jeudi 29 mars 2012

Lucrèce Borgia de Victor Hugo


Aujourd’hui je vous propose une chronique dans un genre que j’apprécie tout particulièrement, le théâtre, mais que j’ai très peu lu ces derniers temps. Sur scène : Lucrèce Borgia de Victor Hugo.


 

Quatrième de couverture
Indifférente à la haine de l'Italie entière, Lucrèce Borgia parade au carnaval de Venise. Qui pourrait inquiéter cette femme de pouvoir qui baigne dans l'adultère, l'inceste et le crime ? Elle a peur cependant, et tremble. pour un simple capitaine qu'elle cherche parmi la foule. Il se nomme Gennaro. Il est amoureux d'elle, lui qui tient les Borgia en aversion et insulte leur blason. Or Gennaro n'est autre que son fils, né de ses amours incestueuses avec son propre frère, et le jeune homme ignore tout de son passé et de ses origines. Lucrèce est un monstre, mais aussi une femme et une mère. Comment protéger son enfant, comment le soustraire à la fureur d'un mari qui le croit son amant ?










Ma rencontre avec le livre :

Il s’agit là d’un achat impulsif ! En effet, en me promenant un jour dans une librairie, mes yeux ont été attiré par la couverture et surtout par le nom de Lucrèce Borgia. Pourquoi ? Et bien, première raison : à l’époque je jouais à Assassin’s Creed Brotherhood sur PS3, jeu de très bonne qualité, dans lequel apparaît le personnage de Lucrèce Borgia que je trouvais très intéressant. Seconde raison : cela faisait un petit moment que je n’avais pas lu de pièce de théâtre alors que j’adore ça. Enfin, le faible prix du livre (1,50€) a achevé de me convaincre !


Ma lecture du livre :

Je n’ai pas été déçu ! Cette pièce de Victor Hugo dont je n’avais jamais entendu parler jusque là a été une très bonne surprise.

Lucrezia Borgia (AC Brotherhood)




L’intrigue n’est certes pas très innovante. Nous sommes là dans du drame romantique du XIXe siècle avec des codes imposés par le genre assez spécifiques. On ne va donc pas de découverte en découverte et on se doute de la direction que va prendre l’histoire (même si je reconnais que le dernier acte m’a un peu surpris).

Non, l’intérêt n’est pas dans le scénario en tant que tel mais dans le personnage de Lucrèce Borgia qui porte la pièce. Présentée dans bouche des autres personnages comme une femme monstrueuse, le spectateur voit, lui, une mère qui tente par tous les moyens de protéger son fils. Contraste saisissant, donc, entre la figure habituelle du personnage et ce que Victor Hugo nous offre à voir. Victor Hugo, dans sa préface, décrit ainsi son entreprise :

«  Prenez la difformité morale la plus hideuse, la plus repoussante, la plus complète ; placez-la là où elle ressort le mieux, dans le cœur d’une femme, avec toutes les conditions de beauté physique et de la grandeur royale, qui donne de la saillie au crime, et maintenant, mêlez à toute cette difformité morale un sentiment pur, le plus pur que la femme puisse éprouver, le sentiment maternel ; dans votre monstre mettez une mère ; et le monstre intéressera, et le monstre fera pleurer, et cette créature qui faisait peur fera pitié, et cette âme difforme deviendra presque belle à vos yeux. »

L'atout majeur de cette pièce réside donc dans son personnage principal qui se débat sur scène au nom du sentiment pur de l’amour maternel mais se voit sans cesse rattrapée par ses crimes passés.

Les autres personnages sont beaucoup moins développés. Seul Gennaro, le fils caché de Lucrèce se démarque, mais demeure très stéréotypé à mes yeux. Les autres intervenants ne servent presque que à faire s’enchaîner les évènements sans que leur personnage soit en tant que tel intéressant.


Bilan : une retour agréable au théâtre, une lecture rapide pour faire une pause entre des livres plus longs et plus chronophage. Bref, l’idéal pour ce que je recherchais à ce moment là ! Si vous aimez le théâtre, les personnages historiques et les intrigues dans lesquelles on sent poindre la chute inéluctablement catastrophique à l’image des tragédies, vous apprécierez cette pièce.


7,5 / 10

CITRIQ

mardi 27 mars 2012

[Et Cetera 3] Cinéma : La dame en noir



Un film de James Watkins avec Daniel Radcliffe


Synopsis :
Arthur Kipps, jeune notaire à Londres, est obligé de se rendre dans le petit village perdu de Crythin Gifford pour régler la succession d’une cliente récemment décédée. Dans l’impressionnant manoir de la défunte, il ne va pas tarder à découvrir d’étranges signes qui semblent renvoyer à de très sombres secrets. Face au passé enfoui des villageois, face à la mystérieuse femme en noir qui hante les lieux et s’approche chaque jour davantage, Arthur va basculer dans le plus épouvantable des cauchemars…







Premier film de Daniel Radcliffe après Harry Potter, l’acteur n’avait pas le droit à l’erreur si il voulait réussir à se libérer de l’image du sorcier à lunette. Qu’en est-il advenu ?

Le film n’est pas mauvais, mais ce n’est pas non plus un bon film. Je m’explique. Il s’agit d’un film fantastique – horreur (pas de scène gore ou quoique ce soit, juste des fantômes) et donc d’un genre qui tombe facilement dans le film de série B. C’est un peu ce qui arrive ici selon moi.

Les décors sont vraiment réussis, l’atmosphère générale est bien rendue (j’ai beaucoup aimé l’utilisation des poupées et des automates pour mettre mal à l’aise) mais le tout est gâché par de trop nombreux clichés du genre : l’ombre derrière la fenêtre, le reflet du fantôme dans le miroir, l’œil de l’autre côté de la porte quand on regarde par l’interstice, l’oiseau qui s’envole et nous fait sursauter dans le grenier…. Bref, vous avez compris. Pour preuve, si les gens sursautent, ces passages clichés font rire ! Et par conséquent cela casse l’ambiance pesante du film. Selon moi, le réalisateur aurait plutôt du user de la suggestion et laisser l’imagination du spectateur faire son travail au lieu de vouloir tout montrer et trop effrayer.


Le scénario n’est pas révolutionnaire. Je dirai même que c’est assez convenu et qu’on peut regretter l’absence de mystère (la solution de la malédiction nous est trop vite donnée). Seul point positif : la fin qui m’a agréablement surpris (même si cela aurait été encore mieux avec quelques minutes de moins, pour finir sur une fin ouverte).

Et Radcliffe alors ? Honnêtement, je n’ai jamais trouvé qu’il était une Harry sensationnel : il ne m’a jamais horripilé comme c’est le cas pour certains mais il ne m’a pas non plus convaincu par son jeu d’acteur. Dans ce film, c’est pareil : rien contre lui mais on sort pas en se disant : qu’est-ce qu’il joue bien. Pour sa défense, le film n’offre pas non plus pléthores de situations où se présentent des possibilités de jeu varié.

Bilan : ça se regarde, c’est sympa mais franchement pas le film du siècle. Il finira sans doute dans la catégorie des films fantastiques de seconde zone qui ne marqueront pas le genre.

samedi 24 mars 2012

[Et Cetera 2] Cinéma : Hunger Games de Gary Ross


 Adaption du roman éponyme (dont la chronique est disponible ici), le film Hunger Games prend le pari de contenter les millions de fans de la trilogie écrite par Suzanne Collins. Moi-même grand admirateur de cette saga, et en particulier de son premier volet, qu’en ai-je pensé après visionnage ? Verdict dans l’article qui suit !


 
Fiche technique
Réalisateur : Gary Ross
Scénariste : Gary Ross, Suzanne Collins et Billy Ray
Acteurs principaux : Jennifer Lawrence ; Josh Hutcherson ; Liam Hemsworth

Synopsis
Une Amérique dévastée où un gouvernement totalitaire impose la terreur à une population parquée dans douze district. L’instrument de son pouvoir : les Hunger Games, des jeux annuels au cours desquels sont amenés à s’affronter jusqu’à la mort deux enfants de chaque district en vue de gagner de la nourriture pour leur communauté. Ces affrontements font l’objet d’une émission de réalité qui fait tout autant le bonheur des castes privilégiées qu’ils maintiennent la masse dans la peur. Jusqu’au jour où une des candidates, bien malgré elle alors qu’elle tente de survivre à l’arène, devient une flamme d’espoir. Son nom : Katniss Everdeen.






Cette adaptation est une réussite ! Alors, pour éviter de gâcher mon éloge en finissant sur les points négatifs (ce qui vous laisserait une mauvaise impression), débarrassons nous tout de suite des quelques critiques.


Oui, bien sûr, il manque des choses. C’était inévitable, on en a maintenant l’habitude avec les coupes dont ont souffert les Harry Potter, Seigneur des Anneaux ou autres sagas qui sont passées de la page à l’écran. Pourtant, Hunger Games souffre beaucoup moins de ces choix scénaristiques (on le verra plus loin, le film prend même le temps d’étoffer l’univers !). Non, le défaut n’est donc pas le manque de scènes mais plutôt l’absence d’approfondissement de certaines situations ou le traitement trop rapide de certains points. Je pense ici en particulier à la relation entre Katniss / Gale / Peeta : où est passé la complexité du jeu entre les sentiments hésitants et le soucis de faire sensation à l’écran, de vendre de la téléréalité ? Sans cet aspect de la situation, la scène de la grotte apparaît rapidement comme niaise pour ceux qui n’ont pas lu le livre (en témoignent les rires dans la salle). De même, sans révéler la fin de l’histoire, les enjeux ouverts ne sont pas assez mis en perspective selon moi. Voilà, j’en ai fini avec les critiques !


 
Passons maintenant à ce qui fait plaisir : les qualités ! On peut commencer par rebondir sur les critiques faites au scénario. Certes, certains passages sont traités rapidement. Mais à côté de cela, le film nous offre de nombreux ajouts et éléments inédits qui viennent donner plus d’épaisseur au fonctionnement des Jeux. Pour ne pas gâcher la surprise à ceux qui n’auraient pas encore vu le film, je me contenterai de dire que j’ai trouvé que les scènes concernant le juge Seneca constituent une belle trouvaille.




Le casting est quant à lui une agréable surprise. Je suis radicalement tombé sous le charme de Katniss, jouée par la ravissante Jennifer Lawrence. J’ai également trouvé Josh Hutcherson très juste dans son rôle de Peeta. Effie est également très réussie. Le seul finalement qui me laisse un peu septique, c’est Gale (trop âgé à mes yeux et, faute à une séance en VF malgré moi, ayant la voix d’Anakin Skywalker !). Haymitch est peut-être un peu trop propre sur lui. 


Le film offre également de belles scènes et une mise en scène diversifiée. On passe d’un registre documentaire dans les districts à une caméra à l’épaule, brutale, dans l’arène et on se retrouve dans une sorte de film hallucinant sous l’effet du poison des guêpes.



L’atmosphère globale du film est également bien rendue. On sent la tension omniprésente grâce au pari risqué de faire tirer sur la longueur certaines scènes (par exemple le compte à rebours de l’entrée dans l’arène). La bande originale est relativement discrète et sans morceau d’anthologie (la musique de Rue est même une relative déception). Cependant, les choix sonores (et l’absence complète de musique par moment) renforce la pesanteur de certaines scènes.



Globalement, donc, vous l’avez compris, un très bon ressenti pour cette adaptation dont le point fort est d’avoir su rester fidèle au roman tout en apportant des ajouts justifiés et pertinents. Maintenant, il ne reste plus qu’à espérer que le succès au box-office soit au rendez-vous afin que les volets suivants soient adaptés ! Puisse le sort nous être favorable (ou May the odds be ever in your favor pour les puristes de la VO !)



jeudi 22 mars 2012

La saga des ombres 3 : Les marionnettes de l’ombre de Orson Scott Card


La voilà enfin ! Après les chroniques des tomes 1 (par ici) et 2 (par là) de cette saga de SF parallèle à la saga d’Ender, je vous propose maintenant ma critique du troisième et avant-dernier volet.




Éditeurs : L'Atalante et J'ai Lu
Quatrième de couverture :
 Peter Wiggins, actuel chef du gouvernement de la Terre, commet une terrible erreur en autorisant le sauvetage de son ennemi juré, Achille, jusqu'alors retenu dans une prison chinoise. Peter est maintenant en danger, il doit quitter la planète. Au bout du voyage l'attend une surprise non moins effrayante : l'école de guerre démantelée sert aujourd'hui de base à des comploteurs de toute sorte. Pendant ce temps, Bean doit faire face à la dégradation de son corps. Fruit de manipulations génétiques, il sait qu'il n'en a plus pour longtemps à vivre. Secondé par sa femme Petra, il recherche l'homme qui a modifié ses gènes. Peut-être ce dernier pourra-t-il épargner à l'enfant qu'ils attendent le triste destin que son père...








Ma rencontre avec le livre :

Ce troisième tome m’a été offert avec les deux précédents par des amis pour mon anniversaire, sorte de clin d’œil au fait que c’est moi qui leur ai fait découvrir la saga d’Ender qui a inspiré la saga des ombres.


Ma lecture du livre :

De la politique et encore de la politique et un peu de développement des personnages. Voilà comment résumer ce troisième tome qui me laisse un arrière-goût mitigé. Je vais être claire : ceux qui ne sont pas fans de l’univers d’Ender et qui ont des poussés de boutons devant les sujets politiques, passez votre chemin, ce livre risque fort de vous rebuter encore plus que le tome 2.

En ce qui me concerne, la politique (et la SF d’anticipation politique) j’aime bien ça. Donc cet aspect du roman ne m’a pas déplu. Même si, je l’avoue, sur la fin je passais un peu vite sur les considération géopolitiques concernant le Proche-Orient (la théorie de Card est peu convaincante sur ces régions et n’a pas arrêté mon intérêt). En effet, là où j’avais été surpris par le tome dans son choix de se focaliser sur la Chine, la Russie et l’Amérique latine (au détriment des USA qui ne jouaient aucun rôle) et donc d’abandonner l’américanocentrisme trop courant habituellement, ici Card « régresse ». Les États-Unis ne se retrouvent pas au centre de l’intrigue, mais c’est par sa présentation du monde arabe que Card déçoit (pour ne citer qu’un exemple, les allusions qu’il fait à la question Palestine-Israël).


Heureusement, les enjeux politiques sont compensés par la quête personnelle de Bean, une quête du sens à donner à sa vie condamnée d’avance par les mutations génétiques dont il a été l’objet avant sa naissance. Ce personnage principal me plaît beaucoup : à cause de ses modifications, il doute de son humanité, apparaît vulnérable et en proie au regret ce qui le rend justement profondément humain aux yeux du lecteur, malgré son intelligence exceptionnelle. Les réponses qu’il trouve dans sa quête personnelle aux côtés de Petra peuvent apparaître gentillettes, naïves ou être encore vue comme une applications des principes bien-pensants de la foi de l’auteur. Mais n’empêche que cela fonctionne, les doutes du personnage nous parlent.
Le personnage de Peter évolue également au cours de ce roman mais la relation qu’il entretient avec ses parents m’a paru peu convaincante. Trop simple et trop convenue.


Quant est-il enfin de la progression de l’intrigue à l’échelle de la saga ? L’histoire avance, indéniablement. On en est au troisième tome sur quatre et pourtant l’auteur décide de clore dès ce moment maintenant certaines intrigues qui sont la base de la saga depuis le tome 1 (je ne dirai pas lesquelles pour ne pas vous spoiler). Par conséquent, on se demande ce que va contenir le dernier tome : bien sûr, on sait qu’il reste bien une chose à faire à Bean avant d’affronter son triste destin lié aux modifications de ses gênes. Cependant, étant donné la chute du tome 3, on a l’impression qu’il va manquer quelque chose pour structurer le schéma narratif du dernier tome. Mais, je fais confiance aux talents de conteur de Card. Car, en effet, si le contenu du roman n’est pas sensationnel, l’auteur est toujours aussi doué pour présenter les choses. Le style est agréable, les articulations entre les événements et les points de vue fonctionnent et on prend plaisir à avancer dans le roman. Simplement, l’histoire n’est pas aussi intéressante que ce que Card a pu nous proposer par le passé.


Bilan de cette lecture : comme toujours avec Card, ça se lit sans problème. Style agréable, personnages intéressants mais une histoire un peu creuse. Beaucoup de politique, pas toujours convaincante Espérons que la conclusion de la saga sera à la hauteur (le potentiel offert par le « tragique » du destin de Bean étant à la fois un atout pour les ressorts qu’il propose mais aussi un inconvénient car le risque de tomber dans le drame larmoyant existe toujours). Je suis impatient de lire la suite !

7 / 10
CITRIQ

mardi 20 mars 2012

Top Ten Tuesday 3

Troisième Top Ten Tuesday ! Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani sur son blog.


 Pour cette troisième participation, le thème est le suivant :

  Les 10 livres pour lesquels vous seriez prêts à vous mettre à la VO pour connaître la suite

 Petite précision d'emblée : il n'y a pas tant que ça de livres différents pour lesquels je serai (ou plutôt j'ai été prêt) à mettre à la VO. Je vais donc plutôt tracer les livres par lesquels j'en suis arrivé aujourd'hui à être capable de lire en VO. Et je finirai avec des livres qui sont pour le moment uniquement disponibles en VO et qui me tentent bien.


1) Harry Potter and the Order of the Phoenix by J.K. Rowling
Première tentative de découvrir un livre en VO. En effet, impossible d'attendre plus longtemps la suite de aventures de Harry, surtout quand une amie ramène son tome 5 en anglais et vous dit qu'elle est en train de le lire. Vous la suppliez de vous le prêter et là, c'est la triste vérité qui se montre à vous : vous ne comprenez strictement rien. Personnellement, je n'ai pas réussi à dépasser le 3ème ou le 4ème chapitre (ras-le-bol du dico pour chaque phrase !). En revanche, j'y ai gagné une motivation : pour le tome 6, j'aurai coûte que coûte le niveau pour le lire en VO !




2) Harry Potter and the half-blood Prince by J.K. Rowling

Eté 2005 : le moment de vérité ! Avais-je acquis depuis 2003 une maîtrise de l'anglais assez grande pour lire ce nouvel Harry Potter ? Etant donné mon échec cuisant avec le tome 5, je n'ai pas pris le risque d'acheter ce tome en anglais. J'ai donc attendu qu'on me le prête. Et là, triomphe ! S'il me fallait encore le dictionnaire pour quelques mots, je pouvais lire de façon fluide et avancer rapidement en faisant abstraction de certaines tournures obscures. Je ne comprenais donc pas encore l'intégralité du roman mais j'étais en bonne voie !




3) A series of infortunate envents 13 : The End by Lemony Snicket

Ah, les orphelins Baudelaire ! Une autre de mes séries favorites ! La même amie qui au collège lisait HP en anglais s'était achetée le dernier tome de cette série VO. Par conséquent, devant mon succès avec HP6, j'ai foncé et j'ai ainsi pu découvrir la conclusion des aventures de Violette, Klaus et Prunille et avant première !





4) Harry Potter and the deathly Hallows by J.K. Rowling

Consécration de ma lecture en VO, le dernier tome des aventures de Harry Potter. C'est par lui que j'ai entamé mon apprentissage volontaire de l'anglais (c'est à dire avec une vraie motivation personnelle qui dépasse les notes à l'école) et c'est avec lui que j'ai lu mon premier roman avec une compréhension intégrale. Mes efforts auront payé et m'auront épargné l'attente insupportable de la traduction et les risques de spoilers lâchés par mégarde dans la presse entre la parution anglaise et française.





5) Tales of the Otori by Lian Hearn

J'ai longtemps hésité à me lancer dans le dernier tome de la saga en anglais, puis, devant mon énorme PAL, je me suis dit que j'allais attendre la traduction et en profiter pour faire diminuer la dite PAL !



6) The Chaos Walking Trilogy by Patrick Ness

De même, j'ai envisagé de lire les tomes 2 et 3 de cette trilogie de science-fiction en VO plutôt que de patienter pour la VF. Mais à nouveau, j'ai finalement pris mon mal en patience faute de pouvoir mettre la main sur ces livres en VO dans une bibliothèque (je ne voulais pas les acheter, question de budget, même si j'ai adoré cette oeuvre).





7) Dark Plagueis the Wise by James Luceno

Ce roman Star Wars me fait de l'oeil depuis sa sortie en VO en janvier. Il ne sort que en français cet automne et je ne suis pas sûr de pouvoir patienter ! Pourquoi cela ? Tout simplement parce qu'il s'agit d'un roman qui lève les dernières zones d'ombre sur la préologie (c'est à dire les épisodes I, II et III). On y découvre en effet l'histoire de Dark Plagueis, le seigneur Sith qui a découvert et formé l'enfant qui deviendra l'empereur Palpatine. On y apprend donc comme Palpatine a obtenu son pouvoir, la relation qu'il a entretenu avec son maître et surtout, on découvre que tous les événements de la Prélogie font partie d'un vaste plan orchestré par les Sith. Le roman révèle également des choses, a priori, sur la prophétie concernant Anakin Skywalker. En effet, la seule allusion à Dark Plagueis présente dans les films concerne les rumeurs sur son pouvoir sur la vie : d'une part à éloigner la mort mais aussi à influer sur les midichloriens pour créer la vie. Cela aurait-il un rapport avec les conditions mystérieuses dans lesquelles Anakin est venu au monde ? Vous comprenez pourquoi je suis impatient maintenant ! ^^


Voilà, TTT fini pour aujourd'hui ! Rendez-vous la semaine prochaine !



lundi 19 mars 2012

[Et Cetera 1] Théâtre : Nunzio

Pour inaugurer la rubrique Et cetera (et les autres choses ; voir onglet en haut de la page), j’ai choisi de vous parler d’une pièce de théâtre que j’ai vue ce week-end. Il s’agit d’une courte œuvre italienne jouée au TNS (théâtre national de Strasbourg) et intitulée Nunzio.Je n'aurai pas la prétention de proposer une interprétation de la mise en scène ou de ce genre de choses. J'aime jouer à ce jeu de lecture des codes cachés avec mes amis après les représentations mais, en l’occurrence, cette pièce ne nous a pas spécialement inspirés.

L’intrigue est simple mais pose en même temps de nombreuses questions. Un homme seul, dans sa cuisine. Il tousse, beaucoup. Il a l’air malade. Il s’agit de Nunzio. Soudain, on frappe à la porte. Nunzio accueille alors un homme qui se révèle être son ami : Pipo.

Pipo et Nunzio en train de trinquer








Débute alors une heure de face à face où se dessine la relation ambiguë qui unit ces deux hommes. Nunzio apparaît comme un homme simple d’esprit et fermé sur lui-même à la différence de Pipo qui, bien que souvent en voyage, semble être celui qui prend soin de Nunzio. Les deux hommes rient, les deux hommes se disputent. On en apprend plus sur eux. Puis vient la nouvelle : Nunzio est malade, mais il ne veut pas aller à l’hôpital. Et puis encore une autre nouvelle: Pipo doit partir au Brésil, très rapidement. Il vient de recevoir une enveloppe pleine d’argent et Nunzio ne doit surtout pas dire que Pipo est passé ici. La pièce s’achève comme elle a commencé : Nunzio est seul, il tousse.

Pièce atypique par bien des aspects, je l’ai bien appréciée mais elle ne fait pas partie de mes coups de cœur de cette saison. Première originalité : les acteurs jouaient dans leur langue maternelle, l’Italien, qui plus est, un Italien de Sicile. J’aime beaucoup cette langue bien que je n’en ai que quelques notions. Le jeu des acteurs était quant à lui très bon. Et j’ai donc savouré cette heure à écouter ces paroles chantantes. Deuxième originalité : son intrigue qui, on l’a vu, n’est pas des plus développées. On nous laisse dans le mystère, à nous de deviner ce qu’est Pipo (un tueur à gage, un trafiquant ? C’est du moins ce que suggère le petit livret distribué par le théâtre). A chacun de se faire sa propre idée (ce qui en soit est une chose que j'aime bien !).

En revanche, pas mon coup de cœur, car, il faut l’avouer, lire des sur-titres pendant une pièce n’est pas la meilleur solution pour apprécier pleinement une œuvre. Déception également, de la courte durée de la pièce (1h).

Et pour terminer, un pièce étant le travail d’une équipe, voici les crédits de Nunzio :
Auteur : Spiro SCIMONE.
Metteur en scène : Carlo CECCHI.
Traduction française : Jean-Paul MANGANARO.
Comédiens : Spiro SCIMONE, Francesco SFRAMELI.
Production : Compagnia Scimone Sframeli Ente Autonomo Regionale/Teatro di Messina, Teatro Stabile di Firenze, Istituto Dramma Italiano, Taormina Arte.

Crédit photographique : Stéphane Trapier (tiré de http://blogs.rue89.com)

dimanche 18 mars 2012

La page "VOS idées lecture" évolue !



Rien de fondamentalement nouveau cependant mais un petit ajout qui me sera fort utile pour ne pas oublier tous les livres que j'ai découverts sur la blogosphère et que j'aimerai lire !
En effet, la page accueillait au départ seulement les conseils de lecture que j'ai directement reçus des visiteurs du blog. Mais maintenant, elle me permet également de noter les livres qui me tentent après en avoir lu la chronique chez l'un ou l'autre chroniqueur de la blogosphère !

Des chronique de Tom Sortcelier et de Ange ont déjà rejoint la liste ! Qui sera le/la prochain(e) ? ^^
La page est par ici ! ---> VOS idées lecture

samedi 17 mars 2012

Une luciole dans ma boîte aux lettres !


Ce matin en allant chercher le courrier j'ai eu le plaisir de découvrir une luciole nommée Lux dans ma boîte au lettre ! 

Bon d'accord, je joue un peu sur les mots ! Ce n'était pas une vraie luciole mais le roman de Perrine Rousselot intitulé La Guerre des éléments. Quel rapport, dès lors avec une luciole me direz-vous ! Et bien pour comprendre, voici le synopsis du roman :




Je m’appelle Avril, j’ai dix-sept ans et la vie d’une adolescente normale. J’ai un petit ami qui s’appelle Mickaël et ma meilleure amie Aline est en Terminale avec moi. Chose qui pourrait paraître étrange, j’ai un animal de compagnie qui s’appelle Lux, c’est une luciole. Le jour où je découvre un monstre sous mon lit, je me précipite chez Mickaël mais y découvre un autre garçon du nom de Snow qui me vole un baiser. Qui est-il ? Et comment peut-il savoir tant de choses sur moi et mon amitié particulière avec Lux ?








Il s'agit du premier roman de cette jeune auteur qui a eu la gentillesse de me l'envoyer elle-même avec un petite dédicace en prime ! Vous vous en doutez, dès que je l'aurai lu, la chronique sera disponible ici-même. Et étant donné tous les échos positifs que j'ai eus du livre, je pense que ce sera une bonne critique !

Pour ceux qui seraient intéressés, le blog de l'auteur se situe par ici ! Suivez Lux !


mercredi 14 mars 2012

La saga des ombres 2 : l’ombre de l’hégémon de Orson Scott Card

Toujours dans la perspective de la chronique à venir du tome 3 de cette saga de SF, je vous propose aujourd’hui une critique de son second volet. Pour ceux qui auraient raté ma lecture du premier tome (et surtout la présentation générale du cycle dans lequel tout cela s’inscrit, direction ici).
  
 

Quatrième de couverture
Après la victoire qui couronne La stratégie Ender comme La stratégie de l'ombre, les petits génies de l'Ecole de guerre sont devenus des héros. Alors qu'Ender a pris la route d'une lointaine planète, Bean et les autres sont renvoyés chez eux, où ils doivent reprendre une existence qu'ils ont quittée dix ans plus tôt. Pourtant, quelqu'un s'inquiète de leur sécurité : Peter Wiggin, le frère d'Ender, a le pressentiment que tous courent un grand danger. Un à un, les compagnons d'Ender disparaissent, tués ou kidnappés. Seul Bean parvient à en réchapper et à identifier la menace surgie de son passé qui pèse, il le sait, sur l'humanité tout entière. Alors même qu'il sort de l'ombre d'Ender, Bean va devoir se plonger dans celle, bien plus dangereuse, de l'Hégémon...









Ma rencontre avec le livre :

Comme le premier tome, il s’agit d’un pack cadeau d’amis à qui j’ai fait découvrir cet auteur et qui me l’ont rendu en m’offrant pour mon anniversaire l’intégral de cette saga.


Ma lecture du livre :

Mais où sommes-nous ? C’est la question qu’on se pose en lisant ce livre ! Non, on n’est pas sur une planète lointaine et inconnue suscitant l’interrogation. Bien au contraire, nous sommes sur terre, plongés au milieu d’un conflit planétaire propice aux considérations militaires et géopolitiques pas si éloignées de notre actualité.

Pourquoi cette question alors ? Tout simplement parce qu’on est très loin de ce à quoi nous avait habitué l’auteur dans son cycle d’Ender. Finis les séjours dans l’espace, la colonisation de planètes lointaines et la découverte de races extraterrestres. Ici, c’est de la pure SF d’anticipation politique que nous propose Card. Bean, le héros du premier volet, est en effet de retour sur terre après la guerre spatiale. Il se retrouve alors mêlé malgré lui aux conflits terrestres qui vont le conduire à retrouver son ennemi Achille, couplant ainsi enjeux géopolitiques globaux et rivalités personnelles.

Faut-il pour autant bouder son plaisir sous prétexte de ne pas avoir là un Stratégie Ender bis ? Cela serait mal venu puisque les reproches qui avaient été faits au premier tome de la série étaient justement de ne pas assez innover, de proposer du réchauffé (qui était très bon et très agréable par ailleurs). Donc, non : les nouvelles orientations de l’auteur, les nouvelles perspectives suivies ne m’ont pas dérangées, au contraire. J’admets cependant que beaucoup de lecteurs risquent d’être rebutés par les considérations géopolitiques et militaires. Mais, étant par ailleurs un amateur d’Histoire, ces aspects m’intéressent beaucoup (on a en effet l’impression d’assister à une immense partie de Risk).

Là où le bas blesse en revanche, c’est que la géopolitique d’Orson Scott Card ne tient pas la route. La situation est selon moi trop peu nuancée et on se retrouve avec le cliché des blocs soviétiques et chinois dans le rôle des méchants (certes manipulés par Achille, l’ennemi de Bean mais tout de même du mauvais côté). En revanche, on peut souligner que les Etats-Unis ne sont pas pour une fois au centre du camp des « gentils ». En effet, dans l’équilibre international dessiné par Card, la superpuissance américaine n’est plus ce qu’elle était. Un bon point pour lui donc sur cette innovation. Faut-il alors condamner le livre pour ces manquements d’analyses ? Certains critiques ne le lui pardonnent effectivement pas. Dans mon cas, j’aimerai rappeler que nous sommes là dans un roman de fiction et de loisirs et que ces événements constituent avant tout le cadre dans lequel l’auteur développe son personnage principal : Bean.

Qu’en est-il dès lors de l’évolution de ce héros ? J’ai beaucoup apprécié la relation que celui-ci développe avec la religieuse Carlotta qui l’élève (Bean est en effet toujours un enfant). On peut reprocher à l’auteur  de mettre dans la bouche de la femme une apologie de la foi (qui est en fait celle de l’auteur : il est mormon) mais à nouveau, je ne condamnerai pas le livre pour cela contrairement à d’autres critiques. L’auteur a le droit d’avoir ses convictions et surtout d’un point de vue narratif, cela colle parfaitement au personnage de Sœur Carlotta et offre au lecteur de croustillants dialogues entre la foi sans faille de la femme et le scepticisme de Bean. Les perspectives sur l'avenir de Bean (encore lointain ici) liées aux modifications génétiques dont il a été l'objet avant sa naissance et à leurs conséquences laissent également suggérer une évolution intéressante du personnage par la suite. Mais je n'en dit pas plus, ce serait du spoiler !

Des défauts, donc, sur le fond mais que je pardonne sans trop de difficultés devant le talent de narrateur de Card. En effet, si l’histoire et l’univers sont loin de ce dont on avait l’habitude, la plume de l’auteur est bien là ! Le style est fluide, limpide malgré les considérations géopolitiques, et les personnages sont intéressants. Seul défaut, on a l’impression que finalement il ne se passe pas grand chose dans ce tome d’un point de vue péripétie (mis à part un ou deux événements que je tairai). Mais le traitement des personnages compense ce léger manque d'action.


Que retenir de ce deuxième volume : l’auteur remplit le contrat de nous proposer quelque chose de neuf. Cela ne plaira pas à tout le monde et on peut pinailler sur le fond géopolitique et religieux mais les personnages et le style ont suffit à me convaincre de lire le tome 3. Du moins, après avoir fini le livre, je me suis dit "vivement que le tome 3 se trouve en haut de ma PAL !". Ce n’est pas le cas de tout le monde comme en témoigne les critiques que j’ai pues entendre. A vous, donc, de le lire et de vous faire votre avis !

Note : 7,5 / 10


CITRIQ

Top Ten Tuesday 2

Voici ma seconde participation au Top Ten Tuesday ! Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français par Iani sur son blog.


Et donc, pour ma seconde participation à cette petite animation hebdomadaire le thème est :

Les 10 phrases, répliques et / ou citations préférées

Bon soyons clairs dès le début, les citations qui suivent ne sont pas forcément mes favorites. Il s'agit simplement de citations que j'apprécie, certes, mais elles sont surtout là parce que j'ai eu l'occasion de les noter (en effet, lisant souvent en vadrouille, je n'ai pas toujours de quoi noter les citations en question !). L'ordre n'a donc pas forcément de valeur non plus.

Elles vous paraîtront peut-être un peu "philosophiques" ou "pessimistes" mais ce sont en général ces phrases là, frappantes et invitant à la réflexion qui m'arrêtent dans ma lecture et me laissent donc le temps de les noter !


Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien :

"Le voyageur enfermé dans le malade à jamais sédentaire s'intéresse à la mort parce qu'elle représente un nouveau départ"


Philipp K. Dick, Blade Runner :

"On te demandera de faire le mal où que tu ailles. C'est le fondement de la vie : avoir à violer sa propre identité. Chaque créature vivante y est amenée un jour. C'est l'ombre ultime, la défaite de la création ; c'est l'ouvrage de la fatalité ; la fatalité qui se nourrit de la vie."


Robin Hobb, L'assassin royal 3 : La nef du crépuscule

"L'exercice qui permet de se concentrer est simple. Il suffit de cesser de penser à ce que l'on veut faire, de cesser de penser à ce que l'on vient de faire ; puis de cesser de penser que l'on a cessé d'y penser ; alors on trouve le Maintenant, le temps qui s'étend sur l'éternité et qui est le seul temps qui existe réellement. En ce lieu, on a enfin le temps d'être soi-même."


Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien :

"Mon opinion sur lui se modifiait sans cesse, ce qui n'arrive guère que pour les êtres qui nous touchent de près ; nous nous contentons de juger les autres plus en gros, et une fois pour toute."


J.K. Rowling, Harry Potter à l'école des sorciers (oui, je ne pouvais pas ne pas en mettre !) :

"Elle (la pierre philosophale) donnait autant d'argent et permettait de vivre aussi longtemps qu'on le souhaitait, les deux choses que la plupart des humains désirent le plus au monde. L'ennui, c'est que les humains ont un don pour désirer ce qui leur fait le plus de mal."


J.K. Rowling, Harry Potter à l'école des sorciers (oui, je ne pouvais pas ne pas en mettre une autre !) :

"Ce sont nos choix, Harry, qui montrent ce que nous sommes vraiment, beaucoup plus que nos aptitudes."



jeudi 8 mars 2012

La saga des Ombres 1 : la Stratégie de l’Ombre de Orson Scott Card


Aujourd’hui, chronique d’une lecture assez ancienne remontant à 2010. Pourquoi un tel retour dans le temps ? Tout simplement parce qu’étant en train de lire le tome 3 de cette saga de science-fiction (et comptant faire une chronique à son sujet), il me faut avant toute chose vous parler des volets précédents !
 

Éditeurs: L’Atalante et J'ai Lu
Quatrième de couverture
Pour Bean, l'existence se résume à un seul mot : survivre. Sa fuite, à l'âge d'un an, de la clinique clandestine où il a été conçu artificiellement le conduit droit dans l'enfer des bas quartiers de Rotterdam, où la violence, la drogue et la prostitution deviennent son quotidien. Grâce à son incroyable intelligence, il s'attire cependant l'attention des pontes de la flotte intergalactique, qui voient en lui un nouvel Ender Wiggin. Ender Wiggin, le légendaire surdoué chargé d'orchestrer la contre-attaque contre les formiques. Ender Wiggin, le dernier espoir de l'humanité. Enfin, jusqu'à maintenant, car Bean n'a pas choisi d'intégrer l'école de guerre pour faire de la figuration.








Ma rencontre avec le livre :

            L’ensemble de la série m’a été offert par des amis pour mon anniversaire. Ce n’était en revanche pas un cadeau tombé du ciel puisqu’il s’agissait là d’un clin d’œil au fait que j’avais fait découvrir aux membres de cette bande une autre série de cet auteur : la Saga d’Ender. Une amie avait par la suite découvert cette série de la saga des ombres et a décidé de m’en faire profiter.

Présentation du Cycle d’Ender :

La Stratégie Ender (1985)
            Le clin d’œil est d’autant plus intéressant quand on sait que la Saga d’Ender et la Saga des ombres sont étroitement liées et forment un cycle unique présentant deux facettes d’une même histoire. En effet, Orson Scott Card publie dans les années 80 La stratégie Ender. Au départ livre unique, ce roman connaît un très grand succès amplement mérité. Nous y suivons la formation d’Ender Wiggin, arraché à sa famille et envoyé dans l’espace, dans une école militaire afin d’être formé pour affronter une mystérieuse race extraterrestre menaçant l’humanité. Il y côtoie d’autres surdoués suivant la même formation visant à faire d’eux des machines à tuer. Pitch peu original si on oublie de préciser qu’Ender et ses acolytes sont des enfants de moins de 10 ans ! Il ne s’agit pas ici de faire la chronique de la Stratégie Ender mais je ne peux m’empêcher de souligner l’originalité de ce roman surprenant et son traitement du parcours de ces enfants-soldats.

            Face au succès du roman, l’auteur décide quelques années plus tard de lui donner une suite qui n’en est pas tout à fait une : l’histoire des tomes 3 à 4 de la Saga d’Ender reprend en effet le personnage d’Ender après la fin de la Stratégie Ender mais dans une approche radicalement différente. Sans révéler la fin du premier roman, disons simplement que les actes d’Ender à la fin de la Stratégie l’entraînent dans une quête de rédemption et surtout de sens à donner à ses actes. A un premier volume tourné vers l’action et la psychologie des personnages succèdent donc trois romans plus philosophiques mais néanmoins passionnants (en particulier le tome 2, La Voix des Morts).

            Quel rapport avec la Saga des ombres ? Les deux sagas forment en fait un seul cycle nommé le Cycle d'Ender. Pourquoi ? Je vais vous l’expliquer !


Ma lecture du livre :

            La Saga des Ombres prend le parti de nous narrer l’histoire de Bean, un personnage secondaire (à première vue) de la Stratégie Ender. Bean est un des camarades d’Ender à l’école militaire et est lui aussi doté de capacités intellectuelles exceptionnelles.

            Le premier volume de cette saga, La Stratégie de l’Ombre, propose donc au lecteur de découvrir l’histoire de la Stratégie Ender du point de vue de Bean. On revit ainsi certains épisodes connus du premier cycle en les découvrant sous un jour différent.

            Faut-il alors avoir au préalable lu la saga d’Ender pour apprécier et comprendre la saga des Ombres ? Je pense que ce n’est pas obligatoire mais cela peut permettre de mieux apprécier ce roman et le développement qui y est proposé de certains personnages aperçus dans la Stratégie Ender. Mon conseil est donc, dans la mesure du possible de lire la Stratégie Ender avant d’entamer cette saga (aussi tout simplement parce qu’il s’agit d’un excellent livre qui mérite d'être lu pour lui même !). Le reste de la saga d’Ender est relativement indépendant et il n’est donc pas nécessaire de l’avoir lu intégralement pour se lancer dans la Saga des Ombres.

            S’agit-il dès lors d’un simple copier-coller de la Stratégie Ender où l’auteur n’aurait fait que changer le nom du personnage principal ? Ma réponse est très clairement non. En effet, si une partie du roman consiste bien à nous présenter les aventures d’Ender d’un autre point de vue, le personnage de Bean est un personnage à part entière : on découvre son enfance dans les bas-fonds d’une Europe ravagée, on est intrigué par les mystères liés à sa génétique particulière et, surtout, son histoire suit ses propres enjeux liés à sa confrontation avec Achille, un autre enfant des bas-fond ayant rejoint l’école de guerre et vouant à Bean une haine mortelle pour des raisons que je n’évoquerai pas.

            On pourrait être tenté de penser qu’Orson Scott Card a, avec ce roman, choisi la facilité afin de renouer avec le succès d'antan de la Stratégie Ender. On ne peut nier les points communs entre les deux romans. Mais, pourquoi en faire un aspect négatif ? On prend sincèrement plaisir à retrouver Ender, Petra et les autres élèves de l’école de guerre et à nous replonger dans la formation perverse dont ils font les frais. Le style de l’auteur est toujours aussi agréable et la psychologie des personnages est présentée avec soin.

            On devient certain de ne pas être dans du simple « réchauffage » lorsqu’on arrive à la fin du roman et qu’on comprend où nous conduira la suite de la saga (le lecteur de la Stratégie Ender s’en sera bien sûr douté avant) : les chemins d’Ender et de Bean se sépare. Tandis qu’Ender continue sa route et entame sa quête de sens, Bean poursuit son propre chemin. Mais ceci n’est pas l’objet de cette chronique, puisque cela concerne le second tome !         


         Quel bilan pour cette lecture ? Un roman agréable - que ce soit pour le nouveau venu dans le monde d’Ender ou pour le vétéran. On prend réellement plaisir à se replonger dans cet univers et à explorer la psychologie des personnages en présence. Ces éléments psychologiques sont d’ailleurs au cœur de l’intérêt de l’œuvre et tiendront une place encore plus grande dans les volets suivants. Seul bémol, l’impression que ce roman n’est finalement qu’une mise en bouche, sorte d’introduction, avant le début de la véritable histoire qui commence dans le tome 2. Rendez-vous dans la prochaine chronique pour savoir ce qu’il en est de la suite !
8,5 / 10


CITRIQ
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