jeudi 12 avril 2012

Alex Rider 9 : Le réveil de Scorpia de Anthony Horowitz


    Voici la chronique de l’ultime tome des aventures d’Alex Rider de Anthony Horowitz. Je conclu ainsi une des saga faisant l’objet du challenge serial lecteur (voir par ici).





Quatrième de couverture :
A seulement 15 ans, Alex Rider a frôle plusieurs fois la mort. Pour lui, le MI6 et la vie d'espion, c'est terminé.
C'est compter sans Scorpia, l'organisation criminelle, qui renaît de ses cendres, et dont les dirigeants n'ont qu'une idée en tête : se venger d'Alex. Scorpia place, une à une, ses pièces sur un véritable échiquier de la terreur. 
Cette fois, Alex Rider aura bien du mal à sortir indemne des mailles du filet.












Ma rencontre avec le livre :

Alex Rider et moi, c’est une longue histoire ! Tout a commencé je ne sais plus trop comment. La cause de cet oubli ? Et bien disons que j’ai commencé la série en 2005 ! Donc, oui, ça date un peu et j’avoue ne pas me rappeler les circonstances exactes de ma découverte. Sans doute au hasard de mes errances dans la médiathèque où j’allais lorsque j’avais des heures de libres entre deux cours.
En ce qui concerne ce tome précisément, là, je m’en rappelle très bien (encore heureux, ça date d’il y a deux semaines…) : médiathèque, j’en suis certain. Après plusieurs mois à attendre que l’unique exemplaire soit enfin « retrouvé », j’ai enfin pu l’emprunter !


Ma lecture du livre :

Petit rappel scénaristique pour ceux qui ne connaissent pas notre jeune ami Alex Rider et que la quatrième de couverture du présent tome n’a pas vraiment éclairé. Alex Rider est un jeune collégien anglais qui a la particularité de se retrouver depuis le premier tome de ses aventures obligé, malgré lui, de coopérer avec les services secrets britanniques. Son statut de collégien en font en effet l’agent idéal pour des missions délicates d’infiltration (et en théorie de simple observation mais qui tourne en général très mal pour notre héros). Il survit une fois, deux fois, et les directeurs sans scrupule du bureau du MI6 ne cessent ainsi de lui faire du chantage pour que le jeune collégien travaille à nouveau pour eux. Ses succès sont tels qu’Alex se met rapidement à dos la majorité des organisations criminelles et terroristes contre lesquelles lutte le MI6… C’est là qu’intervient cet ultime tome.


En effet, habituellement, c’est Alex qui débarque au milieu d’un complot visant à ruiner tel pays, à intoxiquer tous les enfants de tel autre état. Bref, c’est Alex qui vient embêter les méchants ! Ici, c’est tout le contraire : Scorpia, une organisation criminelle ridiculisée plusieurs fois par Alex et détenant des secrets sur son passé a décidé de se venger. Alex part bien en mission, à nouveau forcé par le MI6, mais cette fois tout n’est qu’un immense piège visant à supprimer Alex et à humilier le Royaume-Unis (pour ce second point, je n’en dis pas plus).


Afin de poser tous les éléments du piège orchestré par Scorpia, l’auteur prend ainsi le risque de donner un début très long à son roman : il faut attendre plus de 100 pages avant d’enfin retrouver Alex ! Ce risque s’avère cependant payant : certes, on s’impatiente un peu devant l’absence du héros mais une véritable tension s’installe. Le plan machiavélique se met doucement en place devant nos yeux et lorsque enfin on le rejoint, on ne peut que se dire « Oula, toi, mon pauvre, tu es mal barré ! ».


Un fragment de la frise du Parthénon
Que les habitués se rassurent cependant : Alex sera quand même amené à démêler un complot impliquant les frises antiques du Parthénon conservées au Brithish Museum (mon âme d’archéologue ne pouvait pas ne pas tomber sous le charme !). En effet, si Scorpia cherche à se venger d’Alex, on ne tombe pas dans un récit mono-centré sur cet aspect. L’organisation criminelle rentabilise son investissement en se servant du jeune collégien comme d’un pion dans le dit complot impliquant les dits vestiges archéologiques et visant à humilier le Royaume-Unis.


Globalement, l’intrigue est agréable à suivre. Malgré la différence d’âge depuis que j’ai commencé cette série, j’ai pris autant de plaisir à suivre Alex que par le passé. Le style d’Horowitz se veut simple, haletant, propice à un rythme soutenu au service d’une intrigue sans temps mort (mis à par la longue mise en place).


On sent tout au long du roman poindre un parfum de fin : des personnages sont sur le départ, l’auteur fait des allusions-hommages rétrospectifs aux  autres aventures d’Alex faisant ainsi revenir quelques guests-stars des tomes précédents. On soulignera en particulier le retour inattendu mais efficace d’un personnage du tome 2 dont j’avais, je l’avoue totalement oublié l’existence (et pour cause, j’ai lui Pointe blanche en 2005 !).


La délicate odeur de conclusion se sent également dans la discrète évolution de l’orientation de la série. Alex Rider était habituellement une série jeunesse d’espionnage avec un pitch de départ qui n’est pas des plus réalistes (un collégien espion qui survit à toutes ces aventures…). Mais ce n’est pas grave, on aime (ou pas pour l’histoire) et c’est agréablement écrit. Mais ici, pour la fin, Horowitz décide d’aller plus loin, comme si étant donné qu’il s’agit du dernier tome et que ses lecteurs ont grandi, il voulait les amener tout doucement vers des romans plus matures. Au revoir  les complot un peu tirés par les cheveux (cf. empoisonner tous les collégiens d’Angleterre en cachant un virus dans des ordinateurs…) et bonjour le complot plus sophistiqué et plus politique. Au revoir le « les gentils s’en sortent toujours et les gentils sont toujours vraiment gentils » et bonjour l’exécution de personnages clés et la nuance apporté à certains personnages.


Venons-en maintenant à LA question : il s’agit du dernier tome. Dès lors, Horwitz remplie-t-il son contrat de conclure la série ? Pour la réponse est indéniablement oui. Alex Rider est le genre de saga qu’il est difficile de clôturer : on peut toujours, si on le veut, trouver une nouvelle mission au héros car on trouvera toujours de nouveau terroristes. Ce n’est donc pas le simple fait de le faire triompher (ou non, à vous de lire pour le savoir) sur Scorpia qui peut justifier le qualificatif de conclusion. Horowitz n’essaye pas de nous duper ainsi. Non, il cherche véritablement à conclure non pas une x-ième mission mais l’évolution de son personnage. On l’a dit, l’auteur fait mûrir son style et son approche dans ce dernier roman et par la même occasion il fait également mûrir Alex. En cela, il s’agit pour moi de la conclusion parfaite, s’adaptant à l’évolution du lectorat tout en lui ouvrant la voie vers des livres plus adultes. On aimera ou on aimera pas le Alex transformé, devenu adulte en quelque sorte, que nous propose Horowitz. Mais dans tous les cas, je pense qu’on ne peut que saluer le travail de l’auteur pour offrir non pas simplement une ultime aventure venant juste s’ajouter aux huit autres mais bien une véritable conclusion au personnage permettant de tourner définitivement la page.


En conclusion (c’est le cas de le dire), un ultime tome à la hauteur de la série bien que légèrement différent. Bien construit, haletant (malgré une longue mise en place), il conclut à merveille les aventures d’Alex Rider qui ne ressort pas inchangé de cette ultime épreuve, sans doute la plus difficile qu’il ait eu à affronter jusque là. Les habitués aimeront, j’en suis sûr. Pour les autres, c’est l’occasion de découvrir la saga. ;-)


8,5 / 10
CITRIQ

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