mardi 24 avril 2012

Le Chaos en Marche 1 : La voix du couteau de Patrick Ness

A l'occasion de la sortie en poche du tome 3 de la trilogie du Chaos en marche de Patrick Ness chez Gallimard Jeunesse, je vous propose ma chronique (rédigée il y a plus d'un an mais jamais publiée) du premier tome de cette exceptionnelle trilogie de science-fiction / distopye :
 La voix du couteau. Gros coup de cœur !




Patrick Ness - 2009
Gallimard Jeunesse - 440 p. (528 en poche)

Quatrième de couverture
C'est l'année de ses treize ans et, dans un mois, Todd Hewitt va devenir un homme. Il est le dernier garçon de Prentissville. Cette ville de Nouveau Monde est uniquement peuplée d'hommes. Depuis longtemps, toutes les femmes et les enfants ont disparu. A Nouveau Monde, chacun peut entendre les pensées des autres, qui circulent en un brouhaha incessant, le Bruit. Nul ne peut échapper au Bruit, nulle part, jamais...









Un jeune garçon élevé dans une ferme dans un village isolé. Nous sommes loin d’un début de roman original ! Mais rajoutons : une planète récemment colonisée, une mystérieuse maladie ayant décimé toutes les femmes et surtout le Bruit (flot continu des pensées des êtres qui nous entourent et qu’on ne peut s’empêcher d’entendre) et nous voilà avec les jalons de l’excellente intrigue initiée par la Voix du Couteau, premier volet de la trilogie du Chaos en marche de Patrick Ness.


Ce roman de science-fiction  se démarque par son univers original :  imaginez la société de La petite Maison dans la Prairie et ajoutez-y une pincée de SF. En effet, le lecteur suit le jeune Todd dans sa découverte d’un monde récemment colonisé et inspiré du quotidien des fermiers américains du XIXème siècle. Là où Patrick Ness se démarque c’est par la rencontre de cette société et d’éléments propres à la science-fiction : pas de sabres lasers ou de batailles spatiales mais ce Bruit déjà évoqué, une jeune fille tombée du ciel, une race exterminée par les hommes… Les idées de l’auteur pour peupler son monde sont nombreuses et innovantes, loin des conventions du genre, et nous offrent un réel sentiment d’originalité.


Mais ce qui rend surtout ce livre incontournable, c’est sa langue. Ce que lit le lecteur, c’est le Bruit de Todd, le flot continu de ses pensées, pensées qu’il ne peut contrôler ou filtrer. Par conséquent, nous nous retrouvons nous aussi confrontés à cette violence des mots, à cette langue dure et agressive qui dit les choses telles qu’elles sont, sans passer par la  belle langue habituelle en littérature. Je ne cache pas qu’au départ ce choix stylistique oblige à prendre sur soi pour surmonter les première pages et accepter cette âpreté de la langue. Mais c’est là que réside la richesse du roman.


La langue n’est pas le seul élément dérangeant. L’auteur propose une véritable dystopie (récit dépeignant une société en disfonctionnement) : les thèmes abordés sont tout aussi sombres et invitent à s’interroger sur l’extermination d’un peuple, le mépris des hommes pour les femmes, la légitimité de la violence...



Bref, avec la voix du couteau, nous tenons une perle rare. Loin de s’enfermer dans des clichés et des codes restrictifs, Patrick Ness nous offre un roman qui ose autant sur le plan de l’histoire et des thématiques que sur celui de la forme et de cette langue si particulière. On se laisse emporter par le Bruit de Todd… et on aime ça !
 COUP DE CŒUR
10 / 10



CITRIQ

1 commentaires:

  1. Je suis toujours aussi enchanté par ce livre, car ce fut mon premier partenariat, mon premier SP, et surtout il a donné son nom à mon blog, car ce livre était d'une finesse et d'une beauté sans pareille ! <3
    La suite est tout aussi bien je le recommande chaudement !

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