samedi 27 avril 2013

Les nuits de Coruscant 1 : Crépuscule Jedi de Michael Reaves



Les nuits de Coruscant, 1 : Crépuscule Jedi
Michael Reaves
Pocket
345 pages

Quatrième de couverture
An -18
L'Empire Galactique a remplacé la République et son leader, l'Empereur Palpatine, a virtuellement rayé les Jedi de la carte. L'un d'entre eux, Jax Pavan, a néanmoins échappé à la Purge et mène une vie clandestine dans les profondeurs de Coruscant, ou il est devenu détective privé. Mais certaines personnes connaissent son secret et le recherchent activement. Parmi eux, l'ancien journaliste Den Dhur et le droïde Tope-Là. Lorsqu'ils lui apprennent que son ancien Maître Jedi est mort en lui laissant une dernière mission, Jax Pavan décide de reprendre du service. Et ce, même s'il doit mener un duel à distance avec... Dark Vador en personne.


Mode d'emploi : Les romans Star Wars, comment ça marche ?





Ma rencontre avec le livre

Comme je surveille les parutions Star Wars, je connaissais l’existence de ce roman mais il n’est pas trop dans mon habitude de lire des livres SW « périphériques » (c’est à dire que ne suivent pas les personnages issus de la famille Solo-Skywalker). Cependant, sur les conseils de Simon, un lecteur du blog, amateur de roman Star Wars, j’ai finalement décidé de me lancer dans cette trilogie des Nuits de Coruscant dont le premier tome est intitulé Crépuscule Jedi.


Ma lecture du livre

Il s’agit là d’un roman Star Wars atypique comme je n’en avais pas encore lu. Cela vient tout d’abord des personnages de l’histoire. En effet, ils sont totalement inconnus et le livre est pourtant centré sur eux. Bien sûr, on croise des noms comme Anakin, Dark Vador, Obi-Wan ou Mace-Windu mais il ne s’agit que d’apparitions rapides voire de mentions. Bref, préparez-vous à de nouvelles rencontres !


Le personnage principal est ainsi un jeune jedi qui, après avoir échappé à la Purge de l’Ordre 66 (relatée dans le film Episode III La revanche des Sith), survit dans les bas-fonds Coruscant (la planète-ville capitale galactique). Pour ce faire, il fricote avec des individus très variés allant d’un journaliste à un soldat à la retraite en passant par les pires membres de la pègre locale.


Cet environnement des bas-fonds est un autre élément qui m’a marqué et m’a fait apprécier ce roman. En effet, on est ici très loin des décors aseptisés (parfois un peu lisses) des films et des romans que je lis habituellement (centrés sur la famille Skywalker-Solo et descendants). L’auteur nous offre ainsi des descriptions efficaces de ce monde sordide et y développe de très bonnes idées. Le fan ne pourra donc qu’apprécier l’épaisseur donnée au background de cette planète culte dont on se rend compte qu’on ne connaît finalement qu’une infime partie (à noter que les bas-fonds étaient entraperçus dans l’Episode II).


Crépuscule Jedi apporte un véritable vent de fraicheur sur les romans de l’UE par son idée de départ. Mais, le contenu est-il à la hauteur ? Globalement, la réponse est oui. Le rythme est soutenu par des chapitres courts (parfois un peu trop) sans aucun temps mort. Les descriptions sont toujours sympathiques mais ne deviennent jamais trop envahissantes. En revanche, l’exploitation des personnages est inégales. En effet, si certains ont droit à des portraits et une exploration poussée de leur psychologie tandis que d’autres apparaissent plus brouillon. Or, là où c’est un problème, c’est quand l’un des personnages brouillon est le héros Jax Pavan ! J’ai donc eu du mal à m’attacher à lui. Cependant, pour la défense de l’auteur, il faut dire qu’il s’agit peut-être là d’une démarche volontaire afin de garder une certaine aura de mystère autour du personnage. En effet, celui-ci reste insaisissable pendant tout le roman mais la fin du tome apparaît comme une promesse d’information dans la suite.


Concernant l’intrigue, il faut dire qu’elle est assez convenue : une course-poursuite pour retrouver un droïde contenant des informations capitales pour l’empire (tiens, ça vous rappelle quelque chose ?). Mais, il serait faux de prendre les choses pour ce qu’elles semblent être car l’auteur réserve quelques retournements. Et puis, si le scénario n’est pas novateur, la fraîcheur des personnages et des décours compense largement.


De plus, le lecteur averti verra apparaître de nombreuses références à d’autres œuvres de l’UE tels que certains personnages secondaires qui s’avèrent avoir déjà été utilisés dans d’autres romans. Par exemple, le soldat à la retraite Nick a été croisé par Mace Windu dans le roman Point de Rupture tandis que le Prince Xizor est bien évidemment issu des Ombres de l’Empire. Mais que le lecteur débutant se rassure : pas besoin d’être un initié des romans Star Wars pour apprécier ce livre. L’absence de ramifications complexes et de liens avec les personnages habituels et fait un roman idéal pour découvrir l’UE Star Wars.



  
En bref : un roman Star Wars très sympa au cadre et aux personnages très originaux. Il s’agit là d’un cycle indépendant qui rend la lecture facile pour les débutants dans l’univers Star Wars (idéal pour ceux refroidis pas les cycles plus longs et complexes centrés sur la famille Solo-Skywalker). Mais, en même temps, la maîtrise de l’UE par l’auteur lui permet de placer de nombreuses références qui sont autant de clin d’œil montrant qu’il n’oublie pas les lecteurs plus avertis. Peut-être pas un must have mais néanmoins un bon roman Star Wars.

7/10

mardi 23 avril 2013

Un nuit pour tout changer d’Aurore Seïté



Une nuit pour tout changer
Aurore Seïté
Editions Persée
170 pages

Quatrième de couverture
Le Sablier est un monde à part.
Il s'agit d'un village parfait, sans violence et offrant la possibilité de remonter le temps pour modifier et réussir sa vie.

Luc aura l'opportunité de connaître ce monde, malheureusement, il n'y aura pas sa place. Son arrivée au Village va rapidement bouleverser l'ordre des choses mais quand l'amour et l'égoïsme s'en mêlent, il est déjà trop tard pour revenir en arrière.






Ma rencontre avec le livre


J’ai récemment découvert les Editions Persée grâce au site Livraddict. Assez enthousiasmé par la première de leurs publications que j’ai pu lire (Les secrets du temps), je n’ai pas hésité lorsqu’on m’a proposé d’en découvrir une autre. Je les remercie pour leur confiance.


Ma lecture du livre


Une nuit pour tout changer est un roman fantastique mettant un scène un monde rêvé dont les habitants (venus de notre monde) ont la possibilité de changer leur passé. Ce concept de base et une partie de son traitement sont des idées intéressantes. Cependant, j’ai trouvé qu’il n’était pas suffisamment exploité : lorsqu’on arrive à la fin du livre, on a finalement du mal à comprendre où voulait aller l’auteur avec ses personnages et la chance qui leur était donnée (c’est peut-être moi qui suis compliqué et veut chercher du sens là où il n’y avait pas forcément volonté d’en donner). Mais le fait est que si j’ai été emballé par l’idée générale, l’épilogue m’a laissé sur ma faim.


La narration est soutenue et sans longueur. Seul défaut : les évènements s’enchaînent trop vite. On passe d’une situation à l’autre, faisant des bons dans le temps, sans que rien ne viennent appuyer la cohérence d’une telle évolution de l’intrigue qui par moment laisse donc le lecteur sceptique.


L’auteur (dont c’est le premier roman) a un style facile à lire mais qui demande selon moi à mûrir encore un peu (mais elle aura ses prochains romans pour ce faire !). De même, on sent des hésitations qu’il faudrait corriger quant à la focalisation du narrateur : on a parfois du mal à voir à quel niveau de connaissance et derrière quel personnage se focalise celui-ci. Par conséquent, les effets de suspens qui sont créés sont parfois un peu maladroits.


En revanche, un des points forts du livre réside dans sa galerie d’habitants du village. Les flash-backs (influence de Lost sur ce point ? Peut-être à nouveau moi, qui en grand fan, en voit partout !) sont ce que j’ai préféré. Tous les personnages présentent des parcours variés, certains parfois très glauques (attention, par conséquent, au lectorat ciblé par le livre qui n’est pas forcément très clair au premier abord). Seul regret : j’aurai aimé des flash-backs plus longs et plus nombreux afin de donner plus d’épaisseur à ces personnages qui avaient l’air intéressant (et qui malheureusement pour certains ne font qu’une unique réelle apparition dans l’histoire).
 

En bref : un roman fantastique léger. Des idées intéressantes, une intrigue sans temps mort mais au détriment de l’approfondissement des personnages et de l’explication des situations présentées. Un jeune auteur aux idées prometteuses, donc, dont on espère que l’écriture aura l’occasion de gagner en maturité dans ses prochains livres.

5/10

jeudi 18 avril 2013

Les Chemins de poussière 1 : Saba, Ange de la mort de Moira Young




Les Chemins de poussière 1 : Saba, Ange de la mort
Moira Young
Editions Gallimard Jeunesse
420 pages

 
Quatrième de couverture
Saba vit dans un monde régi par aucune loi. Quand son frère jumeau est enlevé, elle n’hésite pas à se lancer seule à la poursuite des ravisseurs. Dans une quête peuplée de créatures féroces, Saba va devoir se transformer en une impitoyable guerrière pour survivre… Mais elle va également devoir apprendre à ouvrir son cœur.










Ma rencontre avec le livre

J’ai repéré ce livre dès sa sortie en grand format l’an dernier : le résumé et le style des extraits que j’avais pu lire n’avaient pas manqué de me faire penser à la trilogie Le chaos en marche de Patrick Ness (sans doute un de mes auteurs préférés). A l’occasion de la sortie du tome 2 en grand format et du tome 1 en poche en février, j’ai donc saisi l’opportunité que m’offrait Gallimard Jeunesse d’enfin pouvoir le lire : merci pour cette belle découverte !


Ma lecture du livre

 Saba, Ange de la mort est le premier volet d’une trilogie dystopique YA (Young Adult) qui n’est pas sans rappeler Hunger Games ou Le chaos en marche. En effet, la recette est plus ou moins un mélange de ces deux romans : une héroïne au caractère bien trempé et anti-conformiste à la Katniss d’Hunger Games, une terre ravagée (par on ne sait trop quelle catastrophe) mais surtout une langue âpre nous faisant directement entendre la voix de Saba qui n’est pas sans rappeler le Bruit de Tood dans Le chaos en marche.

En reprenant ces bons ingrédients, Moira Young peut difficilement faire quelque chose de mauvais. Mais parvient-elle à se distinguer de ces autres romans ? La réponse est oui, sans aucun doute. L’auteur parvient, malgré ces similitudes, à nous offrir un livre disposant de son atmosphère propre et qui réussit sans difficulté à se hisser au niveau de ces grands succès dystopiques du moment.

L’univers peut apparaître, à première vue, un peu vide. Mais, il se révèle peu à peu au lecteur au fur et à mesure que Saba découvre elle-même ce monde ravagé, dur et violent où ne subsistent que des vestiges de ce qui peut avoir été notre civilisation (appelée ici « Les Destructeurs »). L’auteur laisse échapper ça et là des éléments qui ne manqueront sans doute pas d’être développées dans les tomes suivant car on sent dès ce premier livre qu’il s’agit d’éléments clés.

Vivant loin de tout avec son père, son frère et sa sœur, Saba se retrouve forcée après l’enlèvement de son frère de quitter le foyer familial. On la suit alors dans un périple où s’enchaînent les rebondissements, en particulier dans la première partie du roman. La seconde moitié est en effet plus posée, offrant moins de surprises mais reste intéressante à lire. L’intrigue n’est finalement pas révolutionnaire (plus ou moins une quête pour retrouver un être cher) mais ce sont les personnages et le traitement qui font la force du livre.

Commençons par les personnages. L’héroïne, Saba, n’est pas sans rappeler une certaine Katniss comme nous l’avons dit : une jeune femme combative au caractère bien trempé. Mais la comparaison s’arrête là. Là où Katniss apparaît comme la fille forte, dévouée…etc, Saba apparaît plus humaine. D’emblée, on constate qu’elle est pleine de faiblesses et son mauvais caractère, son irritabilité et son attitude agressive vis à vis des personnages qui l’entourent (en particulier sa sœur) en font, selon moi, un personnage bien plus complexe.

 
Le roman met en scène d’autres personnages que j’ai tous trouvés très bien conçus et intéressants à rencontrer. Ils ne sont pas très nombreux mais sont très variés, que ce soit du côté des méchants (assez originaux) que des alliés de l’héroïne. Et puisqu’on parle des alliés, on ne peut pas ne pas évoquer l’immanquable histoire d’amour qui traverse la seconde moitié du roman. Jouer sur la fibre romantique est à la mode en ce moment (cf. le triangle amoureux qui finalement est au cœur de toute l’intrigue d’Hunger Games). On n’y échappe pas ici. Mais, heureusement, Moira Young n’en fait pas le pilier de son intrigue. Bien sûr la relation assez complexe de Saba avec un certain personnage (dont je tais le nom) tient une place importante dans la construction du personnage de Saba mais n’empiète pas sur la quête. De plus, l’auteur ne nous ressert pas l’éternel triangle à la Hunger Games ou à la Twilight et je lui suis très reconnaissant de ne pas céder à ce schéma facile et éculé.



Outre les personnages, c’est le traitement de l’histoire qui donne sa saveur au roman. Moira Young nous propose une narration à la première personne qui donne à entendre la voix de Saba elle-même. Or, à l’image du style de Patrick Ness dans la voix du couteau, l’auteur prend le parti de ne pas faire passer cette voix par le moule de la langue littéraire et du style policé qu’on rencontre habituellement dans les romans. Saba est une jeune fille qui n’est jamais allé à l’école et qui ne sait pas lire. Sa voix s’en ressent : tournures bancales, expressions familières, phrases courtes, ton sec. Moira Young joue donc un jeu assez subtile avec la langue : créer un style qui se caractérise pas l’impression qu’il n’y a justement pas de style et pas de recherche littéraire. Il peut ainsi être assez difficile, au début, d’écouter cette voix, mais, rapidement, on y plonge. Et, lorsque Saba s’arrête finalement de nous parler, on en redemande ! 

Puisque je n’ai eu de cesse de faire des comparaisons tout au long de cette chronique, finissons sur ce point. Si vous avez aimé Hunger Games ou/et Le chaos en marche (qu’il faut absolument lire !), vous devriez apprécier de faire connaissance avec Saba dans Les chemins de poussière. Certes, le Bruit du Chaos en marche reste (dans mes souvenirs) plus percutant et le suspens m’a paru plus maîtrisé dans Hunger Games. Cependant Saba, Ange de la mort, en mélangeant les ingrédients de ces deux précédentes sagas est une œuvre tout autant remplie de qualité et, si elle ne dépasse pas ces « modèles », elle atteint sans peine leur niveau. De plus, avec deux tomes encore à venir, Moira Young dispose d’une bonne marge de manœuvre pour nous surprendre (ce qu’elle ne manquera pas de faire, j’en suis sûr !).


En résumé : un très bon premier roman qui ouvre une trilogie dystopique prometteuse. Un univers qui ne révèle pour le moment que peu de choses sur ce qu’il cache, des personnages variés et intéressants à suivre, une écriture (ou plutôt une voix) percutante qui donne toute son identité à Saba et au livre. Une saga à suivre et une autre preuve que, malgré la déferlante lié au phénomène de mode, le genre dystopique peut offrir de très bon romans.

9/10

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