde est uniquement peuplée d'hommes. Depuis longtemps, toutes les femmes et les enfants ont disparu. A Nouveau Monde, chacun peut entendre les pensées des autres, qui circulent en un brouhaha incessant, le Bruit. Nul ne peut échapper au Bruit, nulle part, jamais...









Un jeune garçon élevé dans une ferme dans un village isolé. Nous sommes loin d’un début de roman original ! Mais rajoutons : une planète récemment colonisée, une mystérieuse maladie ayant décimé toutes les femmes et surtout le Bruit (flot continu des pensées des êtres qui nous entourent et qu’on ne peut s’empêcher d’entendre) et nous voilà avec les jalons de l’excellente intrigue initiée par la Voix du Couteau, premier volet de la trilogie du Chaos en marche de Patrick Ness.


Ce roman de science-fiction  se démarque par son univers original :  imaginez la société de La petite Maison dans la Prairie et ajoutez-y une pincée de SF. En effet, le lecteur suit le jeune Todd dans sa découverte d’un monde récemment colonisé et inspiré du quotidien des fermiers américains du XIXème siècle. Là où Patrick Ness se démarque c’est par la rencontre de cette société et d’éléments propres à la science-fiction : pas de sabres lasers ou de batailles spatiales mais ce Bruit déjà évoqué, une jeune fille tombée du ciel, une race exterminée par les hommes… Les idées de l’auteur pour peupler son monde sont nombreuses et innovantes, loin des conventions du genre, et nous offrent un réel sentiment d’originalité.


Mais ce qui rend surtout ce livre incontournable, c’est sa langue. Ce que lit le lecteur, c’est le Bruit de Todd, le flot continu de ses pensées, pensées qu’il ne peut contrôler ou filtrer. Par conséquent, nous nous retrouvons nous aussi confrontés à cette violence des mots, à cette langue dure et agressive qui dit les choses telles qu’elles sont, sans passer par la  belle langue habituelle en littérature. Je ne cache pas qu’au départ ce choix stylistique oblige à prendre sur soi pour surmonter les première pages et accepter cette âpreté de la langue. Mais c’est là que réside la richesse du roman.


La langue n’est pas le seul élément dérangeant. L’auteur propose une véritable dystopie (récit dépeignant une société en disfonctionnement) : les thèmes abordés sont tout aussi sombres et invitent à s’interroger sur l’extermination d’un peuple, le mépris des hommes pour les femmes, la légitimité de la violence...



Bref, avec la voix du couteau, nous tenons une perle rare. Loin de s’enfermer dans des clichés et des codes restrictifs, Patrick Ness nous offre un roman qui ose autant sur le plan de l’histoire et des thématiques que sur celui de la forme et de cette langue si particulière. On se laisse emporter par le Bruit de Todd… et on aime ça !
 COUP DE CŒUR
10 / 10



CITRIQ

vendredi 20 avril 2012

[Partenariat] Gallimard Jeunesse : Quelques minutes après minuit de Patrick Ness

Bonsoir (c'est de circonstance étant donné le titre du livre, désolé si vous lisez cet article en plein milieu de la journée !).

J'ai le plaisir de vous annoncer la concrétisation de mon second partenariat avec une maison d'édition. Après les Editions du Petit Caveau (voir article ici), c'est au tour de Gallimard Jeunesse de m'accorder sa confiance. Merci à l'équipe de la page facbook On lit plus fort de m'avoir orienté et à la responsable du service presse d'avoir si aimablement répondu à ma demande.


Au programme, le nouveau roman de Patrick Ness, Quelques minutes après minuit. Patrick est L'auteur coup de coeur pour moi de ces deux dernières années avec la trilogie du Chaos en marche. Son écriture innovante, sa langue apre mise au service d'une histoire originale et profonde m'ont conquis depuis que je l'ai découvert en 2010. A l'occasion de la sortie en poche du troisième et dernier tome du Chaos en marche intitulé  La guerre du Bruit, je vous proposerai d'ailleurs dans les jours à venir ma chronique du premier volet de la trilogie (oui je sais, ce n'est pas chronologiquement cohérent mais il s'agit d'un texte que j'ai rédigé il y a de cela un petit moment et que je n'ai jamais publié. Je me dis que c'est l'occasion).

Mais revenons-en à notre partenariat actuel. Trêve de bavardage, voici la quatrième de couverture de ce roman sur lequel je fonde de très grandes attentes :


Depuis que sa mère est malade, Conor redoute la nuit et ses cauchemars. Quelques minutes après minuit, un monstre apparaît, qui apporte avec lui l'obscurité, le vent et les cris. C'est quelque chose de très ancien, et de sauvage. Le monstre vient chercher la vérité.


Résumé qui en dit peu mais qui intrigue. La fiche d'information du partenariat indique quant à elle que l'histoire tourne autour de la relation entre le héros et sa mère gravement malade. Les critiques anglophones sont unanimes : fascinant, émouvant, perspicace, déchirant, poignant mais tendrement ironique... Tels sont les qualificatifs qui reviennent dans The Times et d'autres journaux. Verdict d'ici peu de temps étant donné mon impatience de le commencer !


Et pour finir l'une des nombreuses illustration de ce livre qui s'avère un véritable bijou et procure un immense plaisir du seul fait de le tenir entre les mains et de le regarder.


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