Paris. Un dimanche après-midi pluvieux de novembre. La
capitale offre un visage bien triste à notre troupe composée pour moitié de
provinciaux. Pourtant, après-midi de réjouissance et concrétisation d’une
Fantasy à laquelle nous n’avions jamais pensé avoir la chance de voir se
réaliser : assister à un concert de Nobuo Uematsu !
Ce nom est sans doute inconnu pour la majeure partie d’entre
vous. Mais si je vous dit Final Fantasy, normalement (du moins je
l’espère ! Sinon, foncez immédiatement vous renseigner sur cette saga
mythique du jeu vidéo !) une petite ampoule s’allume au-dessus de votre
tête (à défaut d’avoir un pompon rouge de Mog !).
Quel rapport entre ce compositeur japonais renommé et la
saga de jeux de rôle de Square Enix née sur Nintendo et déclinée depuis sur de
nombreuses consoles ? Et bien, ce monsieur est tout simplement le
compositeur des bandes originales des opus I à X !
Je vois certains d’entre vous se dire « il faut
vraiment être un geek pour aller à un concert de musique de jeux vidéo ».
Et bien, j’assume ! Mais j’aimerais aussi vous faire découvrir cette
musique afin de vous montrer que la musique de jeux vidéo n’a pas à être
rabaissée (comme trop souvent en ce qui concerne les arts associés à ce
divertissement). Les compositeurs mettant leur talent au service du jeu vidéo
sont des créateurs tout aussi talentueux que peuvent l’être les musiciens plus
classiques et ce serait une erreur de juger par avance une production musicale
en raison de son support de diffusion. Bref, je le dis haut et fort : pour
moi un Nobuo Uematsu ou une Yoko Shimomura n’ont rien à envier à un Mozart ou
un Beethoven.
Mon manifeste pour la revalorisation des talents artistiques
des créateurs de jeux vidéos étant terminé (si cette approche originale de ce
média vous intéresse, je vous renvoie à la chronique hebdomadaire de 3615 Usul
par ici), parlons du concert !
La salle de cigale est une vielle salle de spectacle
parisienne : une scène à l’ancienne, des gradins aux fauteuils rouge et un
étage en balcon, des boiseries dorées. Bref, tous ceux présents dans la salle
étant des fans de Final Fantasy, je suis sûr que je n’ai pas été le seul à me
croire pendant un instant dans le décor de la mythique scène de l’opéra de
Final Fantasy VI.
La salle se remplit peu à peu. Certains discutent
fébrilement faisant des pronostiques sur les morceaux qui seront interprétés.
D’autres (de vrais geeks ceux-là) jouent à leur console portable. Très bien placé,
mes amis et moi attendons patiemment le début du spectacle sans tout à fait
vraiment croire que dans quelques minutes Nobuo Uematsu sera devant nous.
15h. Les lumières s’éteignent et un petit Japonais, à
l’allure un peu hippie, entre sur scène sous un tonnerre
d’applaudissements ! Le voilà enfin, accompagné de deux jeunes musiciens
japonais. Trois personnes : voilà le défi que le compositeur s’est imposé
comme il nous l’explique grâce à l’interprète présent sur la scène à ses côtés.
Il n’a guère l’habitude de jouer avec une formation si réduite mais espère être
à la hauteur (qu’il se rassure, il l’a été !).
Le concert débute avec le terme de Terra (Final Fantasy VI),
un de mes morceaux favoris. Pendant deux heure, les trio alternera ainsi entre
morceaux issus de la prestigieuse saga et pistes moins connues (d’autres jeux)
voire totalement inédites. Certaines de ces dernières ne m’ont gère marqué mais
d’autres ont été d’agréables surprise comme le thème principale de Last Story.
Tous les deux ou trois morceaux, Nobuo Uematsu prend la parole et discute un
peu avec le public, racontant des anecdotes sur les morceaux par exemple.
A l’entracte, nous sommes cependant un peu déçus… Mis à part
un medley enchaînant des extraits de différents thèmes musicaux de la série,
les FF étaient peu présents. Mais, la seconde partie est venue rattraper le
tire : le thème d’Aerith (FF VII), The Man with the Machine Gun (FF
VIII ; impossible de décrire les émotions réveillées par cette musique me
ramenant plus de 10 ans en arrière lorsque, collégien de suivais les aventures
de Squall sur cette musique entraînante !). Et, cerise sur le
gâteau : To Zanarkand de Final Fantasy X en clôture du concert (sans doute
un de mes morceaux préférés) !
Au final, une après-midi magique avec pour seul défaut d’avoir
été trop courte ! Résultat : mes amis et moi avons cédé ! En
effet, en janvier ont lieu deux concerts appelé « Distant World ». En
gros, la même chose que nous venions de voir mais en 1 000 fois mieux : un
concert 100% Final Fantasy non plus par trois musiciens mais un orchestre
symphonique, un chœur et avec des vidéos des meilleurs moments de la saga
projetés sur écran géant ! Bref, vivement le mois de janvier !
Remarque : les morceaux intégrés à l'article ne sont pas les versions
entendues lors du concert. En effet, pour la plupart, il s'agissait
d'arrangements adaptés à la formation réduite de la troupe.