Aujourd’hui je vous propose une chronique dans un genre que
j’apprécie tout particulièrement, le théâtre, mais que j’ai très peu lu ces
derniers temps. Sur scène : Lucrèce Borgia de Victor Hugo.
Quatrième de couverture
Indifférente à la haine de l'Italie entière, Lucrèce Borgia
parade au carnaval de Venise. Qui pourrait inquiéter cette femme de pouvoir qui
baigne dans l'adultère, l'inceste et le crime ? Elle a peur cependant, et
tremble. pour un simple capitaine qu'elle cherche parmi la foule. Il se nomme
Gennaro. Il est amoureux d'elle, lui qui tient les Borgia en aversion et
insulte leur blason. Or Gennaro n'est autre que son fils, né de ses amours
incestueuses avec son propre frère, et le jeune homme ignore tout de son passé
et de ses origines. Lucrèce est un monstre, mais aussi une femme et une mère.
Comment protéger son enfant, comment le soustraire à la fureur d'un mari qui le
croit son amant ?
Ma rencontre avec le livre :
Il s’agit là d’un achat impulsif ! En effet, en me
promenant un jour dans une librairie, mes yeux ont été attiré par la couverture
et surtout par le nom de Lucrèce Borgia. Pourquoi ? Et bien, première
raison : à l’époque je jouais à Assassin’s Creed Brotherhood sur PS3, jeu
de très bonne qualité, dans lequel apparaît le personnage de Lucrèce Borgia que
je trouvais très intéressant. Seconde raison : cela faisait un petit
moment que je n’avais pas lu de pièce de théâtre alors que j’adore ça. Enfin,
le faible prix du livre (1,50€) a achevé de me convaincre !
Ma lecture du livre :
Je n’ai pas été déçu ! Cette pièce de Victor Hugo dont
je n’avais jamais entendu parler jusque là a été une très bonne surprise.
Lucrezia Borgia (AC Brotherhood) |
L’intrigue n’est certes pas très innovante. Nous sommes là
dans du drame romantique du XIXe siècle avec des codes imposés par
le genre assez spécifiques. On ne va donc pas de découverte en découverte et on
se doute de la direction que va prendre l’histoire (même si je reconnais que le
dernier acte m’a un peu surpris).
Non, l’intérêt n’est pas dans le scénario en tant que tel
mais dans le personnage de Lucrèce Borgia qui porte la pièce. Présentée dans
bouche des autres personnages comme une femme monstrueuse, le spectateur voit, lui,
une mère qui tente par tous les moyens de protéger son fils. Contraste
saisissant, donc, entre la figure habituelle du personnage et ce que Victor
Hugo nous offre à voir. Victor Hugo, dans sa préface, décrit ainsi son
entreprise :
« Prenez la difformité morale la plus hideuse, la plus
repoussante, la plus complète ; placez-la là où elle ressort le mieux,
dans le cœur d’une femme, avec toutes les conditions de beauté physique et de
la grandeur royale, qui donne de la saillie au crime, et maintenant, mêlez à
toute cette difformité morale un sentiment pur, le plus pur que la femme puisse
éprouver, le sentiment maternel ; dans votre monstre mettez une
mère ; et le monstre intéressera, et le monstre fera pleurer, et cette
créature qui faisait peur fera pitié, et cette âme difforme deviendra presque
belle à vos yeux. »
L'atout majeur de cette pièce réside donc dans son
personnage principal qui se débat sur scène au nom du sentiment pur de l’amour
maternel mais se voit sans cesse rattrapée par ses crimes passés.
Les autres personnages sont beaucoup moins développés. Seul
Gennaro, le fils caché de Lucrèce se démarque, mais demeure très stéréotypé à
mes yeux. Les autres intervenants ne servent presque que à faire s’enchaîner
les évènements sans que leur personnage soit en tant que tel intéressant.
Bilan : une retour agréable au théâtre, une lecture
rapide pour faire une pause entre des livres plus longs et plus chronophage.
Bref, l’idéal pour ce que je recherchais à ce moment là ! Si vous aimez le
théâtre, les personnages historiques et les intrigues dans lesquelles on sent
poindre la chute inéluctablement catastrophique à l’image des tragédies, vous
apprécierez cette pièce.
7,5 / 10
j'adore le théâtre de Victor Hugo !!! j'aime beaucoup Lucrèce Borgia mais aussi Marie Tudor... Hugo parle bien des femmes !
RépondreSupprimerAh je ne connais pas la pièce sur Marie Tudor. Je vais me renseigner ^^ Merci !
RépondreSupprimerJe n'ai pas le souvenir d'avoir lu un jour une pièce d'Hugo! En tout cas ta chronique me donne envie de m'y mettre!
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