samedi 22 septembre 2012

L’Assassin royal 6 : La reine solitaire de Robin Hobb


Après une nouvelle (trop ?) longue absence, je suis de retour pour vous proposer ma chronique du dernier tome du premier cycle de l’Assassin royal de Robin Hobb.

 
L'Assassin royal 5 : La voie magique
Robin Hobb
Editions J'ai Lu
380 pages

Résumé :
Voici donc la fin de la route pour Fitz Chevalerie, et tous les chemins de sa vie semblent aboutir au même endroit : dans cette région désolée au-delà du Royaume des montagnes où vivaient les Anciens, dont le retour devrait sauver les Six Duchés.
Mais si Vérité, le roi légitime, fils de Subtil Loinvoyant, espère le soutien des anciens pour sauver son royaume de la terrible vengeance outrilienne, son frère, Royal, l'usurpateur qui règne d'une main de fer sur les duchés de l'intérieur abandonnant les duchés côtiers aux exactions des pirates rouges, a d'autres plans pour la réalisation desquels il a formé de nombreux clans d'Artiseurs. L'art imparfait de Fitz suffira-t-il à sauver la situation et pourra-t-il sauver son Roi et sa Reine de l'implacable soif de pouvoir de Royal. Royal l'assassin parviendra-t-il à retrouver la paix dans les bras de son Aimée et de leur fille ?




Cet ultime opus (avant la suite dans le second cycle) est à l’image des autres tomes en ce qui concerne le sentiment qu’il me laisse : un réel plaisir à lire, des choses que j’ai adorées mais comme trop souvent avec Robin Hobb, également des déceptions.

La plume de l’auteur est toujours aussi fluide et prenante que dans les tomes précédents. Mais, elle se met ici au service d’un récit quelque peu différent. Les éléments propres aux univers de fantasy (magie, créatures…) deviennent omniprésent et prennent une place cruciale dans l’intrigue et sa résolution. On est loin des intrigues de cour ou des pérégrinations montagnardes des précédents tomes.
J’ai failli être déçu par ce choix de l’auteur d’embrasser une fantasy utilisant les gros ressorts du genre. Mais, à mon grand bonheur, Robin Hobb a réussi à me convaincre. Sans en révéler plus que nécessaire, disons simplement que la nature et surtout l’origine des éléments « fantasy » sont très poignantes et apporttent une force émotionnelle au récit. Il ne s’agit pas de simples éléments de décors pour faire roman de fantasy. Ces éléments ont une réelle raison d’être et offre à l’auteur l’opportunité de plonger dans l’intimité des personnages que nous suivons depuis maintenant six tomes. L’évolution de leurs relations au cours de ce dernier livre sont en effet particulièrement intéressantes.

Les personnages, parlons-en justement. Le héros, Fitz, a ici achevé de mon convaincre. J’avais un peu de mal à l’apprécier dans les premiers tomes mais il devient ici bien plus complexe et donc intéressant à suivre. Caudron, au sujet de laquelle j’étais sceptique dans le tome 5, s’avère finalement un personnage possédant un certain charme (même si je maintien qu’on a un peu trop l’impression d’avoir à faire à un personnage sorti du chapeau). Le fou, Kettricken et Astérie sont également très plaisants à suivre dans ce tome où ils sont un peu plus présents. Bref, les personnages sont véritablement le point fort du roman.

Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il s’agit là de mon tome favori pour la simple raison qu’il est trop différent des précédents. Il est en quelque sorte inclassable. Mais, c’est en revanche dans ce tome, et cela de façon certaine, que se trouve mon passage préféré de la saga à ce jour : la visite d’une antique cité en ruines où se mêle poésie et nostalgie d’un temps perdu et pourtant toujours présent en écho dans la pierre (ma sensibilité particulière pour ce passage vient peut-être de ma propre visite de Pompéi peu de temps avant la lecture de ce passage…).

Malheureusement, comme je l’ai dit plus haut, il y a néanmoins quelques ombres au tableau. En particulier en ce qui concerne les explications apportées à certains éléments. Elles sont décevantes et surtout amenées artificiellement. Cela donne l’impression d’une mauvaise  gestion de la part de l’auteur : un peu comme si, arrivée à la fin, elle s’était rappelée qu’il lui restait à expliquer telle chose (ou alors peut-être l’avait-elle bien en tête mais a échoué à l’intégrer au déroulement de l’intrigue). Je pense ici à tout ce qui concerne les pirates rouges et la forgisation… 

8,5 /10

Finalement, que conclure au sujet de ce premier cycle de l’Assassin royal ? Globalement, mon avis est très positif. L’auteur, dont le style est plaisant et soutenu d’un bout à l’autre de la saga, nous a offert un univers riche et cohérent dans lequel évoluent des personnages qu’on suit avec plaisir. Le seul bémol, c’est l’intrigue, trop déséquilibrée à mon goût : elle évolue très lentement dans les premiers tomes tandis que la fin est quelque peu rapide. Le cycle dans son ensemble n’en demeure pas moins très bon. Il pourrait selon moi se suffire à lui-même puisque l’épilogue offre une conclusion tout à fait satisfaisante. Je me demande donc comment sera amenée le second cycle. Espérons qu’il ne s’agira pas d’une intrigue artificielle servant juste de prétexte pour donner une suite facile à une saga à succès. Avant de le savoir, il me faudra d’abord lire les Aventuriers de la mer (pour mémoire : cycle se passant dans le même univers, écrit entre les deux cycles de l’Assassin royal et narrant des évènements se passant en partie entre ces deux cycles. D’où le conseil souvent donné de lire les Aventuriers avant la suite de l’Assassin).
CITRIQ

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