vendredi 21 décembre 2012

Trilogie new-yorkaise de Paul Auster



Trilogie new-yorkaise
1)      Cité de Verre
2)      Revenants
3)      La Chambre dérobée
Editions Babel
444 pages

Synopsis :
Indescriptible. Trois récits aux allures d’intrigues policières voyant un narrateur embarqué malgré lui dans la recherche d’un individu porté disparu mais se voyant finalement rapidement confronté à lui-même, à un monde qui perd son sens et à un langage qui échoue dans sa fonction première de communication. Bref, à vous de lire pour vous faire une idée…







En presque un an de chronique, c’est la première fois que cela m’arrive : je bloque au moment de rédiger. Différentes raisons à cela. La première tient à ma lecture de l’œuvre qui s’est étalée sur près d’un an puisque j’ai fait des pauses de plusieurs mois entre chaque épisode bien qu’ils soient réunis au sein du même volume. La seconde raison est liée à l’œuvre elle-même : atypique, troublante voire dérangeante, insaisissable. L’œuvre est à l’image de son sujet : une langue qui nous hypnotise, nous exténue (sans connotation négative) mais qui finalement nous échappe et nous laisse avec un sentiment de manque, d’inachevé et de lecture vaine. Une citation du livre, qui met en abyme la lecture du narrateur et celle du lecteur, résume parfaitement le sentiment suscité par ce livre :

 
« J’ai lu sans discontinuer pendant une heure, feuilletant ici et là, essayant de me faire une impression […]. Si je ne dis rien de ce que j’y ai trouvé, c’est parce que je n’ai compris que très peu de chose. Tous les mots m’étaient familiers, mais ils semblaient pourtant avoir été rassemblés bizarrement, comme si leur but final était de s’annuler les uns les autres. Je ne peux trouver d’autre façon de dire cela. Chaque phrase effaçait la précédente, chaque paragraphe rendait le suivant impossible. […] Il avait répondu à la question en posant une autre question et tout restait donc ouvert, inachevé, à recommencer. Je me suis égaré après le premier mot, et dès lors je n’ai pu qu’avancer à tâtons, vacillant dans l’obscurité, aveuglé par le livre qui avait été écrit pour moi. Et pourtant sous cette confusion, j’ai senti qu’il y avait quelque chose de trop voulu, de trop parfait, comme si en fin de compte la seule chose qu’il eût vraiment désirée était d’échouer – au point de se vouer lui-même à l’échec. »


Longue citation tirée de la Chambre dérobée mais qui résume parfaitement ce que je vais essayer de dire sur ces trois récits.

Je parlais de mise en abyme et la citation insiste sur l’égarement du lecteur, les morceaux de récit qui s’annulent entre eux. En effet, Paul Auster prend un malin plaisir à nous égarer. Cité de verre,  commence comme un roman policier mais bien vite on se rend compte que déjà là Auster nous a trompé. Le récit prend une toute autre tournure, s’achève sans que le mystère ne soit vraiment résolu. Puis, commence Revenants, subtile variation sur le même schéma et le même thème que le premier récit. Et de même pour le dernier  La chambre dérobée : toujours une disparition sur laquelle le narrateur enquête ce qui finalement le mène très loin de ce qu’il cherchait. Au fil des trois récits, Auster multiplie les allusions aux autres, fait se croiser les personnages et dessine ainsi un réseau de connexions cachées dont on cherche à percer le sens qui nous échappe. Il nous trompe également au sujet des différentes voix qui racontent : le nom de l'auteur réel Auster apparaît dans le livre, le narrateur s’avère parfois auteur puis soudain on découvre qu’en fait le narrateur d’un des autres récit nous parlait déjà dans un des autres récit mais en camouflant sa voix. Bref, jeu de dupe du début à la fin des récits.


Et en particulier à la fin. Car finalement, comme le dit la citation. Auster nous répond par une autre question. On poursuit sa lecture en espérant comprendre mais, arrivé à la dernière page, on ne comprend toujours pas, ou pas complètement. Les motivations des personnages qui échouent à communiquer nous échappent. On est confronté à ce monde incompréhensible dans lequel s’agitent en vain les personnages. On en aurait presque le sentiment que notre lecture, elle aussi, a été vaine.


Mais non. En effet, La Trilogie new-yorkaise vaut le détour. Atypique, dérangeante et insaisissable comme je l’ai déjà dit. On est happé par les récits : la preuve, j’ai découvert Cité de verre car il y a quelques années j’ai eu à traduire le début du premier chapitre en cours d’anglais. Ces quelques lignes ont suffit à me convaincre de lire la suite. Certes, je n’y ai pas trouvé ce que je m’attendais à y trouver mais cela ne signifie pas que je n’ai pas aimé. Le style d’Auster est très agréable à lire, l’auteur ayant un talent pour formuler certaines choses de façon percutante (« au total chaque vie ne peut se réduite qu’à elle-même. Ce qui revient à dire : les vies n’ont pas de sens »). Rien que pour le dépaysement qu’offre Auster dans le paysage littéraire, il peut être intéressant de ne lire qu’un seul de ces récits. S’il fallait en choisir un, j’opterais pour le premier, Cité de verre ou alors le dernier La Chambre dérobée. Plus aisé à appréhender que Revenants qui est de loin le plus étrange et le plus éloigné d’un récit traditionnel (les personnages étant niés jusque dans leurs noms puisqu’ils sont nommé selon des couleurs !).




En résumé : une lecture intéressante mais pas forcément évidente à suivre (d’où les longues pauses que j'ai faites entre chaque récit). Je conseille aux curieux qui aiment découvrir des romans atypiques et loin des codes. En revanche, je déconseille à ceux qui ont besoin de récits bien cadrés et aux intrigues clairement résolues car il s’agit là d’un des premiers codes desquels Paul Auster s’affranchit sans pour autant que la trilogie ressemble à un n’importe quoi sans queue ni tête. J’en revient toujours à ma citation : « sous cette confusion, j’ai senti qu’il y avait quelque chose de trop voulu, de trop parfait », quelque chose qu’on pressent mais qu’on arrive pas à saisir. Et c’est là le sentiment qui fait la force du roman en répondant à la question qui traverse toute l’œuvre : le langage et la capacité à dire les choses.
7 / 10


vendredi 14 décembre 2012

[Et Cetera 9] Ciné : Le Hobbit : Un Voyage inattendu


 

Le Hobbit : Un Voyage inattendu
Réalisation : Peter Jackson
D'après le roman de J.R.R Tolkien
Acteurs principaux : Ian McKellen, Martin Freeman, Richard Armitage

Synopsis :
Bilbo Sacquet vit confortablement installé dans sa routine quotidienne de Hobbit dans la Comté. Mais, lorsque débarque à sa porte une compagnie de nains et un magicien pour lui proposer de prendre part à une aventure, le Hobbit n'imagine pas à quel point son destin est sur le point de changer...








Voilà plusieurs années qu’on l’attendait, et enfin. Bilbo prend vie sur nos écrans de cinéma et nous offre la possibilité de replonger dans la Terre du Milieu subliment mise en image par Peter Jackson dans Le Seigneur des Anneaux il y a déjà dix ans. Mais ce nouveau voyage est-il à la hauteur du précédent ?


Indéniablement, Bilbo nous fait rêver. On se laisse emporter par les personnages, la musique et les paysages toujours aussi impressionnants que par le passé. C’est avec des étoiles dans les yeux qu’on ressort de la salle et en se disant que Peter Jackson maîtrise décidément bien son univers et reste fidèle à lui-même lorsqu’il s’attelle à une adaptation de Tolkien.

Mais voilà, le problème, c’est qu’il reste justement trop fidèle à lui-même et, par conséquent, on quitte également le cinéma en se disant que finalement il ne nous offre que là une pale copie du Seigneur des Anneaux.

Oui, d’accord, ce n’est pas de sa faute si les lieux, les personnages et tout simplement l’univers visuel sont les mêmes ! D’ailleurs, l’identité visuelle est toujours aussi forte et c’est un plaisir de découvrir des lieux inédits comme Erebor. Ce n’est également pas sa faute si l’intrigue du Hobbit est plus légère et « prend donc moins aux tripes » que les aventures de Frodon. Le Hobbit est un roman pour enfants et les péripéties se veulent donc plus rocambolesques et comiques. L’humour est ainsi omniprésent, un peu trop parfois lorsqu’il devient répétitif. Les mêmes gags grossiers sont réutilisés avec quelques variations pour les Nains, les Trolls ou les Gobelins par exemple. Certains passage sont même de mauvais goût et entachent l’univers de Tolkien (Sébastien le Hérisson par exemple, tout droit sorti de la Ferme des Fatal Picard…). Seul Martin Freeman et son interprétation très drôle de Bilbo m’aura convaincu entièrement en ce qui concerne cet aspect du film. Mais, comme dit précédemment, ces critiques ne sont pas entièrement imputables à Peter Jackson qui est dépendant de la matière qu’il adapte, en l’occurrence un roman plus jeune public que le Seigneur des Anneaux.
 


En revanche, le sieur Jackson est néanmoins coupable sur certains points et en particulier une certaine fainéantise de réalisateur. Devant certaines scènes, on a tout simplement l’impression de voir un remake de certains passages du Seigneur des Anneaux ! Pour ne citer qu’un exemple : la scène de bataille de la Moria où le nain Thorin attaque l’orc pâle et en tire son surnom d’Ecu de chêne n’est dans sa narration et sa mise en scène qu’une reproduction de la scène où Isildur tranche la main de Sauron dans la Communauté de l’Anneau et s’empare de la précieuse relique de Sauron… Certains me diront que je suis mauvaise langue et qu’il s’agit là de clins d’œil pour les fans. En effet, le film regorge de clins d’œil par ailleurs (visuels et musicaux) mais dans des moments comme celui-ci, c’est bien plus. On a l’impression que Peter Jackson se cite lui-même et c’est extrêmement lourd.

Autre défaut imputable à la réalisation : le côté guest-star du film. Si la scène d’introduction passe relativement bien, en revanche l’irruption de certains personnages issus du Seigneur des Anneaux au milieu du film fait trop « regardez on vous les a remis pour que vous soyez content ». Par ailleurs, je dois avouer que cette scène de conseil inexistante dans le livre apporte un plus indéniable au scénario en faisant peser une menace plus grande et plus floue sur nos héros et en resituant l’intrigue dans la perspective des évènements du Seigneur des Anneaux.

Enfin, musicalement, Howard Shore est décevant. La réutilisation de thèmes de la trilogie originale allait de soit (Fondcombe, La Comté, l’Anneau…) et je ne la critique pas. En revanche, les morceaux originaux manquent de force à mon goût. Mis à part Song of the lonely Mountain et le thème récurent qui lui est associé, aucune piste ne m’a marqué. C’est un peu comme si le compositeur avait tout donné pour le Seigneur des Anneaux et se retrouvait là en panne d’inspiration.



En bref, un bon film qu’on regarde sans peine malgré ses 2h40 (bon j’avoue j’ai même carrément adoré, j’étais presque comme le gosse qui découvrait le Seigneur des anneaux il y a dix ans). Mais, pour résumer mon ressenti une fois l’enthousiasme retombé, il vous suffit de m’imaginer devant mon étagère de dvd, un soir d’hiver avec rien à la télé en recherche d’un film à regarder. J’ai devant moi Le Hobbit et La Communauté de l’Anneau que j’ai tous deux déjà vus. Et bien, quitte à en revoir un, je sais déjà que mon choix se portera sur le Seigneur des Anneaux



P.S : certains me reprocheront ma critique trop portée sur une comparaison avec le Seigneur des Anneaux. Ce n’était pas mon objectif initialement. Il s’agit simplement du reflet de mon ressenti pendant le visionnage du film lui-même. C’est le film qui a suscité par ses parallèles évidents avec son grand-frère toutes ses comparaisons et ce n’est pas moi qui ai à tout prix cherché à comparer les deux films. C’est un peu comme si Bilbo avait lui-même tenu à mettre Frodo à ses côtés pour profiter de sa renommée passée mais que, du coup, le spectateur ne puisse pas s’empêcher de les comparer.

jeudi 6 décembre 2012

Star Wars : Vent de Trahison (Cloak of Deception) de James Luceno


Vent de Trahison (Cloak of Deception)
Éditeurs: Fleuve noir / Del Rey
Quatrième de couverture
Espérant calmer la vague grondante et croissante des opposants à la République Galactique et régler les problèmes inhérents aux tractations commerciales, le Chancelier Suprême Valorum organise dans l'urgence une conférence au sommet sur la planète Eriadu. A sa requête, un groupe de Chevaliers Jedi est envoyé sur place afin de protéger les délégués d'attaques d’un groupuscule terroriste. Mais ce qui aurait dû être une simple mission de pacification va se transformer en une vaste opération au coeur du maelström politique. Car des forces mystérieuses agissent dans l'ombre, tirant de manière experte les ficelles dans le but de laisser la République exsangue. Et, à l'évidence, le Chancelier Valorum risque fort de ne pas être la seule victime...






Ma rencontre avec le livre :

Cela faisait un petit moment que je voulais lire ce roman paru en 1999 à l’occasion de la sortie ciné de l’Episode I mais sans jamais céder à l’envie de l’acheter. La sortie de Dark Plagueis en octobre 2012 (roman qui raconte la jeunesse de Palpatine et sa formation auprès du Sith Dark Plagueis) a été l’élément déclencheur : sur les forums SW, certains lecteurs m’ont conseillé de lire Vent de trahison au préalable pour savourer les références qui y seront faite dans Dark Plagueis.
Mais, il me restait à mettre la main sur ce précieux ouvrage ! A cause de sa rareté, il est hors de prix en VF. J’ai donc opté pour la VO !


Ma lecture du livre :

J’ai été bluffé par l’originalité de ce roman Star Wars comparé à ce que j’ai pu lire jusqu’à présent dans l’UE ! Bien sûr, on a des vaisseaux spatiaux, des sabres lasers etc mais ce n’est pas le cœur du livre. En fait, Vent de Trahison est une sorte de thriller politique amenant les événements de l’Episode I. L’ouvrage donne au lecteur les clés pour comprendre les tenants et les aboutissants du conflit sur lequel s’ouvre La Menace fantôme : les tensions liées à la taxation des routes commerciales et la corruption du Sénat. Ce qui semblait sorti de nul part en voyant seulement le film prend dès lors plus d’épaisseur et de crédibilité (et a priori, ce sera encore plus vrai après la lecture de Dark Plagueis). Le scénario m’a donc globalement convaincu même si j’ai noté quelques passages moins intéressants dans le milieu du roman.


L’autre point fort du livre, ce sont ses personnages ! En premier lieu, Qui-Gon Jinn dont on a guère le temps d’apprécier le caractère dans le film la Menace fantôme. Il est ici mis au premier plan et s’avère être un jedi complexe et en opposition constante avec les dirigeants de son ordre (les dialogues entre lui et Yoda sont par exemple très amusants à lire). Mais il n’est pas le seul jedi à être présent : on découvre ainsi plus en détail certains membres du conseil jedi dont entend même pas les noms dans les films (mais qui sont pourtant bien visibles à l’écran comme Adi Galia ou Ki-Adi Mundi).

L’autre personnage qui donne tout son intérêt au livre, c’est bien sûr Palpatine/Sidious qui tire les ficelles de toutes les intrigues politiques développées dans le roman et dont on connaît les conséquences (Naboo...). Seul regret : j’en voulais plus ! (mais à nouveau, je pense que Dark Plagueis sera là pour me combler !).

Un mot enfin sur les personnages inédits qui n’apparaissent que dans ce roman comme le mercenaire Cohl. S’il n’est pas déplaisant à suivre, j’ai quand même eu l’impression qu’il aurait pu être plus développé. Il fait sur certains points trop stéréotypé.


Pour finir, un mot sur l’auteur. James Luceno est selon moi un des meilleurs auteurs de l’univers Star Wars. Son style est agréable et fluide (la VO ne m’a pas posé de difficulté mis à part pour les termes techniques fictifs dont j’ai plus l’habitude en français). Mais surtout, la qualité de Luceno, c’est sa maîtrise de l’univers. J’ai adoré les petites références plus ou moins discrètes à d’autres bouquins ou périodes qui viennent nous rappeler que l’UE est un ensemble qui se veut cohérent et construit (mais dont la stabilité risque plus que jamais  de voler en éclatavec Disney… Voilà, c’était parce qu’il fallait que j’y fasse une allusion à quelque part !). Des personnages comme Tarkin ou encore des jedis qui auront un rôle dans certains romans post-Episode VI apparaissent au détour des pages pour le plus grand plaisir du fan averti.




Pour résumer : sans doute un des meilleurs roman Star Wars que j’ai lu. Atypique et original, il apporte un réel plus à l’Episode I en donnant de la profondeur à la facette politique de l’intrigue de la prélogie. Résultat : je suis encore plus impatient de me lancer dans la lecture de Dark Plagueis !
 9/10

lundi 19 novembre 2012

[Et Cetera 8] Musique : Nobuo Uematsu en concert à la Cigale (Paris, 18/11/2012)



Paris. Un dimanche après-midi pluvieux de novembre. La capitale offre un visage bien triste à notre troupe composée pour moitié de provinciaux. Pourtant, après-midi de réjouissance et concrétisation d’une Fantasy à laquelle nous n’avions jamais pensé avoir la chance de voir se réaliser : assister à un concert de Nobuo Uematsu !


Ce nom est sans doute inconnu pour la majeure partie d’entre vous. Mais si je vous dit Final Fantasy, normalement (du moins je l’espère ! Sinon, foncez immédiatement vous renseigner sur cette saga mythique du jeu vidéo !) une petite ampoule s’allume au-dessus de votre tête (à défaut d’avoir un pompon rouge de Mog !).

Quel rapport entre ce compositeur japonais renommé et la saga de jeux de rôle de Square Enix née sur Nintendo et déclinée depuis sur de nombreuses consoles ? Et bien, ce monsieur est tout simplement le compositeur des bandes originales des opus I à X !



Je vois certains d’entre vous se dire « il faut vraiment être un geek pour aller à un concert de musique de jeux vidéo ». Et bien, j’assume ! Mais j’aimerais aussi vous faire découvrir cette musique afin de vous montrer que la musique de jeux vidéo n’a pas à être rabaissée (comme trop souvent en ce qui concerne les arts associés à ce divertissement). Les compositeurs mettant leur talent au service du jeu vidéo sont des créateurs tout aussi talentueux que peuvent l’être les musiciens plus classiques et ce serait une erreur de juger par avance une production musicale en raison de son support de diffusion. Bref, je le dis haut et fort : pour moi un Nobuo Uematsu ou une Yoko Shimomura n’ont rien à envier à un Mozart ou un Beethoven.



Mon manifeste pour la revalorisation des talents artistiques des créateurs de jeux vidéos étant terminé (si cette approche originale de ce média vous intéresse, je vous renvoie à la chronique hebdomadaire de 3615 Usul par ici), parlons du concert !

La salle de cigale est une vielle salle de spectacle parisienne : une scène à l’ancienne, des gradins aux fauteuils rouge et un étage en balcon, des boiseries dorées. Bref, tous ceux présents dans la salle étant des fans de Final Fantasy, je suis sûr que je n’ai pas été le seul à me croire pendant un instant dans le décor de la mythique scène de l’opéra de Final Fantasy VI.

La salle se remplit peu à peu. Certains discutent fébrilement faisant des pronostiques sur les morceaux qui seront interprétés. D’autres (de vrais geeks ceux-là) jouent à leur console portable. Très bien placé, mes amis et moi attendons patiemment le début du spectacle sans tout à fait vraiment croire que dans quelques minutes Nobuo Uematsu sera devant nous.

15h. Les lumières s’éteignent et un petit Japonais, à l’allure un peu hippie, entre sur scène sous un tonnerre d’applaudissements ! Le voilà enfin, accompagné de deux jeunes musiciens japonais. Trois personnes : voilà le défi que le compositeur s’est imposé comme il nous l’explique grâce à l’interprète présent sur la scène à ses côtés. Il n’a guère l’habitude de jouer avec une formation si réduite mais espère être à la hauteur (qu’il se rassure, il l’a été !).



Le concert débute avec le terme de Terra (Final Fantasy VI), un de mes morceaux favoris. Pendant deux heure, les trio alternera ainsi entre morceaux issus de la prestigieuse saga et pistes moins connues (d’autres jeux) voire totalement inédites. Certaines de ces dernières ne m’ont gère marqué mais d’autres ont été d’agréables surprise comme le thème principale de Last Story. Tous les deux ou trois morceaux, Nobuo Uematsu prend la parole et discute un peu avec le public, racontant des anecdotes sur les morceaux par exemple.
 



A l’entracte, nous sommes cependant un peu déçus… Mis à part un medley enchaînant des extraits de différents thèmes musicaux de la série, les FF étaient peu présents. Mais, la seconde partie est venue rattraper le tire : le thème d’Aerith (FF VII), The Man with the Machine Gun (FF VIII ; impossible de décrire les émotions réveillées par cette musique me ramenant plus de 10 ans en arrière lorsque, collégien de suivais les aventures de Squall sur cette musique entraînante !). Et, cerise sur le gâteau : To Zanarkand de Final Fantasy X en clôture du concert (sans doute un de mes morceaux préférés) !



Au final, une après-midi magique avec pour seul défaut d’avoir été trop courte ! Résultat : mes amis et moi avons cédé ! En effet, en janvier ont lieu deux concerts appelé « Distant World ». En gros, la même chose que nous venions de voir mais en 1 000 fois mieux : un concert 100% Final Fantasy non plus par trois musiciens mais un orchestre symphonique, un chœur et avec des vidéos des meilleurs moments de la saga projetés sur écran géant ! Bref, vivement le mois de janvier !





Remarque : les morceaux intégrés à l'article ne sont pas les versions entendues lors du concert. En effet, pour la plupart, il s'agissait d'arrangements adaptés à la formation réduite de la troupe.

samedi 27 octobre 2012

Star Wars / L’héritage de la Force 5 : Sacrifice de Karen Traviss



  
Star Wars / L’héritage de la Force 5 : Sacrifice 
Karen Traviss
Publié aux éditions Fleuve noir
476 pages

Quatrième de couverture :
L'Alliance Galactique menée par Cal Omas et Luke Skywalker affronte Corellia et les planètes rebelles l'ayant rejointe. Han et Leia Solo, suspectés de meurtre, sont toujours en fuite et poursuivis par leur propre fils dont les méthodes sont de plus en plus autoritaires. Alors que sa famille voit en lui un nouveau Dark Vador, Jacen Solo croit oeuvrer à la paix et au retour de l'ordre dans la galaxie. Seulement, il se pourrait bien que sa prochaine épreuve consiste à sacrifier un de ses proches. Mais lequel ? Cette question l'obsède, et ce, d'autant plus qu'il a déjà accepté beaucoup de compromis pour suivre les enseignements de Lumiya. L'étau se resserre sur les familles Solo et Skywalker, car les décisions qui seront prises risquent de briser des clans à jamais et de faire naître un avenir des plus sombres...



Comme d’habitude pour les romans Star Wars, je vous renvoie à l’article qui normalement devrait vous permettre de vous y retrouver dans la chronologie des romans. C’est par ici !


Woua ! C’est ma première réaction ! Ca faisait vraiment longtemps que je n’avais pas pris une telle claque avec un roman Star Wars. Je sors de ma lecture et j’en suis encore tout chamboulé (à l’image de la galaxie qui prend là un tournant majeur).

Dans ma chronique du tome 4 qui m’avait peu emballé (par ici), j’avais fait preuve de scepticisme quant aux promesses du tome suivant. L’histoire me semblait tourner en rond, les personnages un peu trop lent à réagir aux changements et j’avais supposé que devant l’irrésolution d’intrigues secondaires nous n’aurions toujours pas droit à une avancée de l’histoire générale digne de ce nom. Et bien je me trompais…


Claque monumentale tout d’abord par l’évolution des personnages. Pour ça, il me faut rappeler un minimum l’intrigue tout en essayant de ne pas trop vous en révéler. La galaxie est en proie à une nouvelle guerre civile liée au refus de certains systèmes de contribuer à l’effort de défense de l’Alliance galactique. Résultat : deux camps s’affrontent : le camp républicain traditionnel (Coruscant, les Jedi…) face à un groupe mené par Corellia (et auquel se joignent des gens comme Leia et Han Solo). Bref, une galaxie divisée qui voit se rompre les camps habituels et le clivage gentil / méchant.

Au cœur de la remise en cause de cette traditionnelle opposition manichéenne : Jacen Solo, le fils de Leia et Han. Afin de ramener l’ordre et la paix, il est prêt à se sacrifier, à vouer son âme au côté obscur si cela peut permettre de ramener l’ordre. Et, enfin, au bout de 5 livres, il embrasse son destin. Le passage se fait enfin, complexe par les motivations de Jacen et les actes qu’il est amené à commettre.

Face à lui, les autres personnages réagissent enfin : Luke Skywalker commence à prendre conscience des enjeux mais c’est surtout sa femme, Mara Jade, et leur fils Ben qui sont les principaux acteurs de ce roman. C’est un réel plaisir de suivre Mara dans son enquête pour comprendre ce qui arrive à Jacen tout comme on s’attache à Ben, cet adolescent de 14 ans, qui voit peu à peu l’admiration qu’il avait pour ce même Jacen s’effriter. La relation particulière qui unit Mara à son fils Ben est un des points forts de ce tome.

Claque ensuite par les risques pris par les auteurs du cycle. Les choses bougent dans la galaxie et personne pas même les personnages principaux ne sont pas à l’abri de pertes majeurs. Que ce soit dans le camps des Jedi ou des Siths, ce tome signe la disparition définitive de plusieurs personnages clés et auxquels on ne pensait pas qu’il était possible de toucher (quoique, depuis la mort de Chewbacca dans le Nouvel Ordre Jedi, on savait que la cruauté des auteurs était sans limite). Bien que accidentellement spoilé avant ma lecture du roman, LE décès de ce tome m’a retourné. Et pour cause, la tension dramatique procurée par l’affrontement de personnages aussi importants les uns que les autres avec l’inéluctable décès de l’un d’eux m’a suspendu à mon livre (et ça faisait longtemps que cela n’était pas arrivé avec un Star Wars).

Alors, oui certes, il y a des défauts (tout du moins certains trouveront que ce sont des défauts) : il ne s’agit pas d’un tome bourré de batailles trépidantes d’un bout à l’autre (on a par exemple pas de bataille spatiale spectaculaire mais personnellement  les scènes de vaisseaux me fatiguent rapidement donc bon…) ; certains personnages sont absents (Leia, Han… Que deviennent-ils ?) ; on nous ressort un Boba Fett et une obscure histoire sortie de son passé (déjà évoquée dans le tome 2 ; à nouveau personnellement, j’aime beaucoup le personnage donc cela ne m’a pas dérangé outre mesure). Mais peu importe ! La qualité globale du roman, les nombreuses scènes taillées sur mesure pour Jacen, Ben et Mara sont excellentes : ce qui est dans le roman est très bon donc peu m’importe ce qui ne s’y trouve pas. L’action, plutôt réduite dans le deux premiers tiers du roman, ne fait que renforcer la tension et l’accélération de la fin lors de ces duels à mort dont j’ai souligné l’intensité dramatique.


Là où j’étais plein de déception et sans grand espoir pour la suite, ce tome a réussi à me replonger dans le cycle de L’héritage de la Force. Volume pivot par son nombre (le cinquième sur neuf) autant que par le basculement qu’il opère dans l’intrigue, il s’agit là d’un des meilleurs romans Star Wars que j’ai pu lire depuis longtemps. Seul défaut : pour en saisir toute la portée, il faut passer par les tomes précédents dont la qualité est bien moindre. Tuer des personnages-clés est le lourd prix à payer pour atteindre de tels potentialités pour la suite. Espérons donc que les auteurs sauront en faire usage à bon escient afin qu’un de mes personnages favoris ne soit pas mort en vain…

9/10
CITRIQ

lundi 15 octobre 2012

[Et Cetera 7] Cinéma : Savages



Réalisation : Oliver Stone
D’après le roman de Don Winslow
Acteurs principaux :  Taylor Kitsch, Aaron Taylor-Johnson, Blake Lively, Benicio del Toro, John Travolta, Salma Hayek.

Synopsis (source Allociné) :
Interdit aux moins de 12 ans (je dirai même plus...)
Laguna Beach, Californie : Ben, botaniste bohème, Chon, ancien Navy Seal, et la belle O partagent tout. Ben et Chon sont à la tête d’un business florissant. Les graines ramenées par Chon de ses missions et le génie de Ben ont donné naissance au meilleur cannabis qui soit. Même s’il est officiellement produit pour des raisons thérapeutiques, ils en dealent partout avec la complicité de Dennis, un agent des stups. Leur affaire marche tellement bien qu’elle attire l’attention du cartel mexicain de Baja, dirigé d’une main de fer par Elena. Face à leur proposition d’"association", Chon est partisan de résister par la force, mais Ben préfère tout abandonner. Pour les contraindre à coopérer, le cartel kidnappe O. Elena a eu raison d’utiliser les liens très forts du trio, mais elle a aussi sous-estimé leur capacité à réagir… C’est le début d’une guerre entre l’organisation du crime dont le bras armé, Lado, ne fait aucun cadeau et le trio. Qu’il s’agisse de pouvoir, d’innocence, ou de la vie de ceux qu’ils aiment, tout le monde a quelque chose à perdre.


Soyons honnête, je n’attendais pas grand chose de ce film. Sans les billets gagnés à un concours, je ne serai sans doute jamais allé le voir. Et, ça aurait été bête parce que je serai passé à côté d’un bon film, ou tout du moins d’une très agréable surprise !

L’histoire est simple : deux amis, Ben et Chon, ont monté leur petit business du cannabis sur la côté californienne et réinvestissent une partie de leurs profits dans des œuvres caritatives. Ils filent le parfait amour avec O, une fille qui sort indifféremment avec les deux garçons. Malheureusement pour eux, leur succès attire l’attention d’un gros cartel mexicain qui souhaite s’associer aux deux génies en raison de la qualité de leur herbe. Rebuté par les valeurs contraires aux leurs qui animent les cartels (violence etc), Ben et Chon refusent. En représaille, O est enlevée. Les deux amis feront alors tout ce qui est en leur pouvoir pour la récupérer, quitte à renier leurs valeurs et à vendre leurs âmes…

Le pitch n’est pas forcément super emballant et original et pourtant… En effet, Oliver Stone nous offre une plongée dans le monde des cartels que j’ai trouvé très intéressante. L’histoire anecdotique de Ben et Chon se mêle par exemple à des enjeux plus larges de lutte entre cartels.
On pourrait s’attendre à un film d’action du début à la fin et pourtant non. La narration, par la jeune O depuis sa prison, en est peut-être pour quelque chose : elle apporte un certain recul sur l’histoire et les personnages. Ainsi, le film s’ouvre sur près de 20 minutes de portrait des différents personnages qui sont tous très intéressants à suivre.

Concernant ces personnages, ma préférence va à Elena, la « méchante » de l’histoire, responsable du Cartel mexicain qui enlève O. L’interprétation proposée par Salma Hayek est tout simplement géniale. J’ai également tout particulièrement apprécié Ben, le jeune botaniste idéaliste qui sert de référentiel moral pendant tout le film.

Et un référentiel moral, il y en a besoin. En effet, le film met en scène une violence exacerbée qui m’a réellement dérangée lors de certaines scènes. Dans un film d’horreur, ça ne me fait rien, mais ici, on se situe dans une esthétique clairement réaliste qui reproduit une violence que le spectateur sait réelle dans le monde des cartels de la drogue. Oliver Stone nous envoie en pleine face une réalité de notre société, et ça dérange. Je trouve que certaines scènes vont même trop loin dans l’explicite. Ben semble être le seul personnage qui, dans son idéalisme humaniste, semble rebuter par cette violence. Pourtant, même lui, prêt à tout, sacrifie son innocence (relative quand on produit de la drogue…) pour sauver O.

Le film fonctionne : le scénario tient en haleine pendant les deux heures de film et on s’attache à ces personnages pourtant peu sympathiques. Malheureusement, le film a aussi ses défauts. En premier lieu, cette violence parfois exagérée que j’ai déjà souligné. Le scénario, globalement pas mauvais, souffre également d’une trop grande prévisibilité sur un point en particulier lié à la fille de la méchante Elena.

Enfin, parlons de la fin : elle n’est pas un défaut en tant que tel. J’ai du mal à savoir ce que j’en ai pensé et je peux difficilement m’expliquer sans gâcher la surprise à ceux qui comptent voir le film. Disons seulement que le procédé utilisé peut sembler original mais m’apparaît au final comme un moyen de ne pas assumer le sens qu’on donne à son histoire. Il va falloir que je récupère le roman qui a inspiré le film pour voir ce qu’il en est dans l’œuvre originale.


En bref : un bon film alliant personnages intéressants, action et plongé dans les cartels de la drogue. Une BO qui colle parfaitement au film et des décors qui, en période de concours, vous donnent juste envie de partir en vacances (même si ce qui se passe vous refroidit ensuite un peu !).

samedi 22 septembre 2012

L’Assassin royal 6 : La reine solitaire de Robin Hobb


Après une nouvelle (trop ?) longue absence, je suis de retour pour vous proposer ma chronique du dernier tome du premier cycle de l’Assassin royal de Robin Hobb.

 
L'Assassin royal 5 : La voie magique
Robin Hobb
Editions J'ai Lu
380 pages

Résumé :
Voici donc la fin de la route pour Fitz Chevalerie, et tous les chemins de sa vie semblent aboutir au même endroit : dans cette région désolée au-delà du Royaume des montagnes où vivaient les Anciens, dont le retour devrait sauver les Six Duchés.
Mais si Vérité, le roi légitime, fils de Subtil Loinvoyant, espère le soutien des anciens pour sauver son royaume de la terrible vengeance outrilienne, son frère, Royal, l'usurpateur qui règne d'une main de fer sur les duchés de l'intérieur abandonnant les duchés côtiers aux exactions des pirates rouges, a d'autres plans pour la réalisation desquels il a formé de nombreux clans d'Artiseurs. L'art imparfait de Fitz suffira-t-il à sauver la situation et pourra-t-il sauver son Roi et sa Reine de l'implacable soif de pouvoir de Royal. Royal l'assassin parviendra-t-il à retrouver la paix dans les bras de son Aimée et de leur fille ?




Cet ultime opus (avant la suite dans le second cycle) est à l’image des autres tomes en ce qui concerne le sentiment qu’il me laisse : un réel plaisir à lire, des choses que j’ai adorées mais comme trop souvent avec Robin Hobb, également des déceptions.

La plume de l’auteur est toujours aussi fluide et prenante que dans les tomes précédents. Mais, elle se met ici au service d’un récit quelque peu différent. Les éléments propres aux univers de fantasy (magie, créatures…) deviennent omniprésent et prennent une place cruciale dans l’intrigue et sa résolution. On est loin des intrigues de cour ou des pérégrinations montagnardes des précédents tomes.
J’ai failli être déçu par ce choix de l’auteur d’embrasser une fantasy utilisant les gros ressorts du genre. Mais, à mon grand bonheur, Robin Hobb a réussi à me convaincre. Sans en révéler plus que nécessaire, disons simplement que la nature et surtout l’origine des éléments « fantasy » sont très poignantes et apporttent une force émotionnelle au récit. Il ne s’agit pas de simples éléments de décors pour faire roman de fantasy. Ces éléments ont une réelle raison d’être et offre à l’auteur l’opportunité de plonger dans l’intimité des personnages que nous suivons depuis maintenant six tomes. L’évolution de leurs relations au cours de ce dernier livre sont en effet particulièrement intéressantes.

Les personnages, parlons-en justement. Le héros, Fitz, a ici achevé de mon convaincre. J’avais un peu de mal à l’apprécier dans les premiers tomes mais il devient ici bien plus complexe et donc intéressant à suivre. Caudron, au sujet de laquelle j’étais sceptique dans le tome 5, s’avère finalement un personnage possédant un certain charme (même si je maintien qu’on a un peu trop l’impression d’avoir à faire à un personnage sorti du chapeau). Le fou, Kettricken et Astérie sont également très plaisants à suivre dans ce tome où ils sont un peu plus présents. Bref, les personnages sont véritablement le point fort du roman.

Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il s’agit là de mon tome favori pour la simple raison qu’il est trop différent des précédents. Il est en quelque sorte inclassable. Mais, c’est en revanche dans ce tome, et cela de façon certaine, que se trouve mon passage préféré de la saga à ce jour : la visite d’une antique cité en ruines où se mêle poésie et nostalgie d’un temps perdu et pourtant toujours présent en écho dans la pierre (ma sensibilité particulière pour ce passage vient peut-être de ma propre visite de Pompéi peu de temps avant la lecture de ce passage…).

Malheureusement, comme je l’ai dit plus haut, il y a néanmoins quelques ombres au tableau. En particulier en ce qui concerne les explications apportées à certains éléments. Elles sont décevantes et surtout amenées artificiellement. Cela donne l’impression d’une mauvaise  gestion de la part de l’auteur : un peu comme si, arrivée à la fin, elle s’était rappelée qu’il lui restait à expliquer telle chose (ou alors peut-être l’avait-elle bien en tête mais a échoué à l’intégrer au déroulement de l’intrigue). Je pense ici à tout ce qui concerne les pirates rouges et la forgisation… 

8,5 /10

Finalement, que conclure au sujet de ce premier cycle de l’Assassin royal ? Globalement, mon avis est très positif. L’auteur, dont le style est plaisant et soutenu d’un bout à l’autre de la saga, nous a offert un univers riche et cohérent dans lequel évoluent des personnages qu’on suit avec plaisir. Le seul bémol, c’est l’intrigue, trop déséquilibrée à mon goût : elle évolue très lentement dans les premiers tomes tandis que la fin est quelque peu rapide. Le cycle dans son ensemble n’en demeure pas moins très bon. Il pourrait selon moi se suffire à lui-même puisque l’épilogue offre une conclusion tout à fait satisfaisante. Je me demande donc comment sera amenée le second cycle. Espérons qu’il ne s’agira pas d’une intrigue artificielle servant juste de prétexte pour donner une suite facile à une saga à succès. Avant de le savoir, il me faudra d’abord lire les Aventuriers de la mer (pour mémoire : cycle se passant dans le même univers, écrit entre les deux cycles de l’Assassin royal et narrant des évènements se passant en partie entre ces deux cycles. D’où le conseil souvent donné de lire les Aventuriers avant la suite de l’Assassin).
CITRIQ

jeudi 16 août 2012

L’Assassin royal 5 : La voie magique de Robin Hobb


Après une longue absence, je vous propose mon come-back avec la critique du tome 5 de l’Assassin royal de Robin Hobb. Attention, lu pendant mon mois de pérégrination et chronique pas forcément rédigée à chaud après la lecture…



L'Assassin royal 5 : La voie magique
Robin Hobb
Editions J'ai Lu
382 pages

Résumé :
Le roi Vérité est vivant ! Il a imposé une ultime mission à Fitz : "Rejoins-moi ! Loin sur les sentiers mystérieux de l'Art, au-delà du royaume des montagnes, le jeune homme se met en quête pour répondre à l'appel de son souverain affaibli. Mais il reste seul, pourchassé par les forces de Royal, l'usurpateur, et sans possibilité de compter sur ses propres alliés, qui le manipulent comme un simple pion. Or d'autres forces sont en marche... Dans son périple, Fitz va en effet se voir révéler son véritable statut : c'est par lui que s'accomplira, ou sera réduit à néant, le destin du royaume des Six-Duchés, et c'est là une charge bien lourde à porter quand on est traqué par ses ennemis, trahi par ses proches, et affaibli par la magie...




Ma rencontre avec le livre :

Bon, on va pas la refaire. Tome 5, donc ça fait un moment que je connais la série et je vous renvoie donc à la chronique du tome 3.


Ma lecture du livre :

Voici un tome qui sent la fin de l’aventure : les choses s’accélèrent, la situation évolue, la quête du jeune Fitz se précise enfin. Et pour cause ! Si en français nous sommes ici dans l’avant dernier tome du premier cycle de l’Assassin royal, en VO, ce livre est en réalité le deuxième tiers du dernier tome (à nouveau, je salue le découpage chaotique proposé par les éditeurs français qui charcutent les partitions originales des livres…).

Sans trop en révéler sur l’intrigue, je peux dire que j’ai énormément apprécié la modification de la quête du héros. Si ses errances solitaires du tome 4 en compagnie de son loup m’avaient charmé après trois longs tomes enfermés dans le château de Castelcerf, c’est un vent frais dans la série que de nous proposer une troupe d’aventurier. Les personnages secondaires prennent de l’importance et apportent une diversité qui manquait jusque là.

Concernant ces personnages secondaires, le Fou est toujours celui qui garde ma préférence. Intriguant et complexe, il en révèle enfin un peu plus sur lui ! En revanche, d’autres personnages me déçoivent légèrement. Je pense ici en particulier à la vieille Caudron. La personnage en lui-même est intéressant et plein de mystère. Mais son arrivée dans l’histoire m’a paru quelque peu artificielle pour le rôle crucial qu’elle semble appelée à prendre dans la fin de l’aventure. Peut-être qu’une fois son passé entièrement révélé, on comprendra mieux le pourquoi du comment de son entrée dans l’intrigue…

L’intrigue avance relativement bien.  Les révélations sur les Anciens se font toujours attendre mais, comme dit plus haut, ce n’est pas la faute de l’auteur si ce tome s’arrête pile au moment où les réponses arrivent (car, pour avoir commencé le tome 6, je peux vous dire que le premier chapitre est tout simplement exceptionnel : sans doute un de mes passages préférés depuis le début de la saga ! Mais ce n’est pas la place pour en parler : on y reviendra dans la chronique du dernier tome !).


En résumé : un très bon qui apporte des nouveautés à la saga, que ce soit sur le plan de l’intrigue et des personnages. La fin commence à se profiler, et c’est bien dommage car plus on avance dans la saga, plus on l’apprécie !

8,5 / 10

CITRIQ

vendredi 15 juin 2012

Star Wars / L’héritage de la Force 4 : Exil de Aaron Allston




Star Wars / L’héritage de la Force 4 : Exil de Aaron Allston
Publié aux éditions Fleuve noir

Quatrième de couverture
Avec chaque victoire contre les rebelles corelliens, Jacen Solo devient plus admiré, plus puissant, et toujours plus certain d’obtenir la paix galactique. Mais cette paix pourrait avoir un prix. Malgré une amitié mise à mal par des partis pris opposés dans cette guerre, Han, Leia, Luke et Mara demeurent unis par une suspicion effrayante : quelqu’un manipule insidieusement cette guerre, et si il ou elle n’est pas stoppé, tous les efforts de réconciliation demeurent vains. Et alors que des visions amènent Luke à penser que la source du mal n’est autre que Lumiya, le plus grand péril provient de Jacen lui-même.

Chronique du tome 5 : Sacrifice
Chronique du tome 6 : Enfer

Dossier : Les romans Star Wars, comment ça marche ?







Pour celles et ceux qui seraient quelque peu perdu dans la chronologie et le monde des romans Star Wars, je vous renvoie à ce dossier qui, je l’espère, devrait vous permettre de vous y retrouver !


Je prends toujours autant de plaisir à me replonger de temps à autre dans un roman Star Wars. Malheureusement, souvent, je peine ensuite à avancer dans le livre sauf si celui-ci parvient à créer du véritablement neuf ou un suspens réel. Or, cela n’a pas été le cas avec ce roman. Explications…


Ce tome 4 de l’héritage de la Force commence agréablement : on retrouve d’anciens personnages laissés de côté depuis longtemps, une plus grande place est donnée à Ben, le jeune fils de Luke Skywalker, Jacen continue sur la pente glissante qu’il s’est choisi…. Pourtant, rapidement, l’intrigue stagne, les relations n’évoluent que très peu et on peine à s’intéresser à la poursuite d’une pseudo-méchante qui n’est que là pour retarder sans cesse la confrontation avec le véritable méchant de l’histoire. On a donc l’impression d’un remplissage pour la plus grande partie du livre et les quelques éléments intéressants de la quête de Ben qui part sur les traces des origines des Sith ne parviennent pas toujours à conserver notre attention.


Heureusement, les cinquante dernières pages du romans s’avèrent tout à fait convaincantes ! Le coup de théâtre final paraîtra peut-être un peu gros à certains mais personnellement, il m’a bluffé. Les dernières pages voient enfin Jacen et Lumya parler sérieusement même si on peut regretter que la décision à prendre par le jeune homme soit de nouveau repoussée (mais du coup, on a envie de lire le tome suivant !). Je suis par contre très déçu de l’absence répétée du mystérieux personnage entraperçu dans le tome 1 et qu’on a pas revu depuis… J’espère sincèrement qu’on le reverra dans le tome suivant !


En résumé : un roman qui aurait gagné à aller à l’essentiel sans se perdre autour d’une ennemie de seconde zone. L’intrigue et les personnages stagnent jusqu’aux dernières pages qui s’avèrent enfin intéressantes. Malheureusement, certaines sous-intrigues n’ayant pas encore été totalement résolues, il y a fort à parier que le tome suivant ne sera toujours pas celui des grands rebondissements…

5 / 10



CITRIQ

vendredi 8 juin 2012

Les romans Star Wars : comment ça marche ?

En prévision de la chronique à venir d’un roman Star Wars, je me suis dit qu’un petit dossier sur la facette littéraire de cette franchise serait le bienvenu. En effet, ce que les fans qualifient d’UE (Univers Etendu) peut rapidement égarer les non-initiés. La cause : un nombre assez impressionnant de romans (plus d’une centaine) et une chronologie parfois complexe. Mais rassurez-vous, je me donne pour mission de vous guider à travers ces méandres de la Force !



LES NOVELISATIONS

Commençons par le plus simple : les adaptions en romans des six films composant la saga cinématographique : La menace fantôme, L’attaque des clones, La revanche des Sith, Un nouvel espoir, L’empire contre-attaque et Le retour du Jedi.


Ici, rien de bien fantastique selon moi. Les adaptations des épisodes IV, V et VI sont vraiment très mauvaises (du moins dans leurs traductions).
En ce qui concerne les épisodes I, II et III en revanche, on peut ici souligner quelques points positifs. L’adaptation de La menace fantôme ne m’a pas laissé de souvenir impérissables. En revanche, L’Attaque des clones et surtout La revanche des Sith sont très réussis. Tout d’abord, on y trouve de nombreuses scènes inédites faisant la part belle à des personnages secondaires des films. Je pense ici en particulier à Padmé qui, dans l’épisode III, ne fait pas grand chose à part pleurer et n’est plus la politicienne convaincue des épisodes précédents. L’adaptation de La revanche des Sith lui redonne toute son envergure. De plus, ce roman adopte une forme originale poussant beaucoup plus loin l’introspection du personnage d’Anakin, rendant bien plus complexe sa descente dans les ténèbres.



L'UNIVERS ETENDU

Ici, les choses se compliquent un peu. L’expression univers étendu renvoie de façon générale à tous les éléments de l’univers Star Wars qui ne dépendent pas directement des films : romans, comics, jeux vidéos, séries… Ces différents supports peuvent relater des événements qui se passent soit avant, en parallèle, entre ou après les films.

Ce qui nous intéresse ici, ce sont les romans. Le but de ce dossier étant avant tout de vous permettre de vous resituer dans la chronologie parfois chaotique de la saga, je vous propose de procéder par grande période de l’univers Star Wars.

Afin de clarifier les choses, sachez que la chronologie de Star Wars fonctionne comme la nôtre avec un avant et un après : pour nous, c’est avant / après Jésus-Christ ; dans Star Wars c’est avant / après la bataille de Yavin (la grande bataille de l’épisode IV au cours de laquelle la première étoile noire est détruite). Pour simplifier, j’indiquerai donc les dates de la façon suivante : 25 av. BY (pour 25 ans avant la bataille de Yavin) et 25 ap. BY (pour 25 ans après la bataille de Yavin).


L’Ancienne République (de 5000 à 1000 av. BY).

Il s’agit là d’une période qui ne m’est pas très familière. Nous nous trouvons ici bien avant les films, à une époque où la République est florissante et où les jedi ne sont pas encore un ordre disparu.
Pour les amateurs de jeux vidéo, c’est dans cette période que se situent les jeux Star Wars Knights of the Old Republic I et II et le MMORPG The Old Republic.
Si il y a une roman que je peux mentionner en particulier dans cette période, c’est Revan : ce livre suivant les pas d’un maître sith constitue une sorte de conclusion aux jeux Knights of the Old Republic et une introduction au jeu The Old Republic (mais il peut tout à fait se lire indépendamment !).



 
La période prélogique (de 100 à 18 av. BY)

Nous sommes ici bien plus proche de l’univers qui nous est familier avec les films. Les romans de cette période s’intéressent par exemple à la jeunesse et à la formation de Qui-Gon Jin ou d’Obi-wan Kenobi avant l’épisode I. On peut également mentionner des romans introduisant les événements politique de cet épisode I ou encore d’autres livres centrés par exemple sur Dark Maul.
Ensuite, on trouve tous les romans qui prennent place entre l’épisode I et II et qui nous permettent de suivre la formation d’Anakin Skywalker. De la même manière, les romans entre l’épisode II et III offrent la possibilité de connaître le déroulement détaillé de la guerre de Clones.
Je ne suis pas un grand connaisseur de cette période non plus mais il y a tout de même quelques bon romans à citer. Outre l’adaptation de la Revanche des Sith mentionnée plus haut, on peut noter la qualité du roman Vent de Trahison qui introduit les ramifications politiques de la Menace fantôme. Il faut également mentionner le roman Dark Plagueis (à paraître en octobre 2012 chez Pocket pour la traduction française) qui nous permettra de connaître l’histoire du maître de Dark Sidious / Palpatine et donc d’en apprendre par la même occasion un peu plus sur le grand méchant de la saga.



La période trilogique (de 18 av. BY à  4 ap. BY, c’est à dire jusqu’à l’épisode VI inclus)

Cette phase de chronologie regroupe les romans narrant les événements se passant pendant la dictature de l’empire à la fois avant l’épisode IV mais aussi tout au long de la trilogie originale (Nouvel espoir, Empire contre-attaque et Retour du Jedi).
On peut par exemple découvrir la jeunesse de Han Solo ou encore suivre les aventures de la Rébellion entre les différents films. C’est une période très resserrée qui ne compte pas beaucoup de roman.


L’après-films (à partir de 4 ap. BY).

Il s’agit là de la période la plus fournie en romans et celle dans laquelle je suis le plus à l’aise (c’est dans celle-ci que j’ai lu les trois-quarts des quelques 60 romans Star Wars qui composent ma collection). C’est en effet pour moi là que réside le plus grand intérêt des romans tirés de l’univers Star Wars : on nous permet de voir comment, sur les décombres de l’empire, on tente de reconstruire une nouvelle république, comment nos héros continuent leur vie, fondent des familles avant de suivre une nouvelle génération de Jedi, totalement inédite (et avec certains personnages tout simplement géniaux) parmi lesquels les enfants de Luke, Leia et Han Solo !

Cette phase se décompose en plusieurs sous-périodes que je vais essayer de présenter brièvement.

            La Nouvelle République (de 4 à 25 ap. BY)

Tout est dans le nom : la construction d’une nouvelle république pour succéder à l’empire. Cela passe par la lutte contre les derniers bastions des forces impériales.
C’est ici que se trouvent les premiers (et parmi les meilleurs) romans de l’UE. En effet, quiconque entends lire des romans Star Wars se doit de commencer par la trilogie de La Croisade noire du Jedi fou (The Thrawn trilogy en VO) de Timothy Zahn qui fut une temps conçue comme les épisodes VII, VIII et IX !
Cette phase comporte cependant un gros défaut : l’absence de concertation entre les auteurs et de fil directeur pour la chronologie conduit à des incohérences et à la multiplication des mêmes ressorts scénaristiques (une super arme cachée de l’empire qu’il faut trouver et détruire… Chaque auteur sort la sienne et au bout d’un moment, on se lasse).



A lire selon moi dans cette période : La Croisade noire du Jedi fou (3 tomes ; la base de la base) ; L’Académie Jedi (3 tomes ; pour la re-fondation de l’ordre jedi et l’introduction de nombreux personnages importants par la suite) ; La Main de Thrawn (2 tomes ; la conclusion de cette période).


            Le nouvel Ordre Jedi (de 25 à 37 ap. BY)

La Nouvelle République est installée, les divisions ont presque toutes disparues mais voilà qu’une race extraterrestre venue d’au-delà des limites de la galaxie (les Yuuzhan Vong) vient s’en prendre à nos héros. Ce pitch de départ, s’il n’est pas révolutionnaire en soi en SF, apporte cependant un vent de renouveau dans l’univers Star Wars.
On nous offre enfin de nouveaux enjeux et on donne la possibilité à des personnages lentement mis en place au cours de précédents romans de devenir les héros. Le réchauffage des films, c’est terminé : on nous offre vraiment de l’inédit.
Le cycle du nouvel Ordre Jedi se veut également plus cohérent. La période où chaque auteur écrivait dans son coin, c’est terminée ! Dorénavant, on se met d’accord à l’avance sur une intrigue filée et sur la direction globale de l’histoire. Ainsi, même si les différents romans sont inégaux, au moins, ils contribuent tous à faire avancer l’histoire de la galaxie dans la même direction, sans multiplier les pistes inutiles.


A lire selon moi dans cette période : Vecteur Prime (le premier tome) ; L’Aurore de la Victoire I et II ; Etoile après Etoile (pour le tournant radical dans l’univers… Je n’en dis pas plus) ; Sombre Voyage et Le Traître (pour l’évolution des enfants de Leia et Han Solo maintenant adultes) ; La voie du destin ; L’ultime prophétie ; La force unifiée (la conclusion).


            L’héritage (à partir de 37 ap. BY)

Cette période, encore en cours actuellement, s’ouvre à partir de la fin de l’invasion des Yuuzhan Vong. On avance encore plus dans la chronologie et, de la nouvelle génération issue des héros des films prend de plus en plus de place, pour notre plus grand plaisir quand ces personnages sont de qualité (ce qui est en général le cas).

Les auteurs, cherchant encore à améliorer la cohérence de l’univers, donnent ici aussi une forme encore plus resserrée aux cycles qui prennent place dans cette période.
Tout d’abord, la trilogie Dark Nest, qui n’est pas indispensable, mais assure la transition entre le Nouvel Ordre Jedi et le gros morceau venant ensuite : L’Héritage de la Force.
L’Héritage de la Force, avec ses 9 romans, est en effet un cycle un peu plus développé mais moins étendu que le Nouvel Ordre Jedi (qui en comptait tout de même 19 !). La chronique à venir prochainement sera celle d’un des romans de cycle. Je vous renvoie donc à ladite chronique pour une présentation des événements et de l’intrigue.
Enfin, à partir de 2013 commenceront à paraître en France le cycle Fate of the Jedi qui prend place à partir de 43 ap. BY. Je ne peux pas vous en dire plus à ce sujet car je suis moi-même seulement en train de lire le cycle précédent et je ne veux pas prendre le risque de me spoiler en cherchant des infos !



A partir de cette présentation assez limitée il vous est maintenant possible de vous repérer dans ce riche univers que sont les romans Star Wars ! Pour ceux qui auraient des questions, n’hésitez pas à les poser en commentaire. Je vous suggère également d’aller faire un tour sur le site Star Wars Universe grâce auquel j’ai moi-même fait mes premiers pas dans l’UE. Je vous conseille en particulier leur dossier « L’UE pour les nuls » ainsi que leur chronologie détaillée regroupant tous les romans / nouvelles (avec dans la plupart des cas un résumé et une critique). Que la Force soit avec vous !

Romans Star Wars chroniqués sur le blog :
Vent de Trahison - Cloak of Deception (James Luceno)
Les Nuits de Coruscant 1 : Crépuscule Jedi (Michael Reaves)
L'Héritage de la Force 4 : Exil (Aaron Allston)
L'Héritage de la Force 5 : Sacrifice (Karen Traviss) 
L'Héritage de la Force 6 : Enfer (Troy Denning)
L'Héritage de la Force 7 : Fureur (Aaron Allston)
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