jeudi 8 mars 2012

La saga des Ombres 1 : la Stratégie de l’Ombre de Orson Scott Card


Aujourd’hui, chronique d’une lecture assez ancienne remontant à 2010. Pourquoi un tel retour dans le temps ? Tout simplement parce qu’étant en train de lire le tome 3 de cette saga de science-fiction (et comptant faire une chronique à son sujet), il me faut avant toute chose vous parler des volets précédents !
 

Éditeurs: L’Atalante et J'ai Lu
Quatrième de couverture
Pour Bean, l'existence se résume à un seul mot : survivre. Sa fuite, à l'âge d'un an, de la clinique clandestine où il a été conçu artificiellement le conduit droit dans l'enfer des bas quartiers de Rotterdam, où la violence, la drogue et la prostitution deviennent son quotidien. Grâce à son incroyable intelligence, il s'attire cependant l'attention des pontes de la flotte intergalactique, qui voient en lui un nouvel Ender Wiggin. Ender Wiggin, le légendaire surdoué chargé d'orchestrer la contre-attaque contre les formiques. Ender Wiggin, le dernier espoir de l'humanité. Enfin, jusqu'à maintenant, car Bean n'a pas choisi d'intégrer l'école de guerre pour faire de la figuration.








Ma rencontre avec le livre :

            L’ensemble de la série m’a été offert par des amis pour mon anniversaire. Ce n’était en revanche pas un cadeau tombé du ciel puisqu’il s’agissait là d’un clin d’œil au fait que j’avais fait découvrir aux membres de cette bande une autre série de cet auteur : la Saga d’Ender. Une amie avait par la suite découvert cette série de la saga des ombres et a décidé de m’en faire profiter.

Présentation du Cycle d’Ender :

La Stratégie Ender (1985)
            Le clin d’œil est d’autant plus intéressant quand on sait que la Saga d’Ender et la Saga des ombres sont étroitement liées et forment un cycle unique présentant deux facettes d’une même histoire. En effet, Orson Scott Card publie dans les années 80 La stratégie Ender. Au départ livre unique, ce roman connaît un très grand succès amplement mérité. Nous y suivons la formation d’Ender Wiggin, arraché à sa famille et envoyé dans l’espace, dans une école militaire afin d’être formé pour affronter une mystérieuse race extraterrestre menaçant l’humanité. Il y côtoie d’autres surdoués suivant la même formation visant à faire d’eux des machines à tuer. Pitch peu original si on oublie de préciser qu’Ender et ses acolytes sont des enfants de moins de 10 ans ! Il ne s’agit pas ici de faire la chronique de la Stratégie Ender mais je ne peux m’empêcher de souligner l’originalité de ce roman surprenant et son traitement du parcours de ces enfants-soldats.

            Face au succès du roman, l’auteur décide quelques années plus tard de lui donner une suite qui n’en est pas tout à fait une : l’histoire des tomes 3 à 4 de la Saga d’Ender reprend en effet le personnage d’Ender après la fin de la Stratégie Ender mais dans une approche radicalement différente. Sans révéler la fin du premier roman, disons simplement que les actes d’Ender à la fin de la Stratégie l’entraînent dans une quête de rédemption et surtout de sens à donner à ses actes. A un premier volume tourné vers l’action et la psychologie des personnages succèdent donc trois romans plus philosophiques mais néanmoins passionnants (en particulier le tome 2, La Voix des Morts).

            Quel rapport avec la Saga des ombres ? Les deux sagas forment en fait un seul cycle nommé le Cycle d'Ender. Pourquoi ? Je vais vous l’expliquer !


Ma lecture du livre :

            La Saga des Ombres prend le parti de nous narrer l’histoire de Bean, un personnage secondaire (à première vue) de la Stratégie Ender. Bean est un des camarades d’Ender à l’école militaire et est lui aussi doté de capacités intellectuelles exceptionnelles.

            Le premier volume de cette saga, La Stratégie de l’Ombre, propose donc au lecteur de découvrir l’histoire de la Stratégie Ender du point de vue de Bean. On revit ainsi certains épisodes connus du premier cycle en les découvrant sous un jour différent.

            Faut-il alors avoir au préalable lu la saga d’Ender pour apprécier et comprendre la saga des Ombres ? Je pense que ce n’est pas obligatoire mais cela peut permettre de mieux apprécier ce roman et le développement qui y est proposé de certains personnages aperçus dans la Stratégie Ender. Mon conseil est donc, dans la mesure du possible de lire la Stratégie Ender avant d’entamer cette saga (aussi tout simplement parce qu’il s’agit d’un excellent livre qui mérite d'être lu pour lui même !). Le reste de la saga d’Ender est relativement indépendant et il n’est donc pas nécessaire de l’avoir lu intégralement pour se lancer dans la Saga des Ombres.

            S’agit-il dès lors d’un simple copier-coller de la Stratégie Ender où l’auteur n’aurait fait que changer le nom du personnage principal ? Ma réponse est très clairement non. En effet, si une partie du roman consiste bien à nous présenter les aventures d’Ender d’un autre point de vue, le personnage de Bean est un personnage à part entière : on découvre son enfance dans les bas-fonds d’une Europe ravagée, on est intrigué par les mystères liés à sa génétique particulière et, surtout, son histoire suit ses propres enjeux liés à sa confrontation avec Achille, un autre enfant des bas-fond ayant rejoint l’école de guerre et vouant à Bean une haine mortelle pour des raisons que je n’évoquerai pas.

            On pourrait être tenté de penser qu’Orson Scott Card a, avec ce roman, choisi la facilité afin de renouer avec le succès d'antan de la Stratégie Ender. On ne peut nier les points communs entre les deux romans. Mais, pourquoi en faire un aspect négatif ? On prend sincèrement plaisir à retrouver Ender, Petra et les autres élèves de l’école de guerre et à nous replonger dans la formation perverse dont ils font les frais. Le style de l’auteur est toujours aussi agréable et la psychologie des personnages est présentée avec soin.

            On devient certain de ne pas être dans du simple « réchauffage » lorsqu’on arrive à la fin du roman et qu’on comprend où nous conduira la suite de la saga (le lecteur de la Stratégie Ender s’en sera bien sûr douté avant) : les chemins d’Ender et de Bean se sépare. Tandis qu’Ender continue sa route et entame sa quête de sens, Bean poursuit son propre chemin. Mais ceci n’est pas l’objet de cette chronique, puisque cela concerne le second tome !         


         Quel bilan pour cette lecture ? Un roman agréable - que ce soit pour le nouveau venu dans le monde d’Ender ou pour le vétéran. On prend réellement plaisir à se replonger dans cet univers et à explorer la psychologie des personnages en présence. Ces éléments psychologiques sont d’ailleurs au cœur de l’intérêt de l’œuvre et tiendront une place encore plus grande dans les volets suivants. Seul bémol, l’impression que ce roman n’est finalement qu’une mise en bouche, sorte d’introduction, avant le début de la véritable histoire qui commence dans le tome 2. Rendez-vous dans la prochaine chronique pour savoir ce qu’il en est de la suite !
8,5 / 10


CITRIQ

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